PAS UNE TÊTE NE DÉPASSE AU LIKOUD
Par Jacques BENILLOUCHE
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Barkat et Edelstein |
Netanyahou-Rivlin-Edelstein-Gantz |
Le constat est
réel ; même si la position de Netanyahou s’est effritée au fil des échecs
dans les élections répétées, les militants ne l’ont pas abandonné même s’ils
ont dû passer par une période d’opposition. Edelstein était arrivé premier aux élections
primaires et il pensait que cela lui donnait une légitimité pour remplacer un
leader qui avait fait son temps après plus de vingt aux affaires.
Netanyahou-Saar |
Nir Barkat,
l’ancien maire de Jérusalem, appelé au parti par Netanyahou avec de nombreuses
promesses est resté silencieux alors qu’aucun poste de ministre ne lui a jamais
été proposé. La stratégie de l’ex-premier ministre est de ne jamais mettre en
lumière un éventuel concurrent. Il a cherché même à limiter les effets de toute éventuelle candidature en tentant de faire passer une loi qui visait le
millionnaire en dollars et qui limitait l’autofinancement des campagnes
électorales. Le dernier à s’être mesuré à Netanyahou fut Gideon Saar qui, aux
primaires du Likoud en 2019 n’a recueilli que 27,5% des voix. Ce fut certes un
échec mais plus du quart des militants avait exprimé sa volonté de changement. En
vain.
David Amsalem |
Netanyahou n’aime pas la contestation exprimée au grand jour et surtout les initiatives non autorisées. Il s’en est pris à l’aboyeur en chef du parti, le fidèle parmi les fidèles, le député David Amsalem, l’homme des missions douteuses, le membre de la Commission de la Constitution du Droit et de la Justice. Il s’était permis, lors d’une interview à la télévision, d’affirmer que Mansour Abbas et son parti islamiste Raam seraient les bienvenus dans une coalition placée sous l’autorité du Likoud.
Sa déclaration était contraire au positionnement du Likoud, celui d’une opposition totale à tous les partis arabes. Amsalem a reçu une volée de bois vert en public car c’était reconnaitre que Netanyahou ne pouvait pas atteindre les 61 sièges sans les Arabes. Netanyahou a été d’une violence publique extrême avec son ami de trente ans : «J’ai été sidéré d’entendre ce qu’a dit Dudi Amsalem, des propos qui ne lui appartiennent qu’à lui, comme c’est déjà arrivé dans le passé». Amsalem a ensuite modéré ses propos en déclarant maladroitement : «nous établirons un gouvernement de 61 Juifs», ce qui n’a pas été du goût des Druzes qui se sont sentis exclus. A trop vouloir faire, il se brûle parfois.
Miri Regev |
On
a d’ailleurs constaté le silence volontaire de l’autre inconditionnelle de
Bibi, la passionaria Miri Regev, qui avait critiqué l’absence de séfarades à la
tête du Likoud et qui s’est éloignée des affaires en n’assistant jamais aux
travaux de sa commission. Elle avait voulu lancer trop tôt la course au
leadership du Likoud, croyant se positionner en force parmi les séfarades
majoritaires du parti. Mais Netanyahou n’aime pas avoir des ambitieux dans son
entourage à l’instar de Naftali Bennett, Gideon Saar et Avigdor Lieberman, des
fidèles parmi les fidèles, écartés de la direction parce qu’ils étaient devenus
dangereux. L’entourage d’Amsalem affirme qu’il a été profondément vexé alors
que son intention n’était pas de sortir du rang. Or, imprévisible, on ne peut mesurer sa réaction sachant
qu’il est l’homme de toutes les magouilles mais surtout l’homme de tous les secrets.
L'interet de Bibi dans les phochaines elections est de se debarasser, par un moyen ou autre, de ses casseroles. Et si les moyens empruntes ne seront pas du gout de tout le monde, il n'en a rien a fiche. Le seul moyen, dangereux pourtant, est de supprimer la Cour Supreme et de renvoyer a leurs penates les juges qui l'interrogent. Cette maniere de faire vient tout droit de Trump, mais celui-ci n'avait pas reussi. Est-ce que la democcratie fragile d'Israel sera capable de s'y opposer?
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