ISRAËL FRAPPE LA SYRIE AU MOMENT
OÙ LE MINISTRE DES A.E EST AU CAIRE
Par Jacques BENILLOUCHE
Frappe sur Homs |
Selon une source militaire : «Aujourd’hui vers 0 h 35 (21 h 35 GMT), l’ennemi israélien a mené une agression aérienne depuis le nord-est de Beyrouth en visant des positions dans la ville de Homs». Plusieurs missiles ont été interceptés par la défense antiaérienne syrienne. Les missiles israéliens ont ciblé plusieurs positions militaires des forces du régime syrien et affiliées à l’Iran à Homs, où des explosions ont retenti et un incendie s’est déclaré dans un centre de recherche notamment.
L’ONG OSDH, qui dispose d’un vaste réseau de sources dans
le pays, a confirmé ces «informations certaines» concernant des morts et
blessés, ajoutant que des ambulances se dirigeaient vers les lieux de
l’attaque. Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire, a confirmé qu’outre
les cinq soldats syriens blessés, plusieurs combattants affiliés à l’Iran et
présents dans le centre de recherche ont été tués lors des frappes. Déjà le 31
mars, Téhéran avait annoncé la mort en Syrie d’un officier de haut rang des
Gardiens de la révolution, lors d’un raid israélien visant la capitale syrienne
vendredi après minuit. Mais l’OSDH confirme que «quatre autres officiers
iraniens ont été tués». Les Iraniens ne publient jamais les pertes
occasionnées dans leur camp. Israël a déjà frappé deux fois l’aéroport d’Alep, où
les groupes iraniens et leurs alliés exercent une grande influence. Un deuxième
conseiller du CGRI est mort lors d'une troisième frappe aérienne à Syrie en une
semaine
Des frappes récurrentes ont lieu systématiquement. Un
premier raid avait fait trois morts le 7 mars, et le deuxième avait provoqué
des dégâts matériels le 22 mars. Le 19 février, 15 personnes avaient été tuées
lors d’une frappe israélienne sur Damas, qui avait visé un quartier abritant le
siège de plusieurs services de sécurité, selon l’OSDH. Israël ne commente jamais
les frappes mais confirme vouloir empêcher l’Iran de s’implanter à ses portes.
Funérailles d'un militant du Jihad islamique à Damas,
Les services de
renseignement occidentaux ont déclaré que les frappes visaient plusieurs bases
aériennes du centre de la Syrie où se trouve du personnel iranien. Ils ont déclaré
que des tirs de roquettes avaient visé la base aérienne T-4, à l'ouest de
Palmyre, et l'aéroport de Dabaa, près de la ville de Qousseir, à la frontière
libanaise, une zone où se trouvent des membres du Hezbollah. Du personnel
militaire iranien et des combattants du Hezbollah sont stationnés dans les deux
aéroports et de nombreuses milices pro-iraniennes se trouvent dans cette zone
de la province de Homs, ont précisé les sources.
Sameh Shoukry rencontre son homologue syrien Faisal Mekdad au Caire, le 1er avril 2023 |
Et alors que les frappes étaient lancées, le chef de la
diplomatie syrienne était en visite en Égypte pour la première fois depuis dix
ans. Sameh Choukri s'est entretenu au Caire, le 1er
avril, avec son homologue syrien Faisal Mekdad. Selon le porte-parole du
ministère égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Abu Zeid, «Les deux
ministres ont discuté de divers aspects des relations bilatérales et des moyens
de les faire progresser et de les promouvoir, ainsi que d'un certain nombre de questions régionales
et internationales d'intérêt commun».
Sameh Choukri a
réitéré le soutien total de l'Égypte aux efforts visant à parvenir à un «règlement
politique global et à une réconciliation nationale en Syrie qui mettra fin aux
ingérences étrangères dans les affaires syriennes, garantira le rétablissement
de la sécurité et de la stabilité de la Syrie, préservera son intégrité
territoriale et sa souveraineté, protégera les ressources de son peuple et
éliminera toutes les formes de terrorisme».
Le règlement
politique de la Syrie permettra également le retour volontaire et en toute
sécurité de millions de réfugiés syriens. Le chef de la diplomatie syrienne a
souhaité «une plus grande solidarité arabe avec la Syrie afin de surmonter
sa crise et de restaurer son rôle historique de soutien aux causes arabes». Effectivement,
la Syrie a été mise à l'écart par de nombreux États arabes et son adhésion à la
Ligue arabe a été suspendue depuis le début du conflit syrien en 2011. Cette visite acte le
fait que la Syrie sort progressivement de son isolement diplomatique dans le
monde arabe, après en avoir été mise au banc en raison de la répression de la
révolte qui a déclenché la guerre dans ce pays en 2011.
Les
relations n'ont jamais été totalement rompues entre Le Caire et Damas. En 2016,
le plus haut responsable des services de sécurité syriens, le général Ali
Mamlouk, avait en effet effectué au Caire sa première visite rendue publique à
l'étranger depuis 2011. Fin 2018, les Émirats avaient déjà rouvert leur
ambassade à Damas. Et en mars 2022, Bachar el-Assad a effectué à Abou Dhabi sa
première visite dans un pays arabe. Mais la Syrie est toujours suspendue de la
Ligue arabe qui siège au Caire.
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