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lundi 30 septembre 2019

L'Iran est devenu un réel danger


L’IRAN EST DEVENU UN RÉEL DANGER

Par Jacques BENILLOUCHE
Copyright © Temps et Contretemps


Le gouvernement israélien avait toujours estimé qu’il contrôlait parfaitement la situation avec l’Iran. Mais l’attaque, le 14 septembre 2019, des installations pétrolières saoudiennes a rebattu les cartes dans la région. Ce fut une double surprise pour Israël et pour les États-Unis. D’abord cette attaque n’avait pas été prévue par les services de renseignements car personne ne croyait que l’Iran allait prendre le risque d’une provocation militaire. Ensuite, la capacité militaire de l’Iran a été actée. 



Les Gardiens de la révolution ont réussi à envoyer une vingtaine de drones kamikazes chargés chacun de vingt kilos d’explosif, qui ont détruit l’usine de traitement du pétrole brut d’Abqaiq et quatre missiles de croisière pour éradiquer le champ de Khurais.
Les Israéliens considèrent cette attaque comme un test. Un test des Iraniens pour évaluer la qualité de leur matériel militaire et pour mesurer l’efficacité des défenses aériennes saoudiennes. Malgré l’immensité des investissements en armement de toutes sortes, d’une valeur de 56 milliards de dollars en 2018, l’armée saoudite a encore beaucoup de lacunes. Le test est probant car il confirme la précision des missiles iraniens.


L’autre test consistait à mesurer la réaction des États-Unis qui a été timorée. Donald Trump a réagi en envoyant 200 soldats et une batterie antimissiles Patriot Pac-3 pour protéger les Saoudiens.  Il s’agit d’une attitude purement défensive qui prouve que les Américains ne sont pas prêts à s’aventurer dans une action militaire contre l’Iran, même lorsque leurs alliés sont touchés. Les États-Unis refusent de dissuader l’Iran au moyen de représailles, même proportionnées. Ils estiment qu’ils ne doivent pas privilégier l’option militaire, expliquant que la meilleure façon «d’afficher la force des États-Unis était de faire preuve d’un peu de retenue».  L’accent est-il mis sur la dissuasion et les sanctions économiques prises à l’égard de Téhéran.
Les Iraniens nient être les auteurs de cette attaque : «Nous n’avons rien à voir là-dedans». Le président iranien Hassan Rohani, lors d’une conférence de presse donnée en marge de l’assemblée générale des Nations unies, le 26 septembre, a mis «au défi ceux qui portent des accusations de fournir les preuves nécessaires».
Israël a compris qu’il sera toujours tout seul face à l’Iran et qu’il devra adapter son système de défense aux nouveaux armements iraniens, devenus plus précis. Pour l’instant l’éloignement des frontières iraniennes reste encore un atout mais c’est sans compter les troupes iraniennes basées en Syrie et en Irak. Tsahal devra les neutraliser s’il ne veut pas subir les aléas d’un territoire exiguë, où les infrastructures industrielles et nucléaires sont répertoriées par les Iraniens. La précision des missiles iraniens pose dorénavant le problème d’une éventuelle action préventive pour garantir la survie du pays. 
La décision est laissée au nouveau gouvernement d’où l’intérêt de trouver une réponse rapide au blocage politique actuel.    

4 commentaires:

  1. Il est certain que les mollah représentent le danger numéro 1 à la paix dans cette région du monde, par leur bellicisme et surtout à vouloir à tout prix disposer de la bombe nucléaire, pour "enquiquiner" leur voisinage. L'évolution du pouvoir en Iran semble correspondre, quelque peu, à celle de l'Allemagne d'Hitler, laquelle fut en pleine ascension notamment sur les plans industriels, militaires menaçant un peu tout le monde aux alentours alors que dans le même temps, les pays comme la France, le Royaume uni, notamment, furent là, à presque se tourner les pouces, affichant des positions timorées à l'égard du nazisme....

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  2. Difficile de continuer à ignorer l'Iran et sa présence au M.O. Continuer à soutenir un état comme l'Arabie Saoudite et ses dérives de tout genre plutot qu'un raprrochement avec un pays incontournable pour la paix dans la région me semble une erreur, meme les Etats Unis commencent à le comprendre.

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  3. Cher monsieur Benillouche,

    "L'Iran est devenu un réel danger", écrivez-vous, mais n'est-ce pas souvent le cas lorsqu'un pays est acculé par des puissances étrangères ?
    Ici, ce sont les États-Unis qui ont cru pouvoir venir à bout du peuple iranien en le soumettant à des sanctions économiques extrêmement dures, et c'est le contraire qui s'est passé : loin de se révolter contre le président Rohani, il a fait bloc derrière lui, et ce fut une double surprise pour Israël et les Américains.
    Autre surprise pour Israël : les Américains ne sont pas prêts à faire la guerre préventive que certains voudraient leur voir mener. Mais Trump n'est-il pas en campagne électorale et la dernière fois, n'a-t-il pas été élu en promettant d'en finir avec les guerres au Moyen-Orient ?
    "Israël a compris qu'il sera toujours seul face à l'Iran", espérons que ce n'est pas trop tard pour mettre sur pied une politique réaliste qui prenne en compte tous les paramètres d'une situation compliquée qui ne saurait se résoudre par une guerre qui ne pourrait être que meurtrière surtout pour les civils des deux camps.
    Il faut donc revenir à la table des négociations, il n'y a pas d'autre choix pour éviter la guerre.
    Souhaitons donc à Israël de trouver très vite le chef de gouvernement de la trempe d'un Churchill dont il va avoir besoin.

    Très cordialement.

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  4. Mme ARNAUD, je suis stupéfait par, pardonnez-moi, tant de naïveté et de méconnaissance de la situation moyen-orientale. On croirait lire le discours lénifiant de ces énarques du Quai d’Orsay.
    Le peuple fait bloc derriere Rohani ? Ah bon ? Pour avoir des tas d’amis iraniens et qui gardent de la famille au pays, c’est pas l’echo qui en revient. Le pouvoir n’est pas vraiment populaire !! Les iraniens vivent dans une dictature épouvantable. Et ont peur. Savez vous que depuis plus deux ans des manifestations sporadiques et quasi quotidiennes ont lieu en province et sont réprimées de façon implacables. Les sanctions assèchent les capacités de financement du regime, et renforcent l’impopularité des Mollahs, c’est en soit, la meilleure option. Vous appelez de vos voeux une négociation. Mais une négociation de quoi et pourquoi ? Quel est l'interêt bien compris de l’Occident et d’Israel la-dedans ? Le nucléaire ? Les iraniens (avec leur sites secrets) n’ont jamais cessé leur course vers la bombe, cela a été maintes fois prouvé par Israel. Les sanctions leur compliquent tache. De meme que la consolidation de leur « Arc Chiite » (du Liban à l’Irak). Négociez quoi avec Khamenei ? Lui qui détient réellement le pouvoir et répète à l’envie qu’Israel doit être « éradiqué et exterminé » ?! Alors, vous savez quoi Madame. Avec un tel régime voyou, criminel, potentiellement et ouvertement génocidaire, on ne négocie RIEN. On l’isole complètement et hermétiquement. Jusqu'à ce qu’il tombe. En ce sens, Trump a parfaitement raison. Je l’applaudis. Et Macron parfaitement tort de jouer l’idiot utile des Mollah (ce qui m'étonne guère venant de lui). Meilleures salutations.

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