DU GAZ SARIN AU GAZ
DE SCHISTE
Par Jean SMIA
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Concernant
l'utilisation du gaz sarin en Syrie, des daltoniens de toutes nationalités
avaient été sélectionnés pour tracer une ligne rouge. Ce qui fait
qu'aujourd'hui, certains perçoivent la ligne bleue pendant que d'autres la
voient verte. Et pendant que l'Onu polémique sur la couleur de la ligne, du
sang bien rouge, lui, coule.
Les
tergiversations dans les réponses des gouvernements à cette situation
correspondent à leur perplexité. Et il y a de quoi être perplexe, en constatant
qu'un des camps envoie ses obus aux cris de «Allah ou Akbar !!», pendant
que leurs ennemis ripostent par d'autres obus aux cris de : «non, Allah ou
Akbar, moi !!»
Échaudés par
l'arrivée au pouvoir de mouvements viscéralement anti-occidentaux à la suite de
tous ces différents «printemps», nos gouvernants ne parviennent pas à
discerner quel est le moins pire, en Syrie.
Intervenir
sur le terrain ?
L’Europe, dans
sa cacophonique politique internationale, n'a aucune potentialité de
proposition commune crédible. Et le plus décisif donc reste l'attitude des
États-Unis. Israël, restant dans l'expectative de savoir quelle sorte d'ennemi
sera de ce côté-ci de sa frontière. Or, et c'est là le plus important : depuis
le succès de l'exploitation du gaz de schiste aux États-Unis, qui leur permet
d'envisager une indépendance énergétique à très brève échéance, l'importance
stratégique du Moyen-Orient pour les États-Unis est bien moindre que celle du
temps de Saddam.
Dans les
cinquante années qui viennent, 80% de l’énergie devra provenir de ressources
non carbonées. Et pour assumer la période de transition vers une énergie
totalement propre, le gaz de schiste est l'unique alternative. De plus la fonte
des glaces en Amérique du nord non seulement ouvre de nouvelles voies
maritimes, mais permet surtout l'exploitation de gisements que les glaces
rendaient inaccessibles.
Et selon cette
nouvelle perspective, les États-Unis ont peu à espérer d’intéressant en retour
d'un engagement militaire en Syrie. Les syriens vont donc continuer de
s'étriper pendant que «Allah ou Akbar» reconnaîtra les siens.
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