Télévision RT-France
LE PLAN DE PARTAGE DE DONALD TRUMP, UN REMAKE
Jacques
BENILLOUCHE et Bernard RAVENEL
Au
micro
De
Stéphanie de MURU
Le plan de partage a
été présenté le 28 janvier 2020 au premier ministre Benjamin Netanyahou après
avoir été annoncé au challenger Benny Gantz. Ce plan, précis avec carte à
l’appui, est moins original qu’il n’y parait car il ressemble étrangement, à quelques
détails près, au plan Allon présenté au gouvernement le 27 juillet 1967, au
lendemain de la Guerre de Six-Jours qui a vu Israël occuper toute la
Cisjordanie. Yigal Allon était alors ministre du travail sous le Premier
ministre du Mapaï, gauche socialiste, Levi Eshkol.
Vidéo Partie-1
Plan Allon |
Après
ce plan, d’autres propositions présentées aux Palestiniens ont été refusées
donnant l’impression qu’ils ne recherchaient que les occasions ratées pour ne
pas s’asseoir à la table des négociations. La paix semble leur faire plus peur
que la guerre. Mais ils ne se rendaient pas compte qu’à chaque refus, ils abandonnaient
un petit bout de Cisjordanie, augmentant ainsi la surface occupée par Israël.
Plan Trump |
1937 :
La commission d’enquête Peel constituée par les Anglais en 1936 avait publié un
rapport recommandant le partage de la Palestine en attribuant à Israël environ 5.000
km², la taille du département des Bouches du Rhône. Refus arabe. Les dirigeants juifs étaient contre mais Ben Gourion les a persuadés en disant qu'un petit Etat vallait mieux que pas d'Etat du tout.
1947 :
Le vote de l’ONU a défini les frontières des deux États, donnant à Israël 10.000
km² doublant la surface de la commission Peel. Refus arabe mais Israël accepte le partage.
1948 :
Après les attaques des pays arabes et la guerre d’indépendance, Israël a occupé
de nouvelles terres non prévues par le plan de l’ONU, l’amenant à doubler sa
surface à 20.000 km².
1967 :
Après la Guerre des Six-Jours, Israël a occupé la Cisjordanie, 6.000 km², pour
atteindre 26.000 km². Malgré cela les Palestiniens ont refusé le plan Allon qui
leur avait été proposé en 1968.
2001 :
Au sommet de Taba de 2001, le premier ministre Ehud Barak avait accepté de restituer
la Cisjordanie, amputée de 6% compensés par des terres israéliennes. Refus
d’Arafat.
2008 :
Le premier ministre Ehud Olmert avait proposé 93% de la Cisjordanie. Refus palestinien.
Vidéo Partie-2
Cela
démontre ainsi que plus les Palestiniens tergiversent, et moins de surface ils
vont pouvoir récupérer pour leur l’État réduit à sa plus simple expression. Sans aborder
pour l’instant dans le détail le contenu du projet de Trump, Netanyahou a permis de résumer l’État
palestinien à la bande de Gaza et à un petit bout de la Cisjordanie. Mais il a dû avaler
quelques couleuvres et accepter certaines concessions qui risquent de faire
grincer les dents parmi les nationalistes juifs. D’une part, la souveraineté sur
Jérusalem ne sera pas totale. En plus de rendre quelques villages arabes ou
camps de réfugiés annexés par Israël, il devra permettre que Jérusalem-Est soit
la capitale du nouvel État palestinien qui contrôlerait 70% de la Cisjordanie. D'autre part, il n'est pas question d'annexer d'autres territoires.
En
revanche, Netanyahou a réussi à persuader les Américains que, pour des raisons
impérieuses de sécurité, il doit annexer une grande partie de la vallée du
Jourdain et une partie de la Cisjordanie bordant la Jordanie pour encercler le
futur État palestinien. Par ailleurs, il n’est plus question de permettre à
certains Palestiniens de retourner sur les terres que leurs familles ont
abandonnées après la création d'Israël ou de recevoir une compensation pour
cela.
Vidéo Partie-3
Vidéo Partie-3
Mais dans l'absolu, l’éventuel État de Palestine ne sera pas viable dans les conditions
actuelles. Il n’aura pas tous les traditionnels attributs d’un État, un
drapeau, des frontières et une police certes mais pas d’armée, pas de monnaie,
pas de contrôle de sa défense, pas de contrôle de ses frontières, pas
d’aéroport. Il doit donc s’appuyer sur un autre État avec qui il a des
affinités. La Jordanie est peuplée de 70% de Palestiniens et il peut envisager
une forme de confédération.
En
cas de négociations directes ultérieures, le plan d’Avigdor Lieberman serait remis au goût du jour. Plusieurs villages arabes israéliens, le long de la ligne
verte, pourraient être annexés par le nouvel État palestinien dans une sorte de
compensation territoriale.
Vidéo Partie-4
Vidéo Partie-4
Il
n’est plus possible de voir à travers le rétroviseur. Avec ce plan de Trump,
Oslo est mort ce qui ravit les nationalistes juifs. Mais si les Palestiniens
hésitent encore, alors les implantations continueront à se renforcer et s'étendre. Au temps
d’Oslo 100.000 Israéliens vivaient dans les implantations, ils sont près de
500.000 aujourd’hui, voire plus et sans acceptation du plan qui fige la
création de nouvelles implantations, et grâce à la politique d’encouragement du
gouvernement, ils seront encore plus nombreux, créant une situation totalement irréversible.
La seule solution offerte aux Arabes, s'ils sont aidés par les Iraniens, peut être la
guerre. Mais ils ne seront pas suivis par tous les pays arabes qui ont leur propres problèmes à régler. Contrairement aux années passées, les États-Unis sont partie
prenante du plan de paix et ils ne permettront pas une nouvelle guerre
stérile. Par ailleurs, Mahmoud Abbas n’a
plus la côte auprès des pays arabes qui préfèrent songer à leur
développement et qui tiennent à collaborer avec Israël pour assurer leur défense contre les Mollahs iraniens envahissants.
Une fois de plus, les Palestiniens ont rejeté l'accord de paix alors qu'ils ont intérêt à composer, à choisir la paix par l’économie. La
paix sera bénéfique pour les Juifs et les Arabes car avec les dons américains,
la Cisjordanie pourra s’industrialiser et s’équiper de nouvelles structures modernes utiles à son développement. Israël ne peut pas se passer de la
Cisjordanie car c’est un vivier de main d’œuvre. Ce n’est pas péjoratif mais
c’est un fait. Sans la Cisjordanie plus de constructions de logements et de
routes, plus de légumes sur les étals des marchés et plus de personnel dans
les supermarchés.
Enfin il n'est pas certain que tous les clans de la droite adhèrent à ce plan car ils sont intransigeants sur Jérusalem indivisible et opposés à toute forme d'Etat palestinien. De ce point de vue, le combat n'est pas gagné d'avance pour le Likoud. Ce plan risque de créer des clivages sérieux aux élections.
Enfin il n'est pas certain que tous les clans de la droite adhèrent à ce plan car ils sont intransigeants sur Jérusalem indivisible et opposés à toute forme d'Etat palestinien. De ce point de vue, le combat n'est pas gagné d'avance pour le Likoud. Ce plan risque de créer des clivages sérieux aux élections.
Le lien de l’émission complète sur RT-France
C'est peut-être vrai, qu'avec du vieux on fait du neuf, c'est le cycle normal de l'histoire. Le challange est de faire accepter ce plan par les états de la ligue arabe.
RépondreSupprimerLe reste n'est que de la propagande et protestations politiciennes. De plus cette propagande islamique met en cause la crédibilité des annonces faites sur le Livre sacré de l'islam, l'écrit coranique !
Dans cet écrit il est prescrit à deux reprises : "Allah a donné le pays de Canaan aux Enfants d'Israël."
Cher monsieur Benillouche,
RépondreSupprimerJe ne saurais avoir aucune opinion assez pertinente concernant le plan de paix entre les Israéliens et les Palestiniens, proposé par Donald Trump.
C'est pourquoi je me contenterai modestement de soumettre à vos lecteurs ces quelques lignes de Pascal, tirées d'un paragraphe intitulé : "Justice, force" et cité, sur un tout autre sujet, par Olivier Tonneau sur Mediapart :
« Il est juste que ce qui est juste soit suivi. Il est nécessaire que ce qui est le plus fort soit suivi. La justice sans la force est impuissante. La force sans la justice est tyrannique. La justice sans force est contredite parce qu’il y a toujours des méchants. La force sans la justice est accusée. Il faut donc mettre ensemble la justice et la force, et pour cela faire que ce qui est juste soit fort ou que ce qui est fort soit juste. La justice est sujette à dispute. La force est très reconnaissable et sans dispute. Ainsi on n’a pu donner la force à la justice, parce que la force a contredit la justice, et a dit qu’elle était injuste, et a dit que c’était elle qui était juste. Et ainsi ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on a fait que ce qui est fort fût juste. »
Très cordialement.
A Jacques Benillouche :
RépondreSupprimerQuelques remarques :
* Dans la vidéo, dans votre mot de la fin, vous avez manifesté votre étonnement devant notamment l’absence de la France dans cette question. Or que peut-on attendre d’un pays qui ne sait déjà pas gérer et régler ses propres affaires internes ? Que peut-on attendre d’un pays en pleine contestation politique et en plein chaos socio-économique ?! En effet, et pas plus tard qu’hier, ENCORE des images violentes, cette fois-ci d’affrontements entre pompiers et forces de l’ordre, qui ont fait le tour du monde et donné, malheureusement une fois de plus, une image peu glorieuse de la France. Un dicton dit, à juste raison, de balayer devant sa porte avant de regarder chez le voisin. Donc heureusement que la France a mis ce dicton en pratique en restant en retrait par rapport à ce sujet particulièrement épineux de plan de paix américano-israélien où effectivement les Palestiniens ont surtout brillé par leur absence.
* Par ailleurs, pour quelqu’un qui se rappellerait l’Histoire apprise à l’école, il est vraiment étonnant de constater que la « Palestine » qui, dans les cours d’histoire, était intrinsèquement associée aux Juifs pendant près de deux mille ans est soudainement associée aujourd’hui sans vergogne, et ce depuis à peine quelques décennies seulement, aux arabes notamment à ceux qui se sont appelés « Palestiniens » !
Apparemment cette déformation des faits historiques, ce retournement des choses, ne dérange absolument personne et surtout pas Bernard Ravenel, historien (?!), dans l’esprit duquel il ne fait aucun doute que la « Palestine » est aux « Palestiniens » (arabes et non pas Juifs) et que s’il ne tenait qu’à lui il aurait fait don à ces derniers de TOUT ISRAËL, Israël étant pour lui dans sa tête et sans l’ombre d’un doute le méchant OCCUPANT.
Incroyable ce changement dans les esprits, et même dans ceux de beaucoup de Juifs, alors qu’en réalité « Palestine » n’existe pas mais est le terme que des occupants romains ont jugé bon, à l’époque de leur occupation, de donner à la terre d’Israël. Par conséquent, qui peut se fier à des soi-disant historiens qui faussent l’Histoire dans l’esprit des gens en l’assaisonnant à leur sauce ?
* Et enfin : Jérusalem INDIVISIBLE et quand même DIVISIBLE ?! Pourriez-vous expliquer ce non-sens de ce traité de paix ?