Josef Borrell |
On peut imaginer qu’une partie
aura servi à la fabrication des milliers de missiles destinés aux populations
civiles israéliennes. L’UE considère qu’il s’agit d’un investissement en vue de
la création de l’État palestinien qu’elle appelle de ses vœux. On peut y
trouver un parallèle avec le financement par l’UE des camps de réfugiés en
Turquie avec le chantre des droits de l’homme le bien nommé Erdogan. Ce qui est aussi une façon de ne pas traiter
le sujet brulant de l’immigration.
Très clairement le dossier nucléaire avec l'Iran, la guerre civile
syrienne, la crise permanente en Libye et, surtout, le mouvement des réfugiés
de la région vers l'Europe ont pris le pas sur ce qui est considéré comme un
foyer secondaire, à l’image d’un volcan qui de temps à autre se réactive pour
s’éteindre ensuite. Jusqu'à présent, les Européens ont attendu, en vain, de
connaitre la stratégie du président Biden au Moyen-Orient. On sait que ce
sujet ne constitue pas la priorité dans l’agenda du président américain. Alors que ses priorités actuelles sont
l’Iran, le différend avec la Chine, les relations avec les pays
d’Asie-Pacifique et les rapports avec la Russie dans le cadre de l’Otan.
L’escalade a pris l’UE et Washington au dépourvu. A telle enseigne que le
président américain, quatre mois après son accession au pouvoir, n’a pas encore
nommé d’ambassadeur en Israël et que le Secrétaire d’État Anthony Blinken vient
seulement d’envoyer, dans l’urgence, Hady Amr son expert au Moyen Orient.
Hady Sadr à l'époque où il était opposant au deal du siècle |
On voit bien qu’au
sein de l’UE il n’existe aucun consensus sur la position à tenir dans ce
conflit. Ce n’est pas nouveau, mais c’est clairement exprimé. Ne perdons pas de
vue qu’il y a 27 pays et donc autant de voix qui veulent se faire entendre. On distingue
cependant essentiellement quatre groupes. Le premier comprenant notamment
l’Autriche, la république Tchèque, la Pologne, la Hongrie sont des supporters
d’Israël. Le seul pays qui a osé
suspendre un drapeau Israélien côte à côte avec le drapeau autrichien de la
chancellerie aura été l’Autriche. Enfin le groupe le plus important de tous les
autres qui ne souhaitent surtout pas être mêlés au conflit ou à ses
conséquences.
Chancellerie autrichienne et le drapeau israélien |
Le second moins
nombreux mais omni présent conduit par l’Allemagne qui soutient fermement
Israël et le fait savoir. La France cherche encore à se positionner en se
rapprochant de l’Égypte ou de la Jordanie, les deux pays «qui-parlent-à-tout-le-
monde-dans-la-région» selon la formule consacrée. Ce qui ne signifie pas
actuellement qu’ils aient voix au chapitre car l’État hébreu ne recherche pas
actuellement un cessez le feu, sinon ça se saurait. C’est encore une erreur de
casting du quai d’Orsay qui a sans doute plus d’arabisants que d’experts en hébreu.
L’Europe a été mise de
côté par Donald Trump lors de la mise en œuvre des accords d’Abraham. Elle ne
s’en est pas remise. Pour l’instant elle n’est pas en mesure de proposer quoi
que ce soit de sérieux vu son absence durable du Moyen-Orient. Les
gesticulations et les déclarations «en vue d’une solution» sont toutes
un aveu d’impuissance, sauf à réclamer à Israël un corridor humanitaire. On
s’étonne que ce soit le seul endroit sur la planète où il faille créer un
corridor pour sauver des vies, le cas échéant. Que dire des victimes du régime
Birman ? Celles d’Al Qaeda en Somalie depuis plusieurs années ? Des
exactions commises contre les civils en Syrie par les milices des uns des
autres ? Les déplacés du Darfour ?
Visite du président Al Sissi à Paris |
Il y a tant d’autres
conflits où l’Europe pourrait intervenir à bon escient, mais surtout le veut-elle ?
Comment l’UE peut évoquer une guerre
civile en Israël alors que la France est confrontée quotidiennement à des
attaques de policiers, de pompiers, Le lexique politique en vigueur n’utilise
pas cette expression. Ce sont des incivilités, des ensauvagements, des
débordements, des mouvements de colères, l’expression de frustrations diverses,
des manques d’intégration ! Bref, il n’est pas question de guerre civile.
Lorsqu’une policière auxiliaire administrative est égorgée on parle d’acte
dramatique ? Quand un policier est abattu par un dealer, on parle d’un
crime.
Le délit d’atteinte à
la pudeur est puni par le code pénal, mais pas encore le délit d’indécence
politique. On demande à Israël de la retenue, des réactions proportionnées,
alors que le Hamas, organisation terroriste reconnue comme telle par l’UE et
les États Unis, n’hésite pas une seconde à envoyer des missiles sur des civils
et n’hésite pas non plus à utiliser sa population comme bouclier humain !
Que dire enfin des statistiques transmises par le ministère de la Santé du
Hamas non vérifiées. Ce ne sera pas la première fois que les missiles explosent
à Gaza même, tuant ses propres enfants. Ce sont les États qui devraient avoir
de la retenue dans leurs déclarations et leur comportement et cesser de
considérer une organisation terroriste comme un État digne de ce nom. C’est
indécent et indigne de dirigeants qui prétendent donner des leçons au monde
entier et revendiquent à tout va «le bien vivre ensemble».
Mais il est vrai qu’en
politique le cynisme l’emportera toujours sur la morale qui n’a jamais sa
place.
Lucide,clair et précis.
RépondreSupprimerMonsieur Moritz,
RépondreSupprimerJe n'imagine pas que vous puissiez ignorer le livre que Philippe de Villiers a consacré à cette escroquerie appelée l'UE !
A chaque page de : "J'ai tiré sur le fil du mensonge et tout est venu" - Fayard éditeur février 2019 - on va de mauvaise surprise en plus mauvaise surprise encore.
En voulez-vous une preuve ? J'ai ouvert le livre au hasard pour vous, ce matin, et je lis (page 209) :
"C'est juste après la chute du mur de Berlin que fut érigé le mur de Maastricht... Les auteurs du traité nous ont vendu l'idée d'un Super-État, d'une Super-Nation, d'une Super-Frontière... La ficelle était un peu grosse et le "non" faillit bien l'emporter. En réalité... Leur dessein, ce n'était pas la construction de l'Europe, mais la déconstruction des nations, de la civilisation européenne... Apprendre aux peuples à vivre sans constitution, sans gouvernement, sans démocratie, sans limites, sans géographie, sans passé et sans avenir, voilà le filigrane..."
J'arrête là ! Mais permettez-moi de vous conseiller cette autre lecture qui vous prouvera que nous sommes encore nombreux en France, à ne pas accepter les diktats de l'UE :
https://www.lefigaro.fr/vox/monde/ceux-qui-menacent-israel-nous-menacent-aussi-20210518
Très cordialement.
Chacun ses références.
RépondreSupprimerJonathan préfère celle de Jacques Delors à celle de Ph de Villiers, qu'on peut-être se permettre d'ignorer.
Comme on peut remercier les fondateurs de l'Union Européenne, qui, malgré sa jeunesse et tous ses défauts, a permis d'installer la paix dans un continent aussi divers que peut l'être le Moyen Orient.
Comme on peut préférer une telle ''escroquerie'' à elle d''une idéologie nationaliste.
En paix ? Vous vous croyez en paix grace selon vous a l'ue ? Mais mon pauvre l'ue est la cause de tout. Entres autres elle a vendu la France aux musulmans, pas un seul jour sans que des innocents soient assassines par les nouveaux maitres de la France sous l'oeil bienveillant du Jupiter en toc qui voit avec satisfaction un appartheid se mettre en place contre les francais. Pauvres de vous aveugles et sourds. Pauvre France.
SupprimerUne fois de plus, Jonatnan s'est laissé entraîner à parler plus vite que son ombre.
RépondreSupprimerIl dit : Jacques Delors. Il aurait pu tout aussi bien dire : Walter Hallstein ou Herman Van Rompuy !
Tous trois ont été Présidents du Conseil européen, grands fédéralistes devant l'Éternel, qui ont chacun eu leur charme bien oublié aujourd'hui.
Mais les personnages sur lesquels je voulais attirer l'attention de monsieur Moritz sont d'une autre dimension. Ce sont ceux qui sont connus pour être les "Pères de l'Europe" : Robert Schuman et Jean Monnet.
Le premier qui est panthéonisé, que l'Église catholique voulait canoniser, a été ministre de Pétain, et a voté les pleins pouvoirs à Pétain le 10 juillet 1940.
Il avait passé la Première Guerre mondiale sous l'uniforme allemand et la Seconde Guerre mondiale caché dans divers monastères.
A la Libération, il est frappé de l'"indignité nationale". Le 15 septembre 1945 c'est le général de Gaulle qui passe l'éponge. Un grand avenir politique s'ouvre pour lui.
Le second c'est le "Mister Monnet of Cognac" de Londres, qui fonde sa propre banque à New-York en 1935 - la Monnet Murnane & Co - où il s'est installé avec sa famille.
On lui demande ses avis et ses conseils. En 1943 son destin bascule. Il livre au président Roosevelt sa philosophie : "Il n'y aura de paix en Europe si les États se reconstituent sur la base de la souveraineté nationale... Il est essentiel que soit empêché la constitution de la souveraineté économique..."
"Jean Monnet, écrit Ph.de Villiers, sera l'instrument plus que l'inspirateur de la vision américaine de l'Europe à venir."
Leur histoire est passionnante à lire et si je peux me permettre encore un mot, je dirais qu'à l'avenir, aucun historien digne de ce nom, ne pourra faire l'impasse sur cette somme que représente l'ouvrage de Philippe de Villiers, avec ses plus de 100 pages de notes et documents déclassifiés.
no comment
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