Migrante |
Noir d’ébène. Pas de doute. Il avait beau faire partie de la
délégation lilloise en visite à Tel Aviv, il ne s’agissait pas d’un chti de
souche. Ce qu’il confirma lui-même d’entrée de jeu. Impressionnant, grand, mince,
simple, beau visage, Il leur expliqua. Ses parents, arabes tunisiens, réfugiés
politiques en France dans les années quatre-vingt. Lui, né à Roubaix, études de
droit à l’université de Lille, embauché dans le département juridique de la
municipalité. La jeune sociologue de la troupe, dans une rencontre de hasard,
l’avait entendu donner sa vision du phénomène, si actuel et si controversé, de
l’immigration. Et avait proposé à Jonathan qu’il vienne en débattre avec eux.
Si tôt dit, si tôt fait. Il faisait face aux douze participants de cette
nouvelle séance. En bout de table, souriant, café fumant devant lui.
Marche des migrants |
Bien entendu, sa propre histoire le sensibilisait sans doute plus
que d’autres, à ce sujet, si chaud bouillant, l’immigration. Il écoutait,
beaucoup donc. Il lisait. Des articles, des études. Il regardait les débats
politiques. Obligé, dans cette période pré-électorale. ! Il avait même
interviewé certains de ses profs de fac. De toutes ces démarches, il s’était
fait sa propre conclusion. En toute conscience de la difficulté. Avec,
néanmoins, une double certitude. Le phénomène migratoire est, en même temps, surévalué
et sous-évalué.
Aïe ! alors allons-y, l’encouragea Jonathan. Ce que fit,
posément, le jeune Lillois, toujours à l’aise. Sans entrer dans l’impact politique,
culturel, religieux, où règnent trop les préjugés et les fantasmes. Se
concentrant sur l’économie et le social, plus aisément quantifiables. Surévaluée.
A rebours des discours largement partagés, l’immigration compte en réalité très
peu. Elle n’a qu’un effet marginal sur le chômage et les salaires ; elle
coute très peu aux finances publiques. Elle influe même de façon faiblement positive
sur la croissance car la part active de cette population stimule la
consommation et les investissements.
Sous-évaluée. Le nez sur l’actualité du phénomène, entraînés comme
des moutons dans la surenchère du combat électoral, les hommes et partis politiques
ignorent le plus fondamental. Les mouvements migratoires deviennent et vont
devenir un des facteurs majeurs de changement du monde. La bombe de l’accroissement
démographique, ajoutée au déséquilibre entre un Nord vieillissant et un Sud explosant,
la multiplication des moyens de transport, vont rendre la mixité des
populations irrésistible. Le «grand remplacement» est un mythe qui cache
une grande illusion. Renvoi, arrêt, quota, exclusion, mode univoque répressif, comme
la montée des mers, l’immigration renversera toutes les digues.
Comme Jonathan l’avait subodoré, la question fut immédiatement
soulevée. Par le sévère comptable,
sourcils relevés. Ce grand remplacement, s’il n’est pas économique, sur le
plan culturel, politique, en France, ça n’est pas un mythe. C’est la réalité.
Vous ne l’évacuez pas trop rapidement ? Comme ici, en Israël, la solution
d’un seul Etat nous ferait perdre notre identité. Toujours calmement, le
jeune-homme esquiva la comparaison. Ne voulant pas se prononcer sur le cas trop
particulier pour lui de la situation israélienne. En revanche, il développa
sans broncher l’argumentation qui avait tant impressionné la sociologue.
Migrants |
L’éthique d’abord. Mise soigneusement sous le boisseau. On parle
bien d’êtres humains, non ? Pas d’êtres virtuels ? Les migrants,
exploités, battus, entassés sur des canots de mal fortune dans la Méditerranée.
Les migrants, jouets d’affrontements politiques, acculés à la frontière
polonaise. Les migrants empilés chez des marchands de sommeil un peu partout en
Europe. Des femmes, enfants, hommes de chair et de sang, non ? Comme j’ai
proclamé, «je suis Charlie», je dis aussi, «je suis un migrant».
L’amalgame du grand remplacement, entre la masse des Arabes immigrés et la
frange ultra, mafieuse, est une faute morale pour ceux qui le provoquent. Et
une insulte pour mes parents et moi. La voie directe vers le racisme le plus
pur et le plus dur.
L’aveuglement ensuite. Le rejet est une solution inopérante. A
court, moyen et long terme. Aussi inopérant que le rejet du changement
climatique. Il n’y a que trois solutions
au phénomène migratoire : le gérer, le gérer, le gérer. C’est-à-dire,
négocier le rythme et la composition avec les États générateurs. Organiser
l’accueil des migrants. Comme Israël sait si bien le faire, justement. Avec un
package. Apprentissage de la langue, aide financière si nécessaire, attribution
de logement, orientation scolaire et/ou aide à l’emploi. Et, cerise sur le
gâteau, pour nous, pauvres arabes, si différents, apprentissage culturel et
civique. C’est la seule manière. Pour que les migrants, passent du statut de
prédateurs ou de charge insupportable, au statut d‘appoint, de force
régénératrice de populations occidentales vieillissantes. Pour redonner aux
migrants et aux peuples qui les accueillent, l’honneur perdu par les apprentis
sorciers aveugles de la politique.
Jonathan le constatait avec une certaine jubilation. Le calme est
bien l’arme de la persuasion. La table ne se renversa pas. Les cris et le bazar
ne conclurent pas l’exposé du jeune Lillois. Le risque, illustré par la célèbre
caricature, titrée «Ils en ont parlé», en référence à l’affaire du
capitaine Dreyfus, ne se concrétisa pas. Au contraire. Des applaudissements
saluèrent la «tenue, la hauteur» de leur invité.
Le comptable alla même jusqu’ à paraphraser Churchill. Vous nous
prévenez d’éviter le grand remplacement au prix de la grande illusion. Nous
aurons le grand renfort et garderons l’honneur. Gagnant, lui aussi, le
droit aux applaudissements.
4 commentaires:
la vraie cause du remplacement c'est que les couples ne font pas d'enfants ou tres tres peu .
la moyenne c'est 0,8 enfants et la médiane c'et 0,6 enfant par couple ; avec ça forcément il y a vieillissement .
nos braves couples travaillent durement donc n'ont pas le temps de faire des gosses et de s'en occuper .
qui est Jonathan?
le jeune lillois a t il un prénom ?
Ceci étant dit je ne vois vraiment où vous voulez en venir.
Les migrants sont utilisés, malheureusement, comme "munition" pour faire exploser les sociétés européennes qui ne veulent pas affronter la cupidité des dirigeants africains, qui prennent l'argent servant à intégrer ces malheureux dans leurs pays et qui les envoient sur les routes.
Charles Pasqua l'avait proposé.
Kadhafi avait averti, mais il n'avait pas l'oreille des dirigeants de l'époque, Sarkozy et BHL s'en sont mêlé hélas.
Je finirai en rappelant que les tunisiens noirs sont considérés dans leur pays comme des sous hommes. Le lillois en a t il parlé ?
Pour savoir si la France et les Français ont la capacité d’absorber les flux de migrants qui passent nos frontières ouvertes à tout vent, il faudrait d’abord que tous ceux qui sont pour la migration, ne restent pas de simples théoriciens du phénomène mais deviennent véritablement des praticiens. C’est-à-dire qu’ils accueillent EUX-MÊMES dans leurs propres palais (l’Elysée, par exemple), dans leurs hôtels de luxe, villas, maisons, résidences secondaires et tertiaires etc., dans leurs chaumières, et même dans leurs cabanons TOUS ces êtres humains qui entrent en masse en France.
Car les laisser entrer pour qu’ils croupissent ensuite sous des tentes à même les trottoirs de Paris, par exemple, ou d’autres villes (alors qu’à l’Elysée il y a un parc qui ne demande qu’à tendre les bras aux nouveaux arrivants et à leurs tentes !), c’est criminel, à mon sens.
Ou encore les laisser entrer pour qu’ils fassent ensuite la manche assis par terre dans les centres villes, à demander de l’argent aux passants, ou à les invectiver si ceux-ci n’ont pas de quoi donner une obole, c’est aussi criminel, à mon sens.
Ou aussi les laisser entrer pour qu’ils s’installent régulièrement aux intersections des voies rapides, autoroutes etc. pour demander l’aumône quand les voitures sont à l’arrêt, au risque de leur vie, est tout aussi criminel. Donc...
Donc que tous ceux qui prônent l’accueil, aveuglément, c’est-à-dire en rêvant littéralement les yeux grand ouverts, eh bien, le fassent concrètement EUX D’ABORD, en communiquant par exemple au ministère de l’accueil - il y en a un ? - leurs noms, adresses, capacité d’accueil etc., afin que ce ne soit pas la nation entière qui ait, malgré elle, la charge de tous les besoins vitaux des migrants : soins santé, apprentissage de la langue, de la culture de notre pays (laïque, si elle existe encore ?), aides aux démarches administratives, études etc. quand, par exemple, nombre de nos retraités (principalement Gaulois) doivent faire les poubelles pour se nourrir, ou chercher un emploi pour compléter leur retraite de misère, ou que nos étudiants (Gaulois) doivent faire la queue devant les restos du coeur, ou même se prostituer pour subvenir à leurs besoins vitaux les plus basiques ! Ou que des sans-abris (Gaulois) occupent les bancs publics, dans le froid et la misère, et la détresse, complètement déstructurés au point d’en perdre la raison Donc facile de charger la population française entière quand cette dernière est elle-même déjà dans des démarches indignes et immorales de survie ! Et…
Et lorsque tous ceux qui philosophent si facilement sur la migration, et le grand-remplacement, et aiment tellement l’ÊTRE HUMAIN (!), de manière si théorique cependant, auront fait leur part CONCRETE, auront été des EXEMPLES admirables, alors et alors seulement on saura ce qu’il reste à faire, c’est-à-dire : CONTRÔLER véritablement nos frontières.
Je me permets de rappeler qu’en France «on» aime tellement l’ÊTRE HUMAIN que des centaines de milliers d’avortements sont pratiqués OUVERTEMENT chaque année, c’est-à-dire avec la BENEDICTION de la Loi, alors que si «on» aimait tellement l’ÊTRE HUMAIN, déjà quand il est dans l’oeuf, c’est-à-dire invisible peut-être mais absolument pas virtuel (!), on proposerait tous ces enfants à naître à l’adoption, par exemple, dans des foyers aimants, plutôt qu’à la mort…
La vérité on ne la vit pas en théorie mais dans la réalité de notre quotidien, non pas aveuglément mais avec les yeux fixés sur la réalité du terrain, c’est-à-dire en vivant tout simplement dans la VRAIE VIE…
Donc que ce Tunisien dont on ne connaît pas le nom effectivement, et dont les parent sont issus eux-mêmes de l’immigration (mais politique, ce qui est déjà différent), eh bien, commencent par nous montrer l’exemple et alors, alors seulement...
Trois questions:
- Pourquoi imaginer une cause à un évènement dont Jonathan dit qu'il n'existe pas?
- A la question, ''Qui est Jonathan?'', Jonathan se demande ''qui est ''Unknown ?
- Alors, alors seulement....Oui, que se passe-t-il alors?
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