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vendredi 8 novembre 2013

L'ORIGINE DE LA DÉFLAGRATION par Jean SMIA



L'ORIGINE DE LA DÉFLAGRATION

Par Jean SMIA
copyright © Temps et Contretemps


L'attitude illogique des grandes puissances, en regard de l'armement atomique iranien, me fait penser à cette anecdote du voyageur qui demande son chemin à l'embranchement de deux routes. Il sait qu'il y a un frère jumeau à l'entrée de chaque chemin : l'un dit toujours la vérité, l'autre ment toujours.



Attitude illogique


Pour savoir quel est le bon chemin le voyageur doit demander à n'importe lequel des deux frères : «si je demandais mon chemin à ton frère, quelle route m'indiquera-t-il ?» Et la route désignée sera forcément la mauvaise : donc, il prendra l'autre.

Pourquoi attitude illogique ? Parce que cela devrait être les pays voisins de l'Iran qui ont logiquement à s'inquiéter et à s'opposer à ce que l'Iran dispose d'une arme nucléaire. Pour les États Unis et l'Europe, bien plus éloignés, cela ne devrait poser d'inquiétude, car ils sont loin de portée.

Or, c'est exactement l'inverse qu'il se passe : La Russie et la Chine font comme si leur voisinage n'était pas à l'aube d'être à portée d'une menace potentielle pendant que l'Amérique et l'Europe se comportent comme si ils étaient directement menacés.

Il ne serait pas surprenant que tout ceci ne soit qu'un gigantesque poker menteur avec bluff et contre bluff, où chacun dit le contraire de ce qu'il veut pour que l'autre propose l'inverse de l'opposé.



Bluff ou pas ?



Pendant que la Chine et la Russie marchandent la défense de leur «casse-croute», les États-Unis et l'Europe négocient les avantages économiques à tirer en échange d'un vote d'allégement des sanctions, avec en prime pour Obama une candidature au prix Nobel de la paix pour avoir fait la paix avec l'Iran.

Une des façons de faire «se coucher» ces bluffeurs serait d'entamer des pourparlers sur la fourniture d'une usine d'enrichissement d'uranium à l’Arabie Saoudite avec les mêmes libertés que celles que s'octroie l'Iran. Entamer des pourparlers ne signifiant pas livrer sous 48 heures, cette option représenterait certainement un paramètre important dans la suite des négociations. Ces pourparlers peuvent être un bluff…mais peut-être pas…Qui prendrait le risque ?

D'autre part, il existe un pays qui est directement concerné par les velléités de l'Iran et dont le silence est particulièrement inquiétant, c'est le Pakistan : sunnite à 80%, ayant une frontière commune avec l'Iran chiite, disposant de l'arme atomique et 6éme puissance militaire mondiale.

L'origine de la déflagration n'est peut-être pas là où on croit qu'elle se situe.

2 commentaires:

  1. Gérard AMSELLEM8 novembre 2013 à 09:11

    La bombe atomique pakistanaise à été financée par l'Arabie Saoudite qui a proposé hier de livrer directement le produit fini à Ryad.

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  2. Dans cette affaire, on pourrait partir de l'idée que la bombe atomique ayant permis à la rivalité USA-URSS de rester une guerre froide, sous peine de faire exploser la planète toute entière, eh bien partant de ce constat, pourquoi ne pas accorder à tous les pays le droit de posséder des armes nucléaires, si cela empêche la guerre? De Gaulle en son teps justifiait déjà la bombe française par le terme de " dissuasion". Et après tout, si ça a permis aux deux grandes puissances de ne pas entrer en guerre au temps de l'URSS, pourquoi n'en serait-il pas de même avec l'Iran et ses voisins? La réponse réside évidemment dans la dimension irrationnelle de la haine que voue à Israël le monde musulman. Pour l'Iran, peut importe de saccager tout le Moyen-Orient en jetant une bombe sur Israël. Ce qui compterait, c'est d'avoir été le pays musulman qui serait venu à bout d'Israël. Que, dans le même mouvement, tout le voisinage aussi serait détruit importe peu à l'imaginaire arabo-musulman. Se soucie-t-on de ce qu'il advient du kamikaze qui se fait sauter dans un autobus israélien? Eh bien si l'Iran possédait l'arme atomique, il en irait de même qu'avec ce kamikaze. Le délire anti-israélien a atteint de telles proportions dans l'imaginaire musulman, que si l'on n'arrêtait pas sans délai la course à l'atome iranienne, la déflagration générale serait de la même nature qu'un attentat - suicide. Seule les proportions apocalyptiques seraient différentes.

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