SCEPTICISME
EN ISRAEL SUR L’ACCORD AVEC L’IRAN
Par Jacques
BENILLOUCHE
copyright © Temps et Contretemps
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Un accord intérimaire a été signé entre la République islamique d’Iran, les États-Unis, la Chine, la Russie, la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne. Pour la première fois en plus de dix ans, l'Iran a accepté de réduire son programme nucléaire, d’arrêter notamment son armement nucléaire en échange d'un allégement limité des sanctions qui paralysent son économie.
Accord de six mois
Il
ne s’agit pas d’un arrêt définitif du programme nucléaire puisque l’Iran garde
le droit à l’enrichissement mais, pendant six mois, les Occidentaux vont s’assurer
que le nucléaire est utilisé à des fins pacifiques avec l’arrêt définitif du
réacteur à eau lourde d’Arak.
Selon un document fourni par les Américains, l’accord
stipule que l'Iran s'engage à mettre un terme à son enrichissement supérieur à
5%, à neutraliser son stock d'uranium enrichi à 20% et à fournir un accès
quotidien aux inspecteurs de l’AIEA pour surveiller les installations. L’Iran
s'est engagé à ne pas installer de centrifugeuses supplémentaires, à laisser
inutilisable environ la moitié des centrifugeuses installées à Natanz et les
trois quarts des centrifugeuses installées à Fordow et à ne pas construire d’installations
d'enrichissement supplémentaires. Par ailleurs en ce qui concerne l’usine d’Arak,
l’Iran s'est engagé à ne pas alimenter le réacteur et à mettre un terme à la
production de combustible.
Usine de Bushehr |
Barack
Obama a précisé que l’objectif de son administration était atteint puisqu’il
fallait stopper le programme nucléaire de l'Iran : «La diplomatie a
ouvert une nouvelle voie vers un monde plus sûr. Ces limitations substantielles
doivent empêcher l'Iran de construire une bombe nucléaire en échange d’une
modération relative des sanctions». L'accord
comprend un engagement des pays participants à ne pas imposer de nouvelles
sanctions liées au nucléaire pendant six mois.
En
retour, l'allégement des sanctions sera «limité, temporaire, ciblé et
réversible» puisqu’une grande majorité des sanctions sera maintenue. Le P5
+1 s'est engagé à ne pas imposer de nouvelles sanctions liées au nucléaire
pendant six mois, à suspendre certaines sanctions sur l'or et les métaux
précieux, sur le secteur de l'automobile, sur les exportations de produits
pétrochimiques iraniens. Par ailleurs des opérations humanitaires seront
autorisées pour l'achat de nourriture, de produits agricoles et de produits médicaux.
Accord illusoire
Des
hauts dirigeants israéliens sont sceptiques sur cet accord qualifié «d’illusoire».
Le ministre des affaires étrangères Avigdor Lieberman pense «que l’accord
modifiera le statu quo au Moyen-Orient et qu’Israël devra envisager des
décisions différentes». Youval Steinitz, responsable de la surveillance du
programme nucléaire iranien, estime «qu'il n'y a aucune raison pour que le
monde célèbre l'accord à Genève qui est basé sur la tromperie iranienne et
l'auto-illusion. L’affaire échouera comme elle a échoué avec la Corée du Nord.»
Yaïr
Lapid, ministre des Finances, a fustigé l’accord intérimaire : « C'est
une mauvaise affaire qui ne permet aucun arrêt d’une seule centrifugeuse. Je
suis inquiet, non seulement sur l'affaire, mais parce que nous avons perdu
l'attention du monde». Pour la majorité des ministres, l’accord ne va pas
suffisamment loin car il ne prévoit pas de démantèlement des installations
nucléaires : «Ils ont assez d'uranium pour faire quelques bombes déjà».
À l’occasion du
Conseil des ministres, Benjamin Netanyahou a fait la déclaration suivante :
«Ce qui a été
conclu la nuit dernière à Genève n’est pas un accord historique, c’est une
erreur historique. Aujourd’hui, le monde est devenu un lieu bien plus dangereux
car le régime le plus dangereux au monde a franchi une étape importante vers l’obtention
de l’arme la plus dangereuse dans le monde entier…
Cet accord et
ce que ce qu’il implique met en danger de nombreux pays, y compris, évidement,
Israël. Israël n’est pas tenu par cet accord. Le régime iranien s’est engagé à
la destruction d’Israël et Israël a le droit et le devoir de se défendre,
lui-même, face à toute menace. En tant que premier ministre de l’État d’Israël,
je souhaite que cela soit clair : Israël ne permettra pas à l’Iran de
développer une capacité nucléaire militaire.»
Le
président Shimon Peres semble plus
optimiste et plus consensuel. Il ne peut pas faire de procès d'intention et donne l’impression de vouloir donner une
chance aux Iraniens pour montrer leurs bonnes intentions :
«Un accord a été signé
entre le P5 +1
et l'Iran. C'est un
accord intérimaire. Le succès ou l'échec de
l'accord sera jugé par des résultats et non par des mots. Je voudrais dire au
peuple iranien : Vous n’êtes notre
ennemi et nous ne
sommes pas le vôtre. Il est
possible de résoudre ce problème
par voie diplomatique. Cela est entre vos mains. Rejetez le
terrorisme. Arrêtez le programme
nucléaire. Arrêtez le développement
de missiles à longue portée. Israël,
comme d'autres dans la communauté
internationale, préfère une
solution diplomatique. Mais je tiens
à rappeler à tout le monde que
la communauté internationale ne tolérera
pas un Iran nucléaire. Et si le chemin diplomatique échoue, l'option nucléaire sera empêchée par d'autres
moyens. L'alternative est bien
pire».
Ils disent : Faut pacifier, faut désarmer. Faux ! Faut pas s'y fier, faut des armées.
RépondreSupprimerOn ne peut être + clair. Israël s'est fait mener les doigts dans le nez par les grandes puissances comme la Tchekoslovaquie en 1938. Israël a perdu du temps, a cédé sur bcp de terrains pour rien et se trouve piege . La lâcheté d'OBAMA et la perfidie de la France sont remarquables.
RépondreSupprimer@ Max Sitbon
RépondreSupprimerOn aurait lu le meme article, dans le Canard Enchaine, il y a ...quelques annees ? Il y avait une petite illustration en noir et blanc...illustration parfaite d'un dialogue de sourds, "faut desarmer, faut des armees ! Faut pacifier, faut pas s'y fier !!!"
la meilleur c'est comment ces nations perfides essayent de se persuader eux mçeme que c'est un bon accord...
RépondreSupprimerpour faire court ,,,,israel n'a pas les moyens de ses ambitions ,,,,,,,
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