Opposition prévisible de l’ONU
Effectivement
toutes les bases militaires syriennes ont été évacuées, tous les armements
sensibles ont été enfouis à plusieurs mètres sous terre, tous les soldats ont
été éparpillés à travers le pays pour limiter la casse. Les uns après les
autres, les pays se sont dégonflés et il ne fallait pas être un grand stratège politique
pour deviner que les Russes et les Chinois s’opposeraient à une résolution
contraignante de l’ONU. Il ne fallait pas être un grand stratège pour évaluer
les risques d’une frappe des stocks de gaz sur les populations civiles
syriennes et environnantes, rendant toute intervention non terrestre inutile.
Par ailleurs le régime de Damas est solide et l'on se souvient que la Libye a tenu sept mois sans aide extérieure et sans soutien des Russes. Toute frappe ciblée n'aura donc que peu d'impact politique et ne mettrait pas en cause la survie de Bachar Al-Assad.
Par ailleurs le régime de Damas est solide et l'on se souvient que la Libye a tenu sept mois sans aide extérieure et sans soutien des Russes. Toute frappe ciblée n'aura donc que peu d'impact politique et ne mettrait pas en cause la survie de Bachar Al-Assad.
Cameron humilié |
Le premier à
hésiter fut Barack Obama qui a exigé d’attendre le rapport des experts de l’ONU
avant de s’engager dans une frappe militaire et de trouver la «réponse
appropriée» face au régime de Bachar Al-Assad. Contre toute attente, le Parlement britannique
a rejeté, par 285 voix contre 272, l'idée d'une intervention militaire, faisant
bien comprendre au premier ministre que l’armée anglaise n’interviendrait
jamais sans un mandat de l’ONU. David
Cameron, qui s’était trop avancé sur une
éventuelle intervention en Syrie, a été humilié par le véto de son Parlement qui
lui a adressé un véritable désaveu face à la communauté internationale. C'est la première fois dans l'Histoire que le parlement refuse au gouvernement une entrée en guerre et la première fois que les Anglais se désolidarisent de leurs alliés américains sur le plan militaire.
Alors, sans
conviction, les États-Unis cherchent toujours «une coalition internationale»
pour intervenir et pour éviter de se déjuger. Selon son porte-parole adjoint,
Josh Earnest, Barack Obama envisage peut-être une action unilatérale même si elle
n’est pas du tempérament du personnage : «Le président doit avant tout
rendre des comptes aux Américains qu'il a été élu pour protéger. Et le
président est fermement convaincu que les enjeux de cette situation concernent
des mesures nécessaires pour protéger nos intérêts cruciaux de sécurité
nationale». Ils ne pourront pas trouver de coalition du côté d'Angéla Merkel.
Guido Westerwelle |
L’Allemagne avait
annoncé son soutien à une «action» de la communauté
internationale mais en laissant planer le doute sur une éventuelle
participation, même a minima : «Nous insistons pour que le Conseil de sécurité
des Nations-Unies parvienne à une position commune et que le travail des
inspecteurs de l'ONU soit terminé le plus rapidement possible». Mais la décision définitive vient de tomber. Le ministre des
affaires étrangères allemand, Guido Westerwelle, a exclu officiellement une
participation allemande à une intervention militaire en Syrie : «On ne
nous a pas demandé une telle participation et nous ne l'envisageons pas».
Le gouvernement
français, après avoir bombé le torse, se tient «prêt» et attend que ses
alliés décident enfin de la position à adopter, rejetant ainsi sur les autres pays sa décision d'intervenir. La Syrie n'est pas le Mali. Certes, une décision symbolique
a été prise par le Président Hollande qui a ordonné à l’une des plus modernes
frégates françaises, le Chevalier Paul, de rejoindre le large syrien en soutien
à l’armada américaine déjà sur zone. En attendant, il n’est jamais trop tard
pour prouver l’urgence de la situation, le Parlement français est convoqué en
session extraordinaire le 4 septembre 2013, pour décider certainement de ne rien
décider.
Il est certain
que des actions d’esbroufe sans lendemain consolident en fait Bachar Al-Assad
qui continue à défier la communauté internationale et qui s’était engagé à «défendre
son pays contre toute agression» des Occidentaux. Ainsi sans frappe
militaire, il sortira vainqueur de la non-confrontation et pourra continuer à
narguer les Américains. Cela pourrait servir de contre-exemple aux Iraniens qui
comprennent donc que les menaces guerrières américaines sont dénuées de toute
conséquence militaire. Alors les occidentaux vont se contenter de sanctions
internationales, sans grand effet réel parce qu’elles ont toujours été
contournées face aux besoins pétroliers des Occidentaux prêts à tout pour
maintenir leur croissance économique.
Iran : cible prioritaire
Israël a
toujours fait comprendre que l’efficacité militaire nécessitait une stratégie
de surprise, la seule à pouvoir frapper fort et limiter les pertes militaires.
Il ne s’est pas mêlé au concert de menaces occidentales stériles, dans une
danse du ventre décalée. Il a préféré assurer la sécurité du pays et garantir l’existence
de l’État d’Israël. Il ne voyait pas un intérêt ni une issue positive à frapper
Bachar Al-Assad alors que les requins djihadistes campent aux portes du pouvoir
en attendant leur heure pour islamiser la Syrie.
Attention vidéo très violente
À voir l’inhumanité dont ils font preuve en exécutant de sang-froid des partisans du dictateur, on se met à frissonner sur les risques de les voir détrôner le régime actuel et s’installer à quelques dizaines de kilomètres des frontières d’Israël. Les Occidentaux ont cherché à agir, bille en tête, sans mesurer les conséquences du lendemain, les mêmes qui ont généré le désordre en Afghanistan, en Irak et en Libye.
Mais le
problème syrien a lancé un voile de fumée sur le danger réel du nucléaire
iranien. Le comportement américain face au conflit mineur en Syrie démontre qu’Israël
n’a rien à attendre des États-Unis pour éradiquer le nucléaire iranien. L’esbroufe
n’est pas du genre à impressionner les Mollahs tandis que les Israéliens veulent
du concret. D’ailleurs le véritable conseil de guerre israélien de haut niveau,
dirigé par le conseiller à la sécurité nationale Yaakov Amidror, qui s’est
déplacé à Washington, ne comptait pas débattre du problème syrien.
La délégation impressionnante comprenait aussi le général Amos
Gilad, chef du service de sécurité diplomatique au ministère de la Défense,
Nimrod Scheffer, directeur du département de la planification de Tsahal, Itai
Baron, directeur de division du renseignement militaire et des hauts
fonctionnaires du Shin Beth, le renseignement intérieur. Les Israéliens
voulaient s’informer des éventuels préparatifs américains d'une attaque contre
la Syrie mais ils tenaient surtout à remettre sur la table la nécessité d’une
frappe contre les usines nucléaires iraniennes. La volte-face occidentale pourrait
convaincre Israël que les Américains ne sont pas prêts à agir dans ce domaine.
http://www.tribunejuive.info/israel/beaucoup-de-bruit-pour-rien
http://www.tribunejuive.info/israel/beaucoup-de-bruit-pour-rien
... Bravo Jacques !!
RépondreSupprimerL'ami Perry
Les Etats-Unis sont passés de la barbarie à la décadence sans avoir connu la
RépondreSupprimercivilisation »Georges Clemenceau (1841-1929)
" La world compagny" appelée communément USA... doit trouver un prétexte pour attaquer directement l'Etat Syrien. Ses amis djihadistes armés et renseignés par l'oncle Sam piétinent et perdent du terrain. Vite il faut créer un choc! La stratégie du choc, ils en sont experts... Ces pitoyables criminels n'en sont pas à leur coup d'essai... Irak, Vietnam, renversements de régime en Amérique du sud et ailleurs, infiltration des structures européennes et de certains Etats encore faiblement souverains afin de les détruire méthodiquement pour les vassaliser. Voilà les vraies raisons tout le reste n'est qu'illusion et propagande.
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