Manifestants anti français au Pakistan |
L’ONU
nous a depuis longtemps habitués à des contes pour adultes, mais la réunion
extraordinaire de la commission des Droits de l’Homme qui doit se réunir le 27
mai, relève plutôt de la parodie. On sait avec quel intérêt, pour ne pas dire avec
quelle passion, la haute commissaire s’intéresse à Israël. Toutes les
circonstances sont une bonne occasion pour susciter une nouvelle résolution
anti israélienne. La commission a coopté il y a quelques semaines deux nouveaux
membres éminents, l’Iran et le Pakistan, bien connus pour leur leadership en matière
de Droits de l’Homme et s’agissant de ces pays réputés pour la promotion de ces
droits et ceux de la femme. C’est déjà une grande surprise pour nous. Mais la
suite ne nous surprendra pas moins.
Ambassadeur d'Autriche Elisabeth Tichy-Fisslberger, Présidente du Conseil des droits de l'homme |
Le
19 mai, la présidente du Conseil des Droits de l’Homme a reçu une lettre signée
conjointement par le représentent permanent du Pakistan, Coordinateur de
l’Organisation de la coopération islamique sur les Droits de l’Homme et les
questions humanitaires, et l’observateur permanent de l’État de Palestine,
contenant une demande de convocation d’une session extraordinaire «sur les
graves violations des droits de l’homme dans le territoire palestinien occupé,
y compris Jérusalem -Est».
Conformément
aux statuts, il faut au moins 16 membres qui soutiennent la demande, pour
lancer la convocation. Voici la liste des «amis» d’Israël qui ont
soutenu cette demande, d’abord les 20 États-membres sur 47 membres du conseil : Bahreïn, Bangladesh, Bolivie, Burkina Faso, Chine, Cote d’Ivoire, Cuba, Érythrée,
Gabon, Indonésie, Libye, Mauritanie, Mexique, Namibie, Ouzbékistan, Pakistan, Sénégal,
Somalie, Soudan, Venezuela. Ensuite les 43 états-observateurs dont l’Arabie
Saoudite, l’Egypte, l’Afrique du Sud, l’Iran, la Turquie, l’Irak, la Jordanie, Oman,
le Tchad, le Koweït, le Liban, les Émirats, la Tunisie et l’État de Palestine.
Soit 63 pays qui pensent ou affirment qu’Israël est l’auteur de «graves
violations des droits de l’homme».
Cette réunion, dont on connait par avance l’issue, confine à une farce tragique-comique. Paradoxe des paradoxes, on découvre d’ailleurs que le Pakistan, à l’origine de cette mascarade orchestrée par l’Onu dispose d’une ministre des Droits de l’homme. Ce pays de 208 millions d’habitants, est en tête des discriminations de toutes natures. C’est le pays où le blasphème est puni de mort. Il y aurait actuellement plus de 8.000 condamnes à mort qui croupissent dans les prisons. Seuls sont considérés comme citoyens à part entière les musulmans sunnites. La secte des Ahmedis (0,01%), dont l’appellation musulmane leur est déniée par la loi, est persécutée comme le sont les Hindous (2% de la population), les Chrétiens (moins de 2%), les Chiites (20%).
Extrait
du rapport 2020/21 d’Amnesty international :
«La répression des médias, de la société civile et de l’opposition politique s’est intensifiée. Cette année encore, de nombreuses disparitions forcées ont eu lieu, et personne n’a été amené à rendre de comptes. La pandémie de COVID-19 a créé de nouvelles difficultés sur le plan des droits économiques, sociaux et culturels. Des soignantes et soignants ont été détenus pour avoir exercé pacifiquement leur droit à la liberté d’expression, et certains ont été victimes de violences sur leur lieu de travail. La Cour suprême a mis un coup d’arrêt aux efforts visant à réduire la surpopulation carcérale, en dépit de la propagation du coronavirus dans les prisons. Les minorités religieuses ont encore été persécutées au titre de la législation relative au blasphème et attaquées par des acteurs non étatiques. Les violences faites aux femmes demeuraient répandues. Le Premier ministre, Imran Khan, a fait des annonces encourageantes au sujet de la libération de détenues et de la criminalisation de la torture, mais la mise en œuvre de ces mesures n’a guère avancé. Le ministère des Droits humains a conduit des réformes cruciales concernant la peine de mort et les violences faites aux enfants. La Commission des droits humains du Pakistan n’a pas repris ses activités».
Deuil après l’assassinat de 2 jeunes filles chrétiennes |
L’enlèvement de jeunes filles chrétiennes est une pratique courante dans ce pays des Droits de l’homme mais pas de la femme. Elles sont converties de force à l’islam et doivent épouser leur ravisseur. Pendant ce temps, des experts de l’ONU demandent à la France de réviser sa proposition de loi sur la sécurité globale : «La proposition de loi française controversée sur la sécurité globale semble incompatible avec le droit international des droits de l’homme et devrait être révisée en profondeur». On voit bien que les experts en chambre s’intéressent aux sujets les plus urgents et à moindre risque.
Shireen Mazari ministre pakistanaise des droits de l’homme |
Enfin
on rappellera les propos de Mme Shireen Mazari, Ministre pakistanaise des Droits
de l’homme à l’égard du président Français en 2020 : «Macron fait aux musulmans
ce que les nazis infligeaient aux Juifs» chacun appréciera la haute tenue
du propos venant d’un pays où les Droits de l’homme sont à donner en exemple.
En
revanche, ladite commission n’a manifestement aucun intérêt pour les dizaines
de milliers de morts, de victimes de toutes sortes de violations, d’outrages
dans les conflits où elle pourrait jouer son rôle en Syrie, en Somalie, en
Birmanie, au Soudan, au Yémen, et en Afghanistan. L’ONU ne joue plus son rôle
d’origine et de Société des Nations qu’elle était lors de sa création, elle est
devenue un grand théâtre où l’on se donne en spectacle.
Gageons
que cette réunion du 27 mai débouchera sur une nouvelle condamnation d’Israël,
qui dans ce domaine est de très loin en première place.
Je ne suis pas un spécialiste des arcanes de l’ONU, mais devant de telles situations ubuesques et d’insultes à la l’honneur des Nations Unies, Les USA, la France et la GB, (membres du conseil de sécurité), aidés en cela par l’UE, devraient demander la dissolution de ces parodies de commissions. Ce serait renforcer nos valeurs à l’ONU et celles de nos démocraties. Mais qui osera faire le premier pas : Biden ? Macron ? J’en doute fort. C’est cette hypocrisie qu’on laisse perdurer depuis des décennies qui est révoltante.
RépondreSupprimerTout ce listing dont raffole le journal "Le Monde" me rappelle un bouquin sympa de Frederic Dard qui avait envoyé -litterairement parlant- son commissaire préféré San Antonio quelque part en Arabie chez l'Emirat d'Aigou représenté par l'Emir Obolan lequel avait conquis le territoire du Kelsaltan dont les habitants sont les kelsaltypes.
RépondreSupprimerJ’ai beaucoup aimé lire Frederic Dard, qui hélas n´est plus des nôtres. Mais je n’aime pas que lui et ce faisant me revient en mémoire une citation d’Emmanuel Kant :
RépondreSupprimer« Nous ne voyons pas le monde tel qu’il est mais tel que nous sommes »
Au fond a chacun sa vérité et sa façon de la voir.
Bien cordialement,.