RADIO KOL-ISRAËL : LES ATTENTATS EN
TURQUIE
JOURNAL DU 12 MAI 2013
Jacques BENILLOUCHE
Jacques BENILLOUCHE
Au micro de
Annie GABBAI
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Les deux attentats ne risquent-ils pas d’entrainer
une contagion dans la région ?
La contagion
est déjà bien avancée car elle s’est répandue en Turquie, en Jordanie et même chez
nous au Golan. Bachar Al-Assad avait prévenu
l’opinion internationale à l’occasion d’une interview à la télévision, «les
troubles en Syrie sont voués à s’étendre au-delà des frontières». Mais en plus de la contagion, il y a volonté d’impliquer
plusieurs parties dans le conflit syrien en particulier la Turquie et Israël.
C’est un moyen de faire pression sur les occidentaux pour les dissuader
d’intervenir militairement en leur faisant comprendre qu’il y a un risque
d’explosion de toute la région.
L’attentat
même s’il n’est pas revendiqué est signé car on retrouve le modus operandi
classique des services de renseignements syrien : l’attentat à la voiture
piégée. On se rappelle l’assassinat des personnalités libanaises et en
particulier le premier ministre Rafik Hariri avec les mêmes méthodes.
Quel intérêt en tire Bassar Al-Assad ?
Les turcs
sont officiellement impliqués contre la Syrie. Ils aident la rébellion en leur
offrant une aide logistique et un refuge dans des camps à la frontière turque. En organisant un attentat
sur leur terrain, les syriens veulent menacer les turcs de mettre à feu et à
sang leur région avec une incidence important sur le flux de vacanciers qui
restent une ressource importante de devises pour les turcs.
La saison touristique commence
et certains étrangers pourraient choisir une autre destination plus pacifique et moins risquée. On
vient d’ailleurs d’apprendre que la Turquie est devenue la destination
privilégiée pour de nombreux libanais qui y trouvent calme, soleil et confort. L’avertissement
risque donc de payer.
Les syriens
ont surtout intérêt à ce que le conflit se règle entre syriens, sans
intervention militaire occidentale. Les rebelles ne parviendront jamais à faire tomber seuls le régime. L’attentat est donc un avertissement, aux
turcs aux occidentaux et même à Israël pour
leur faire comprendre qu’ils sont prêts à embraser toute la région. Israël
prend toujours les menaces toutes les menaces au sérieux.
Mobilisation au Golan |
Les syriens savent aussi qu’Israël ne laissera rien passer et que, pour prévenir toute tentative d’être impliqué
militairement, il ne fera pas dans la dentelle. Il n’y mettra
pas les formes et seule la diplomatie du canon prévaudra. La preuve en a été
donnée avec le grand exercice planifié le 30 avril au nord d’Israël, aux
frontières syrienne et libanaise, avec l’appel de 20.000 réservistes qui ont
testé en grandeur nature la mobilisation de soldats rappelés en urgence. Cet
exercice a certainement fait réfléchir la Turquie et les occidentaux leur
faisant comprendre qu’ils n’ont pas intérêt à envenimer la situation.
Djihadistes en Syrie |
Mais il est
à craindre que, sans intervention extérieure et en raison de la faiblesse du
régime syrien, les organisations islamistes djihadistes utilisent l’alibi de l’extension
du conflit pour embraser la région. En fait il ne reste que le choix entre la peste et le
choléra.
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