Israël annonce l'arrestation de plus de 20 membres du Hamas en Cisjordanie |
Après le vote du budget par la Knesset, on
assiste depuis peu à une course contre la montre entre Israël et le Hamas. Tous
les ingrédients sont en place. Côté Iran-États-Unis, la reprise des pourparlers
est annoncée fin novembre, leur issue est plus qu’incertaine, en raison de la
position iranienne qui reste catégorique. Le Hamas renforce actuellement ses
appuis et son recrutement dans les territoires contrôlés par l’A.P. et se
prépare dans l’éventualité de son effondrement. L’Égypte souhaite un retour de
l’OLP à Gaza semble-t-il et fait tous les efforts pour faire aboutir l’échange
de prisonniers que le Hamas entend négocier au prix fort. Un succès lui
permettrait de capitaliser à nouveau, comme il le fit déjà après la dernière opération,
malgré le prix humain payé et le sang versé.
Camions de marchandises traversant Kerem Shalom à Gaza |
Avec l'opération de mai 2021 sur Gaza, le
gouvernement israélien a annoncé plusieurs mesures destinées à améliorer
l'économie, la sécurité, et les conditions humanitaires dans
l'enclave. Yaïr Lapid a présenté son plan qui implique une augmentation
des investissements en échange de la sécurité ; une proposition visant à geler
les actes permanents de violence à la frontière et à stopper la montée en
puissance du Hamas. Le plan comprend deux aspects : des prestations
d'infrastructure et d'emploi.
Le nucléaire iranien demeure la priorité
des priorités. On sait que le premier ministre a déclaré partager la stratégie
suivie par la Maison Blanche qui consisterait à «Mettre le projet nucléaire
iranien dans une boite». C’est de la langue de bois diplomatique qui cache
une analyse totalement divergente. Il est évident qu’il n’y a plus de boite
suffisamment grande pour contenir la situation actuelle. Pour autant, il doit
aussi se préoccuper de la stabilité des frontières nord et sud. Concernant Gaza,
la stratégie retenue aura trois volets.
On a choisi et adapté la très classique
méthode de la carotte ou du bâton. On ripostera avec une intensité maximale,
certains ajouteront… de violence, même en cas d’échanges de faible intensité.
On pense principalement aux tirs de roquettes contre les villes du sud. On
augmentera la densité des troupes à la frontière pour réprimer plus durement les
incidents. On limitera très sérieusement le flux de marchandises, notamment les
aides et les matériaux de construction, aux points de passage. La zone de pêche
sera alternativement ouverte ou fermée, élargie ou réduite. En échange d’un
retour au calme à un niveau « acceptable » on déplacera le curseur
vers le coté carotte. Ce qui se traduira par une augmentation du flux au point
de passage d’Abu Karam, et la délivrance de milliers de permis de travail
dénommés «permis de commerçants», pour sauver la face. En fait Israël a
un déficit chronique de main d’œuvre dans le bâtiment et l’agriculture. Le
Hamas peut de son coté interdire les sorties à son gré.
L’idée est de couper l’herbe sous les
pieds du Hamas. L’objectif reste d’éviter l’option d’une vaste opération
militaire, trop coûteuse en vies humaines et susceptible de promouvoir la
montée en puissance d’autres groupes extrémistes. Le gouvernement a décidé
d'utiliser une technique qui vise à contrecarrer les efforts du Hamas pour
développer son infrastructure militaire Il s’agit donc d’utiliser la puissance «écrasante»
d'Israël en détruisant répétitivement ses sites militaires et ses stocks d’armes,
pour permettre au gouvernement de se concentrer sur la question iranienne.
Maintenant que Jérusalem a consolidé ses
relations avec différents partenaires arabes, Israël se tourne vers l'Égypte et
le Qatar, en vue d’une médiation dans l'espoir de parvenir à une trêve de plus
qui se traduira par un calme relatif. En mai 2021, par exemple, Israël et
le Hamas ont négocié une trêve à la suite d'une médiation égyptienne. Dans
son rôle, l'Égypte essaie maintenant de convaincre les factions palestiniennes
d'être plus patientes et de ne pas contrarier Israël, même si Bennett continue
de retarder l'accord d'échange de prisonniers et le paiement des salaires des fonctionnaires.
Prisonniers palestiniens |
On déplace le curseur vers le côté bâton. Israël détient environ 4.850 Palestiniens
dans ses prisons, dont 41 prisonnières, 225 enfants et 540 détenus
administratifs. 4 Israéliens sont détenus à Gaza depuis 2014, dont deux
militaires, Israël refuse de permettre la reconstruction de ce qui a été détruit
en mai dernier, qu’il lie au retour des détenus du Hamas, ce que le mouvement
rejette. Cette
nouvelle-ancienne stratégie ne peut pas ouvrir une perspective à long terme. Pour
rétablir le calme aux frontières israéliennes, Bennett applique la même
méthode que Netanyahou, à un détail important près, il diffère le paiement des
salaires du Hamas par le Qatar, car il ne veut pas payer le prix fort pour ne
pas laisser apparaître le Hamas comme gagnant. On essaye d'acheter son silence.
Il s’agit de faire du Netanyahou sans lui essentiellement. Sans doute la coalition n’a-t-elle pas encore réuni
un consensus sur les décisions à prendre et les moyens à mettre en œuvre.
Cette politique n’a eu que des résultats
mitigés dans le passé. Depuis 2012 on recense un conflit par an, dont quatre
majeurs en 2009, 2012, 2014 et 2021. On ne peut pas supposer que cette
politique de trêves dure indéfiniment sauf à admettre qu’on est dans l’incapacité
d’éliminer l’adversaire ou de faire savoir explicitement que c’est un choix.
Les électeurs sauront s’en souvenir.
Très clairement, on constate que le Hamas
s’est renforcé sur le plan politique et stratégique et a pris des initiatives à
plusieurs reprises. Israël qui négocie de manière voilée a de facto, reconnu
son existence et réciproquement le Hamas de la même manière, en décidant de
déclencher les violences tout en avertissant directement Israël. On peut se référer à la charte du Hamas, mais
dans ce cas conclure trêve après trêve avec un ennemi qui veut votre
destruction n’a pas de sens ni d’avenir. Si on a la puissance et la
décision, on écrase cet ennemi et la population, soumise depuis près de dix ans
aux roquettes et aux effets collatéraux, pourra dormir tranquille. A défaut le
Likoud aura beau jeu de claironner qu’on ne fait rien de mieux que sa politique.
Al-Zahar |
Les frontières seront calmes un certain temps, mais le Hamas conservera la main et pourra facilement relancer sa politique de stop and go en cas de nouveaux affrontements à Jérusalem-Est, à Gaza ou en Cisjordanie. Le Hamas, semble inquiet de cette nouvelle stratégie israélienne, en particulier parce qu'elle confirme les restrictions de mouvement strictes existantes. Pour le Hamas, succomber à la pression d'échanger de la nourriture et des médicaments contre de la sécurité est inacceptable. Selon Mahmoud al-Zahar, l'un des co-fondateurs du Hamas «le Hamas ne peut jamais déposer les armes et accepter les miettes qu'Israël offre».
On ne s'attend malheureusement pas à ce
que la politique du nouveau gouvernement israélien crée une paix durable dans
la bande de Gaza, principalement parce que le Hamas ne fait pas confiance aux
propositions d'Israël. Naftali Bennett se méfie des intentions du Hamas et
ne se pliera probablement pas à ses exigences. Gaza pourrait connaître de nouvelles
escalades militaires, en particulier si un accord d’échange de prisonniers n'est
pas conclu prochainement, car le Hamas considère cet accord comme le principal
mécanisme par lequel il peut tenir ses promesses concernant les prisonniers
palestiniens, en augmentant sa popularité auprès des siens, en s’auto-glorifiant
d’avoir forcé Israël à accepter un cesser le feu, en recrutant plus et être prêt à prendre la relève, au cas où
l'Autorité palestinienne s'effondrerait. On a tout à redouter d’un échec des
négociations en cours. Le Hamas voudra reprendre l’avantage, pour provoquer une
nouvelle escalade de violences. Pour le gouvernement ce sera l’épreuve du feu. La
montre tourne.
Netanyamou ou l'équipe de pieds nickelés qui gouvernent avec un président du conseil ayant à son actif que 6 députés (du jamais vu dans aucun autre pays) il va y avoir encore un marché de dupes. Avec ces poules mouillées face aux arabes qui ne sont pas du tout mais pas du tout palestiniens, ces derniers sont malins comme des singes et vont pour la 10efois remporter une grande victoire en "libérant" deux tarés et quelques morceaux de deux soldats qui on été tués, contre des centaines de bougnoules terroristes qui ont assassinés des Juifs. A présent, les melons avec quelques armes désuètes, non seulement ils remportent des victoires diplomatiques, mais également des victoires militaires. Avec cette armée qui tremble à l'idée de faire des victimes en face alors que les terroristes tirent des milliers de missiles sur nos enfants, n'importe qui peut nous vaincre, même par des fusils de chasse.
RépondreSupprimer@hervé
RépondreSupprimerN’avez-vous pas autre chose à écrire mis à part vos injures?
Votre commentaire est en dessous de tout et n’a d’égal que votre abjecte grossièreté!!