LE GOUVERNEMENT DEVRAIT
MÉDITER SUR LE DISCOURS SUR LA MISÈRE
De Victor HUGO
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Les périodes politiques se suivent et se ressemblent. Les maux d’hier, restent les maux d’aujourd’hui. Les hommes politiques n’arrivent pas à éradiquer la misère, que ce soit en France ou en Israël parce qu’ils font preuve d’un égoïsme exacerbé. Un nouveau gouvernement devrait s’installer en Israël, après une campagne électorale détestable où l’on a volontairement ignoré les questions qui fâchent telles que l’augmentation du coût de la vie, l’accroissement de la pauvreté dans un pays du hightech et les difficultés du logement dues à des prix excessifs.
Cela n’est pas nouveau et le problème persiste, au cours de tous les siècles malgré les progrès enregistrés, comme si les leçons du passé ne sont pas assimilées. L’exemple frappant est le «discours sur la misère» qu’a prononcé le 9 juillet 1849, le grand Victor Hugo, certes en France, mais cela peut s’appliquer à la virgule près, chez nous en Israël.
On peut être qualifié de «gauchiste» parce qu’on aime bien rêver à une société qui ne laisse pas un pan de sa population sur le bas côté sous prétexte qu’elle est née du mauvais côté de la chance mais rien n’est immuable si les ministres consacrent un peu de leur temps et de leur budget à la misère parce que la misère est universelle, même dans les pays occidentaux.
Bien sûr nous sommes loin, Dieu merci, de la description dramatique de Victor Hugo et avons dépassé ce niveau d’acuité du siècle dernier mais le symbole reste. Ceux qui s'offusquent qu'on soulève ce problème parce ce qu'on attente à la réputation d'Israël, peuvent continuer à fermer les yeux et les oreilles.
Le discours sur la misère de Victor Hugo
"Je ne suis pas, Messieurs, de ceux qui croient qu'on
peut supprimer la souffrance en ce monde, la souffrance est une loi divine,
mais je suis de ceux qui pensent et qui affirment qu'on peut détruire
la misère. Remarquez-le bien, Messieurs, je ne dis pas
diminuer, amoindrir, limiter, circonscrire, je dis détruire. La misère est
une maladie du corps social comme la lèpre était une maladie du corps
humain ; la misère peut disparaître comme la lèpre a disparu. Détruire la
misère ! Oui, cela est possible ! Les législateurs et les gouvernants
doivent y songer sans cesse ; car, en pareille matière, tant que le possible
n'est pas le fait, le devoir n'est pas rempli.
La misère, Messieurs, j'aborde ici le vif de la
question, voulez-vous savoir où elle en est, la misère ? Voulez-vous
savoir jusqu'où elle peut aller, jusqu'où elle va, je ne dis pas en
Irlande, je ne dis pas au Moyen-âge, je dis en France, je dis à Paris, et au
temps où nous vivons ? Voulez-vous des faits ?
Mon Dieu, je n'hésite pas à les citer, ces faits.
Ils sont tristes, mais nécessaires à révéler ; et tenez, s'il faut dire
toute ma pensée, je voudrais qu'il sortît de cette assemblée, et au
besoin j'en ferai la proposition formelle, une grande et solennelle
enquête sur la situation vraie des classes laborieuses et souffrantes en
France. Je voudrais que tous les faits éclatassent au grand jour. Comment
veut-on guérir le mal si l'on ne sonde pas les plaies ?
Voici donc ces faits :
Il y a dans Paris, dans ces faubourgs de Paris
que le vent de l'émeute soulevait naguère si aisément, il y a des rues,
des maisons, des cloaques, où des familles, des familles entières, vivent
pêle-mêle, hommes, femmes, jeunes filles, enfants, n'ayant pour lits,
n'ayant pour couvertures, j'ai presque dit pour vêtements, que des monceaux
infects de chiffons en fermentation, ramassés dans la fange du coin des
bornes, espèce de fumier des villes, où des créatures humaines s'enfouissent
toutes vivantes pour échapper au froid de l'hiver. Voilà un fait. En voici
d'autres : Ces jours derniers, un homme, mon Dieu, un malheureux homme de
lettres, car la misère n'épargne pas plus les professions libérales que les
professions manuelles, un malheureux homme est mort de faim, mort de faim
à la lettre, et l'on a constaté après sa mort qu'il n'avait pas mangé
depuis six jours. Voulez-vous quelque chose de plus douloureux encore ? Le
mois passé, pendant la recrudescence du choléra, on a trouvé une mère et ses
quatre enfants qui cherchaient leur nourriture dans les débris immondes et
pestilentiels des charniers de Montfaucon !
Taux de pauvreté OCDE, Israël 3ème des plus mal classés |
Eh bien, messieurs, je dis que ce sont là des choses
qui ne doivent pas être ; je dis que la société doit dépenser toute sa force,
toute sa sollicitude, toute son intelligence, toute sa volonté, pour que de
telles choses ne soient pas ! Je dis que de tels faits, dans un pays civilisé,
engagent la conscience de la société toute entière ; que je m'en sens, moi qui
parle, complice et solidaire, et que de tels faits ne sont pas seulement des
torts envers l'homme, que ce sont des crimes envers Dieu !
Voilà pourquoi je suis pénétré, voilà pourquoi je
voudrais pénétrer tous ceux qui m'écoutent de la haute importance de la proposition
qui vous est soumise. Ce n'est qu'un premier pas, mais il est décisif. Je
voudrais que cette assemblée, majorité et minorité, n'importe, je ne connais
pas, moi de majorité et de minorité en de telles questions ; je voudrais que
cette assemblée n'eût qu'une seule âme pour marcher à ce grand but, à ce
but magnifique, à ce but sublime, l'abolition de la misère !
Et, messieurs, je ne m'adresse pas seulement à votre
générosité, je m'adresse à ce qu'il y a de plus sérieux dans le sentiment
politique d'une assemblée de législateurs ! Et à ce sujet, un dernier mot : je
terminerai là.
Messieurs, comme je vous le disais tout à l'heure,
vous venez avec le concours de la garde nationale, de l'armée et de toutes
les forces vives du pays, vous venez de raffermir l'État ébranlé encore une
fois. Vous n'avez reculé devant aucun péril, vous n'avez hésité devant
aucun devoir. Vous avez sauvé la société régulière, le gouvernement légal,
les institutions, la paix publique, la civilisation même. Vous avez fait une chose
considérable... Eh bien ! Vous n'avez rien fait !
Vous n'avez rien fait, j'insiste sur ce point, tant
que l'ordre matériel raffermi n'a point pour base l'ordre moral consolidé !
Vous n'avez rien fait tant que le peuple souffre ! Vous n'avez rien fait
tant qu'il y a au-dessous de vous une partie du peuple qui désespère !
Vous n'avez rien fait, tant que ceux qui sont dans la force de l'âge et
qui travaillent peuvent être sans pain ! tant que ceux qui sont vieux et
ont travaillé peuvent être sans asile ! tant que l'usure dévore nos
campagnes, tant qu'on meurt de faim dans nos villes tant qu'il n'y a pas des
lois fraternelles, des lois évangéliques qui viennent de toutes parts en aide
aux pauvres familles honnêtes, aux bons paysans, aux bons ouvriers, aux gens de
cœur ! Vous n'avez rien fait, tant que l'esprit de révolution a pour auxiliaire
la souffrance publique ! Vous n'avez rien fait, rien fait, tant que dans cette
œuvre de destruction et de ténèbres, qui se continue souterrainement, l'homme
méchant a pour collaborateur fatal l'homme malheureux !"
Merci pour ce bel hommage à Victor Hugo. Nier la misère c’est se complaire dans l’entre-soi.
RépondreSupprimer« Il suffisait de me taire, c'est vrai, et tout continuait. Vous me demandez ce qui me force à parler? une drôle de chose, ma conscience. »
Les Misérables
N'est pas qualifié de "gauchiste" celui qui veut s'occuper de social en Israel.
RépondreSupprimerEst qualifié de gauchiste celui qui se déclare-surtout sur le dos des autres en faisant fi de l'histoire- pret à abandonner des territoires à nos ennemis sans se poser la question de ce qu'ils vont en faire et en voulant ignorer délibérément que ce territoire n'est qu'une étape et un tremplin pour continuer la guerre, le tout apposé sur un bout de papier qui ne vaut pas l'encre ni la signature de leurs auteurs.
Chaque période a sa propre forme de misère; combien d'emplois sont supprimes parce que la machine revient bien meilleure marché que le travailleur promu chômeur. Regardons les emplois supprimes tel que les postiers, les réceptionnistes, les vendeurs, les mises à la retraite accélérées et remplacées par des ordinateurs/robots L'autre cause de chômage reste les importations plus économiques. La masse salariale qui paie. des impôts à l'Etat font comme la neige au soleil et les ordinateurs/robots ne sont pas imposés
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