Raïssi menace de vengeance les responsables américains de la mort de Soleimani |
On n’a pas fini de parler de l’effet Poutine. Après
son départ catastrophique d’Afghanistan, l’administration américaine veut
tellement parvenir à conclure avec l’Iran qu’elle est prête à toutes les
compromissions. On sait à quel point Israël s’y oppose et qui démontrerait l’incompréhension
américaine en matière de politique étrangère, contrastée pour le moins. Comme pour les négociations menées pendant des
mois avec les Talibans, sans la participation du gouvernement afghan de
l’époque, les négociations de Vienne réunissent différents participants, sauf
Israël relégué à la périphérie, alors que pour le régime perse l’État juif doit
disparaître. Ce qu’on n'a jamais vu ailleurs. Mais hormis des déclarations, de
principe, cela ne dérange personne.
Jérusalem s’oppose à Washington, manifestement prêt à accepter
toutes les concessions possibles en vue d’un accord soi-disant favorable et
passe de la résignation au renoncement, plutôt que d’imposer ses exigences, même
si les signaux donnés par les États-Unis sont contradictoires sinon contrastés,
peut-être s’agit-il d’une façon de communiquer, laisser entendre une chose et
son contraire.
Selon le porte-parole du département d'État, Ned Price, a
déclaré le 21 mars «qu'un accord, sur le nucléaire iranien n'était ni
imminent ni certain et a averti que Washington était prêt à prendre des
"décisions difficiles" pour ramener le programme nucléaire iranien à
ses limites dans le cadre de l'accord sur le nucléaire». Il a en outre
déclaré que Washington se préparait également à des scénarios avec et sans
retour mutuel à la pleine mise en œuvre de l'accord nucléaire.
Mais ce n’est pas tout. La diplomatie américaine
est prête à lâcher une autre bombe sur la région, celle-là au moins aussi dangereuse
que la précédente, sinon plus. Les États-Unis semblent disposés à retirer de la
liste des organisations terroristes les tristement célèbres Gardiens de la
Révolution en échange d’une «déclaration de désescalade» dans la région,
alors qu’on accepte tout aussi allégrement que le régime de Téhéran proclame le
plus officiellement du monde son intention renouvelée par une loi explicite qui
crée l’obligation aux dirigeants d’éliminer Israël d’ici 2024. C’est un
sinistre marché de dupes, pour ceux qui veulent bien se laisser duper ou s’agit-il
d’une forme de duplicité dont le sens échappe au commun des mortels ?
L’Amérique, qui s’est auto-érigée en parangon de vertu,
ne rencontre apparemment aucune difficulté à envisager de s’accommoder du
régime iranien contrôlé d’une main de fer par la clique mafieuse des Gardiens
de la révolution qui détiennent tous les leviers du pays. On peut d’ailleurs en
dire autant de plusieurs pays européens impatients de reprendre les relations
avec ce régime, les affaires sont les affaires. Et puis, ce pays produit du
pétrole, alors…
Toutefois il y a plusieurs listes d’exclusion qui
n’ont pas toutes les mêmes sanctions. On rappelle à cette occasion que le
Hezbollah est totalement interdit en Allemagne et dans d’autres pays, alors
qu’en France, si sa branche armée l’est, sa branche politique a pignon sur rue.
Donc, selon la liste, les Gardiens seraient ou pas exclus de telle ou telle
activité. On se rappelle la célèbre formule de feu Coluche «Blanc je connais
mais plus blanc que blanc je ne connais pas». On apprend qu’il y a
plusieurs catégories de terroristes. Il fallait y penser, le département d’État
s’y essaye. Pour résumer, la branche Al Qods de l’organisation apparaît en 2007
sur la liste du département du trésor qui fait un distinguo subtil entre les
Gardiens eux-mêmes et la force Al Qods, classée terroriste. Le président actuel
Ebrahim Raïssi auteur de crimes contre l’humanité n’a rien d’un criminel, comme
il s’en trouve à Moscou ou à Minsk ou ailleurs au Moyen Orient. Si on avait un doute, Washington l’a levé et quelques
européens aussi.
En juin 2011 les Gardiens sont accusés de violations des droits de l’homme. En 2017 les Gardiens toutes branches confondues sont classés organisation terroriste et inclus dans la liste du département d’État en 2019. Or l’administration américaine envisage sérieusement de retirer les Gardiens de cette liste des organisations terroristes (Foreign Terror Organization) du département d’État ; mais le même groupe figurerait sur d’autres listes. Les retirer de cette liste ouvre la porte aux transactions, hommes d’affaires ou États avec les terroristes, On a bien compris que la main droite veut ignorer ce que fait la main gauche, tout en feignant également d’ignorer que les deux appartiennent au même état terroriste.
Le sénateur Républicain Bill Hagerty a déclaré lundi
que «réactiver le désastreux accord nucléaire avec l’Iran» était un
projet issu de la vanité de John Kerry (ancien secrétaire d’État) et du
président Joe Biden. Ils sont en train de faire passer les intérêts américains
dans le rétroviseur arrière afin d’obtenir un accord avec l’État qui est le
plus grand soutien du terrorisme. Il est
de moins en moins sûr que le président Biden puisse reprendre à son compte le
YES WE CAN d’Obama.
Alors que Washington veut imposer à l’Europe de
décider un embargo sur le gaz et le pétrole russe, les États-Unis sont auto-suffisants
en gaz, pétrole et blé, mais ont cependant contacté le Venezuela grand
producteur de pétrole ? S’il
continue à fournir du gaz, Poutine demande à être réglé en roubles. Un autre
des effets Poutine pourrait être une pénurie de blé dans différents pays et des
troubles sérieux en vue.
Au Conseil de
Sécurité, la Russie est un des cinq membres permanents avec droit de véto. Dans
la négociation sur l’Iran c’est un des partenaires. En Europe c’est un menteur
et un criminel. Le président américain et ses alliés et partenaires n’ont pas
répondu à la question, comment peut-on traiter le régime russe de criminel et
l’accuser de crimes contre l’humanité et traiter avec le régime iranien et ses
criminels au pouvoir pendant qu’on va l’aider à financer le terrorisme en levant
les sanctions que seule une partie des grands pays respectaient. Décidément, cela
se confirme en permanence, les gouvernements n’ont pas d’amis mais seulement
des intérêts CQFD.
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