YARIV LEVINE, NOUVEL HOMME FORT DU LIKOUD
Par Jacques BENILLOUCHE
Cour Suprême |
De plus, il critique souvent le système judiciaire
en Israël, affirmant qu'une petite élite a pris le contrôle du système et
essaie de l'utiliser pour définir les valeurs selon lesquelles Israël vit. La nouvelle liste de candidats du Likoud
exprime parfaitement cette évolution du parti dans le cadre d’un virage à
l’extrême-droite de la population ce qui est à l’opposé de la politique menée
par Menahem Begin qui n’a jamais supporté les extrémistes.
Très jeune, Yariv Levine avait mobilisé la jeune garde intransigeante de son parti contre tout accord avec le Parti travailliste de Ehud Barak et d’Itzhak Herzog car l’écart idéologique était «trop grand» pour être comblé. Il s’était surtout opposé au gel des constructions dans les implantations quand Netanyahou était prêt à le faire lorsque de 2009 à 2015, il a dirigé une coalition plus large avec des partis à sa gauche.
Je suis prêt à toutes les éventualités |
En tant que président de la Knesset, Yariv Levine, avait toujours critiqué sévèrement la Cour suprême et s’était plaint que le tribunal
avait annulé les décisions sur la disqualification des candidats à la
Knesset : «La souveraineté du peuple a été prise et remplacée par une
décision d'un petit groupe de juges. Les élections à la Knesset sont devenues
cérémonielles, au cours desquelles nous, citoyens, élisons nos représentants à
la Knesset pour voir d'autres décider à leur place. D'un côté, la Cour suprême
piétine les décisions de la Knesset et ses lois, et de l'autre, les juges
dirigent le processus des élections. Les juges de la Cour suprême devenaient
des acteurs sur le terrain de jeu politique. Les dommages causés à l'ensemble
du gouvernement et en particulier à la cour elle-même étaient très lourds». Un procès en bonne et due forme.
Les primaires
du Likoud ont été un triomphe pour les politiciens qui ont fait preuve de
loyauté envers le chef du parti Benjamin Netanyahou à savoir, Yariv Levine, Amir
Ohana, Eli Cohen, Yoav Gallant et David Amsalem. En revanche ceux qui étaient
auparavant en tête de liste, à l’instar de Yuli Edelstein, Israël Katz et Miri
Regev, se sont retrouvés en bas de la liste. On ne défie pas impunément le
leadership de Netanyahou.
Cette radicalisation du Likoud a convaincu deux hésitants à se lancer dans la bataille électorale. L’ancien chef d’État-major Gadi Eizenkot et le député Yamina Matan Kahana ont décidé de rejoindre Benny Gantz et Gideon Saar dans un nouveau parti, le Camp de l’État, avec l’objectif de créer un rassemblement avec Yaïr Lapid pour devenir la première structure politique d’Israël. Eizenkot, très sensible aux questions sociales, est une grosse pointure dans la mesure où il a été un excellent chef d’État-major respecté qui a restructuré Tsahal. Ses origines marocaines pourraient plaider en sa faveur auprès de certains militants du Likoud, lassés par un parti trop statique. Le député David Bitan, fidèle parmi les fidèles, a été relégué à la 17ème place par décision de Netanyahou. Il n’a pas apprécié ce qu’il estime être une sanction et a démissionné de son poste de vice-président de la commission électorale centrale de la 25e Knesset. Cela pourrait être le signal du départ de quelques séfarades du Likoud vers d’autres cieux.
La donne a changé
dans une campagne électorale qui ronronnait. Aucun organisme de sondage ne
pourra évaluer avec précision l’impact sur les résultats. Quant au départ de Kahana du parti Yamina, il fragilise encore plus la position d'Ayelet Shaked qui joue son avenir politique à ces élections.
La nouvelle
stratégie radicale du Likoud a pour but de réduire l’influence des sionistes
religieux de Bezalel Smotrich et d'Itamar ben Gvir qui détiennent 6 sièges à
la Knesset et qui sont crédités dans les sondages de 10 à 11 députés aux
prochaines élections. En essayant de ramener à lui quelques radicaux égarés, le
Likoud cherche en fait à mettre un terme à la montée des extrêmes qui donnent
une image détériorée d’Israël dans le monde au moment où Ayelet Shaked lutte
pour sa survie politique.
Comme disait un celebre chroniqueur israelien, la difference entre SAmotrich et Ben Gvir reside dans le fait qu'on mettra l'air conditionne ou non dans les camions destines a virer les Arabes. Avec une telle evocation, je tremble. On a tout fait, mais alors tout, pour etre separe des Arabes et maintenant on les accuse de tout et de rien.
RépondreSupprimerBen Gourion avait déjà suggéré en 1967 la séparation par le transfert des populations arabes en Jordanie de manière pacifique et surtout logique quand à la position de la Palestine là où elle doit être et avec sa population propre issue désormais à 90% des pays arabes encerclant Israël. Il faut un sacré courage politique pour ne pas tuer ces populations mais les déplacer la où est leur foyer originel.
SupprimerBien ou mal nous savons désormais que tout cela n’a aucune importance puisque les juifs n’ont pas le droit de vivre aux yeux de toutes les nations.
Bien faire laisser braire!
Je reste dubitatif à la lecture de l'affirmation selon laquelle "l'extreme droite a prospéré sous Natanyahou".
RépondreSupprimerAu contraire on peut penser que l'"extreme droite"-terme vilain si péjoratif - s'est developpée en réaction de la politique plutot centriste de Natanyahou, d'aucuns et pas des moindres, le Président de l'AIPAC, allant jusqu'a qualifier sa politique figée de "Centre Gauche", percue confusement comme telle au point face à un immobilisme certain- le sacro saint statu quo-, d'imaginer mieux le "serrer" sur sa droite. L'électorat de Yamina, pensait sincérement voter en ce sens avant d'avoir été floué dans le cadre des alliances qualifiéees de contre nature avec des partis arabes et d'extreme gauche peu portés par l'amour du sionisme pour parler par euphémisme.
Sous Natanyahou, l'extreme droite utilisée à des fins de récupération d'électorat n'a jamais été élue, voire aux dernières élections dépassé 4 sièges. Pourquoi donc en faire un tel remue-ménage?
En réalité la montée en chiffres des partis de droite poussant dans les sondages jusqu'à 10 sièges s'est développée cette fois 1)-hors Yamina ayant perdu sa crédibilité de parti de droite- 2)en réaction à la politique gouvernementale, qu'on l'apprécie ou pas est hors sujet ici, 3) hors gouvernance Natanyahou qui n'a pas été aux affaires depuis la constitution du gouvernement de coalition.
Natanyahou qui s'obstine à reprendre le pouvoir n'a pas le choix et pas seulement qu'en paroles comme précédemment d'une alliance avec ces partis imaginant poursuivre la meme politique.
Pour ma part je tiens le pari sauf à ce que ces partis se conforment à sa politique immobiliste que Natanyahou se servira d'eux pour le moment venu les trahir avec d'autres alliances s'il le peut!
Je suis par contre d'accord sur le fait que la droitisation du Likoud qui ne dispose d'aucun programme consiste par le vote aux primaires de marcher sur les plates bandes de ces partis vraiment de droite afin de récuperer une partie de son électorat. Mais cette fois je suis loin d'etre certain que le stratagème va fontionner.Il est donc possible qu'un vrai gouvernement de droite voit le jour!!
L'avenir dira si les electeurs foncierement de droite peuvent etre trompés par Natanyahou!
Enfin pour terminer voilà bien longtemps que l'électorat israelien a cessé de croire pour etre "rassuré" que la qualité d'ancien chef d'état major meme réunis s'analyse en un politique de droite conservatrice sur le terrain.
Tous les généraux sous Natanyahu, de Mofaz à Lipkin Shahak étaient plutot consensuels voire positionnés à gauche, paradoxe d'Israel!!
La déportation est impossible sauf à vouloir se mettre à dos l’allié americain, ce qui ne serait pas très bon. Déplacer la frontière est la meilleure solution dans un accord d'échange de territoires. Ainsi les arabes du Wadi Ara qui détestent Israel se retrouveraient dans un territoire gouverné par des palestiniens.
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