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jeudi 31 octobre 2019

Rien n'empêche Israël d'occuper le ciel syrien et irakien


RIEN N'EMPÊCHE ISRAËL D'OCCUPER LE CIEL SYRIEN ET IRAKIEN

Par Jacques BENILLOUCHE
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          La Syrie et l’Irak ont du mal à protéger leur espace aérien face à la puissance aérienne d’Israël. Ils songent sérieusement à renforcer leur force de dissuasion aérienne en se dotant des meilleurs systèmes de défense aérienne. Ils pourraient faire appel à la Russie pour de nouveaux équipements qui constitueront certes une force de dissuasion mais certainement pas une solution infaillible. Contrôler l’espace aérien, c’est s'engager à abattre des avions israéliens avec toutes les conséquences que cela entraîne, une guerre en particulier, à laquelle ils ne sont pas prêts.



Frappes israéliennes

            Des opérations aériennes israéliennes, non revendiquées par Tsahal, ont visé des sites iraniens ou liés à l’Iran. Les capacités de défense aérienne limitées de la Syrie et de l'Irak permettent à Israël de régner dans le ciel. Mais cette situation n’est pas figée puisque ces deux pays ont demandé à la Russie de leur livrer des systèmes radar haut de gamme. Certes, cette éventuelle livraison ne suffira pas à stopper complètement les frappes israéliennes mais les nouveaux systèmes compliqueront les mouvements des jets israéliens qui trouveront une parade quitte à déclencher un conflit dans la région.
            Contrairement à d’autres pays, la stratégie d’Israël est de garantir sa survie. Entourés de voisins souvent hostiles, Israël survit en s’alliant à des puissances disposant des ressources nécessaires pour assurer l'équilibre des forces au Moyen-Orient. Seuls les États-Unis pour l’instant peuvent remplir cette mission. Mais Israël persiste dans sa volonté de développer de manière discrète des relations avec certains voisins musulmans en exploitant les divisions du monde arabe et chiite et la crainte de l'Iran.  Mais en aucun cas il ne pourra permettre qu’on lui interdise ses frappes préventives, doublées d’activités secrètes de ses commandos militaires. 
Frappes israéliennes

            Depuis 2013, Israël mène des opérations aériennes audacieuses. Au départ il s’agissait de viser des cargaisons d’armes iraniennes à destination du Hezbollah, mais par la suite, l’aviation israélienne s’est attaquée à des positions iraniennes capables de lancer des attaques contre Israël ou de soutenir les efforts de guerre du Hezbollah. Israël cherche non seulement à interdire les transferts d’armes, mais aussi l’implantation permanente de l’Iran à ses frontières.
            Fidèle à sa stratégie préventive, l’aviation israélienne a étendu ses actions en Irak pour cibler des stocks d’armes appartenant aux Unités de Mobilisation populaire (Hachd al-Chaabi) liées à l’Iran. De même elle a visé le FPLP (Front populaire de libération de la Palestine) qui se bat aux côtés du Hezbollah en Syrie. L’intensité des frappes en Irak et au Liban prouve qu’Israël a, pour le moment, la capacité d’intervenir partout dans l’espace aérien du Moyen-Orient.
UMP


            Les capacités de défense aérienne de la Syrie et de l’Irak sont faibles puisque les chasseurs israéliens règnent en maîtres, sans perte, à l’exception d’un avion F-16 abattu en février 2018. Ces deux pays disposent de systèmes de défense désuets datant de l’Urss et mal maintenus.  
            Il est vrai que la Russie a réussi à reconstruire un système de défense aérienne en Syrie en livrant des systèmes Pantsir-S1, des systèmes de milieu de gamme Buk-M2 et un nombre limité de batteries S-300, mal servis par des opérateurs insuffisamment formés puisqu’ils ont réussi à abattre un avion russe en septembre 2018 et qu’ils se bornent à tirer sur les chasseurs israéliens une fois qu’ils ont quitté le ciel syrien. Leur nombre est de toute façon faible pour assurer la défense de tout le ciel syrien.
Pantsir

            L’Irak dont le gouvernement est partiellement inféodé aux États-Unis leur a demandé un système de défense aérienne intégré mais la livraison n’a jamais pu se faire en raison de la présence de Daesh sur le terrain. Cependant, pour le principe, les Américains ont livré huit systèmes Avengers qui tirent des missiles Stinger ainsi qu’un canon de calibre 50 pour une défense ponctuelle uniquement pour défendre les unités militaires plutôt que d’attaquer les Israéliens. Les radars de surveillance et les systèmes de commande n’ont jamais été livrés à l’Irak. Certes les F-16 irakiens disposent de missiles air-air à portée courte qui limite leur capacité de combat aérien.
Rezonans-NE

            De toute façon, les moyens de défense aérienne modernes mis en place en Syrie n’ont pas dissuadé les Israéliens à agir. La Syrie et l’Irak exigent de la Russie des livraisons supplémentaires de S-300 et S-400 mais les Russes font la sourde oreille. Ils ne sont prêts qu’à livrer des systèmes radar Rezonans-NE, des grands radars statiques, avec une portée de 1.100 kms. Il semblerait que ces radars pourraient détecter les avions furtifs et les missiles de croisière et assurer une surveillance de l’espace aérien sans possibilité d’abattre des chasseurs. En bref, la Syrie et l’Irak manquent de systèmes de défense antiaérienne plus intégrés et de systèmes de missiles sol-air modernes. 
            Mais même si Damas et Bagdad réussissaient à acquérir des systèmes de défense russes haut de gamme, ils n’arriveront pas à interdire les frappes aériennes israéliennes sans compter que dans l’état actuel de leur formation, les opérateurs sont incapables de distinguer les avions israéliens des avions américains. Israël dispose par ailleurs de systèmes secrets de blocage des systèmes ennemis de radar et de défense. En effet, Israël peut effectivement bloquer les systèmes radar et les défenses aériennes ennemis. Il peut frapper des cibles à longue distance grâce aux missiles de croisière ou aux munitions à longue portée qu’il a déjà utilisés lors de ses frappes en Syrie.
            Les analystes de l’État-major israélien sont convaincus que ni Bagdad et ni Damas ne sont intéressés à abattre un avion israélien, car dans ce cas Tsahal s’en prendrait aux infrastructures de leur pays et non uniquement à celles de l’Iran.  Tant qu’Israël cible les Iraniens, ils s’estiment en fait protégés contre une mainmise encore plus puissante des Mollahs et de leurs sbires, les Gardiens de la Révolution.
Etat-major de Tsahal

            La raréfaction des frappes israéliennes contre les entrepôts d’armes et les usines de fabrication de missiles en Syrie s’explique facilement, certainement pas par un recul de Tsahal. Les Iraniens ont compris qu’ils ne pourront pas impunément installer des zones logistiques en Syrie ni procéder à des envois aériens depuis l'Iran à destination d'aéroports syriens. Les destructions sont trop importantes pour persister dans la construction d’entrepôts d’armes. Les Iraniens ont donc déplacé leur logistique de la Syrie vers l’Irak ce qui explique que plusieurs attaques contre des entrepôts de munitions en Irak ont attribuées à Israël. Ils bénéficient de l’éloignement mais qui minimise aussi les risques pour Israël.


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