ISRAËL MULTIPLIE LES MESURES EN FAVEUR DES CHRÉTIENS DE GAZA
Par Jacques BENILLOUCHE
le général de division Ghassan Alyan, a effectué une visite traditionnelle aux églises de Jérusalem |
Dans le cadre de sa
politique d’ouverture vis-à-vis de Gaza, après l’autorisation donnée à 5.000
ouvriers palestiniens d’entrer en Israël, le gouvernement israélien vient
de permettre à 500 Chrétiens de Gaza, la moitié de la population chrétienne, d’entrer
en Cisjordanie pour y passer les fêtes de Noël avec leurs familles. Le Coordonnateur des activités gouvernementales dans les territoires (Cogat),
le général de division Ghassan Alyan, a rendu visite aux églises de Jérusalem
en présence du chef de l'administration civile, le général de brigade Faris
Atila, des chefs de la communauté chrétienne et de l’ambassadeur du Vatican en
Israël.
Eglise à Gaza |
Le général Alyan a déclaré : «En mon nom et au nom de la Coordination
des activités gouvernementales dans son ensemble, je souhaite à tous les
résidents chrétiens de Judée-Samarie, de la bande de Gaza et en général, une
année saine et sûre, pleine de prospérité et de succès, dans laquelle nous
pouvons célébrer et profiter, et en même temps, nous protéger et protéger nos
proches». Environ 200 personnes
seront aussi autorisées à voyager à l'étranger via Israël jusqu'en Jordanie.
L’archevêque Alexios s’apprête à célébrer la messe dans le lieu de culte bâti au 5e siècle. |
La population
chrétienne de Gaza est très faible, à peine 1.030 personnes. Selon Ibrahim
Kandelaft, conseiller du président de l'OLP pour les affaires chrétiennes, la
population chrétienne de la bande de Gaza représentait 2.500 personnes (soit
0,13% de la population de Gaza, contre 0,6% trente ans plus tôt) au moment du
recensement palestinien de 1997. C’est une communauté oubliée qui s'amenuise au
fil des ans. Dans l’enclave palestinienne sous tension permanente, le petit
millier de Chrétiens encore présent déjoue les restrictions de circulation et
cherche, comme d’autres Gazaouis, une porte de sortie.
Feu d'artifice à Bethléem |
Ils célèbrent Noël le
25 décembre par opposition aux Chrétiens orthodoxes qui le fêtent le 7 janvier.
Cette année, en plein Covid, les Chrétiens du monde entier seront peu
nombreux dans l'église de la Nativité à Bethléem. En raison des troubles sécuritaires, les
autorités israéliennes avaient interdit en 2019 et 2020 aux Chrétiens de Gaza
de se rendre en Cisjordanie; quelques-uns avaient pu se rendre à l’étranger. En
raison de la pandémie de 2020, le passage d’Erez avait été totalement fermé
pendant 18 mois.
Cette relative ouverture de Gaza est liée aux négociations de trêve négociée par l’entremise de l’Égypte. Le Hamas reste discret car officiellement il refuse toute relation avec «l’entité sioniste». Cependant Kamel Ayad, directeur des relations publiques de l'Église orthodoxe de Gaza, se félicite de la levée de toute interdiction appliquée en effet depuis deux ans. L'église avait déposé 723 demandes de permis mais les stricts contrôles sécurité ont limité les autorisations à quelques 500 personnes, souvent en raison de l’absence des trois vaccins obligatoires.
Des femmes prient dans la plus ancienne église encore en activité dans la bande de Gaza |
De leur côté, les autorités de Gaza
ont limité les célébrations de Noël à des prières à l'église et à l'allumage du
sapin à l’exception des chants palestiniens traditionnels et de la distribution
des cadeaux de Noël aux enfants. Avant la prise de contrôle de Gaza par le
Hamas en 2007, l'église avait l'habitude d'allumer un énorme arbre de Noël dans
le jardin du soldat inconnu au centre de la ville de Gaza tandis que les scouts
orthodoxes organisaient des défilés. Il est vrai que les Chrétiens étaient plus
de 6.000 à l’époque et que leur nombre a été réduit par l’émigration, le taux
de chômage élevé et les différentes guerres.
Pour que les fêtes aient le même
retentissement, le Hamas a encouragé les musulmans à participer aux
célébrations de Noël dans le but psychologique de nier toute discrimination à
Gaza. Ayad s’est justifié : «Il est tout simplement impensable que mes
voisins musulmans me souhaitent bonne chance en une si belle occasion. Nous
sommes tous ici comme une seule communauté et nous rejetons la discrimination».
le monastère byzantin de Saint Hilarion (4e siècle) est l’un des derniers témoins de la période chrétienne de Gaza |
De manière générale,
les Gazaouis condamnent ces exceptions données à une communauté spécifique
alors qu'ils estiment que la frontière devrait être totalement ouverte. Ils se demandent s’ils
pourront longtemps fêter Noël quand de plus en plus de Chrétiens quittent Gaza
vers de meilleurs cieux parce que «le droit à la liberté de culte est
garanti certes mais le droit de s'habiller, de boire et d'avoir l'esprit ouvert
ne l'est évidemment pas» d’autant plus qu’une circulaire du ministère des Dotations de Gaza
interdit aux musulmans de participer à leurs célébrations. Cela pousse
d’ailleurs une proportion plus élevée de Chrétiens à émigrer, les faisant
disparaitre à terme totalement de la bande de Gaza.
Est ce une "mauvaise" chose que la communauté chrétienne ne soit plus Gaza ?
RépondreSupprimerMichel Jefroykin
Les populations chrétiennes sous autorité islamique à Gaza ou musulmanes modérées-tout est relatif- sous l'Autorité palestinienne en Judée-samarie ont fondu démographiquement comme neige au soleil années aprés années. Il n'est pas toujours besoin de de fortes exactions pour pousser une population à partir...
RépondreSupprimerUn peu et beaucoup comme au Liban ou comme en Egypte avec les Coptes ou bien comme ...je cesse la longue liste pour ne pas ennuyer les lecteurs.
Est ce un hasard? Il appartient aux Juifs d'en tirer leçon -eux qui ont vécu dans les pays musulmans- lorsque des sirènes leur chantent "état démocratique de tous les citoyens" .
Justement, en pleine réussite dialectique mais en léger décalage avec la réalité l'auto satisfaction du dirigeant du Hamas tel que le rapporte cet article: "«Il est tout simplement impensable que mes voisins musulmans me souhaitent bonne chance en une si belle occasion. Nous sommes tous ici comme une seule communauté et nous rejetons la discrimination».
Oui impensable...