L’ÉGYPTE BASCULE
DANS LE CAMP RUSSE POUR SON ARMEMENT
Par Jacques
BENILLOUCHE
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Réunion Obama-Sissi |
L’effet
Obama désastreux ne s’est pas estompé avec l’arrivée de Donald Trump qui n’a pas réussi à
rassurer l’Égypte pour ses fournitures en armement militaire. La Russie s’est
donc immédiatement insérée dans la place vide laissée par les Américains parce
qu’elle ne pose aucune condition au gouvernement égyptien sur sa façon de gérer
le pays. Le président Barack Obama avait décidé de geler une aide de 195
millions de dollars en raison de mauvais résultats en matière de démocratie et
de libertés civiles.
Trump-Sissi |
L'administration américaine de Donald Trump avait
décidé de débloquer cette aide mais cette mesure a été tardive. Un
responsable du département d’État américain avait justifié cette mesure : «En
reconnaissant les mesures prises par l'Égypte au cours de cette dernière année
en réponse à des inquiétudes précises des Etats-Unis, et conformément à nos
efforts pour renforcer encore davantage ce partenariat, l'administration a
décidé de permettre à l'Égypte d'utiliser les 195 millions de dollars. Les
Etats-Unis restent déterminés à renforcer leur relation stratégique avec l'Égypte
face à des objectifs communs en matière de sécurité et de contre-terrorisme».
La susceptibilité du président Al Sissi avait été mise à l’épreuve et il a
immédiatement frappé à la porte russe qui ne lui pose aucune condition pour lui
vendre des armes.
L’Égypte et la Russie avaient signé vers la fin 2018
un contrat de deux milliards de dollars pour la fourniture d’une vingtaine
d’avions de combat multi-rôles Sukhoï SU-35. La livraison est prévue dans les
années 2020-2021.
SU-35 |
Le Sukhoï Su-35 est un chasseur multi-rôle créé dans
le but d'accroître les capacités offensives du Su-27 et de lui donner la
possibilité de détruire tant les cibles aériennes que les cibles de surface.
La furtivité de l'appareil est aussi légèrement
améliorée pour certains angles d'évolution. Il dispose d'un
puissant radar à balayage électronique à l'avant, l'Irbis-E, capable de
détecter et de traquer 30 cibles jusqu'à 400 km de distance. Il possède
également un radar de queue moins puissant. Il possède aussi un système de
recherche passif, sous la forme d'un capteur optronique (OLS-35) située sur le
nez de l'appareil, en forme de boule, qui permet également de repérer des
cibles difficilement détectables aux radars.
Les capacités offensives du Su-35S se composent d'un
canon Griazev-Chipounov de 30 mm, approvisionné de 150 coups, et de 12 points
d'emport permettant un large éventail de munitions : missiles air-air R-27,
RVV-AE, R73 mais aussi bombes lisses et guidées, roquettes, pods de guerre
électronique, réservoirs supplémentaires, missiles de croisière.
Le Su-35 a fait ses preuves en Syrie
où il a mené des missions de combat contre Daesh et les rebelles
anti-gouvernementaux. La Chine a été le premier client étranger en
novembre 2015 avec une commande de 24 appareils pour un montant de 2,5
milliards de dollars. L’Indonésie a été le deuxième pays à signer un
contrat portant sur 11 appareils avec livraison dès 2019.
Les relations entre le Caire et
Washington se sont détériorées après le renversement par l’armée du président islamiste
Mohamed Morsi en juillet 2013. Les États-Unis avaient alors décidé de bloquer leur
aide militaire de 1,3 milliard de dollars. Comme pour le cas de la France
qui avait imposé un embargo des livraisons d’armes à Israël en pleine guerre de 1967, l’Égypte a
compris qu’il lui fallait réduire sa dépendance vis-à-vis du seul fournisseur
américain. Al-Sissi a donc exigé de son armée une diversification de ses
sources d’approvisionnements en armement.
Il est quand même étonnant que les
marchands d’armes faites pour tuer, les marchands de mort, veuillent se donner
bonne conscience en imposant une bonne conduite et une certaine morale à leurs
clients. Ils veulent contrôler l'usage qu'ils font de leur armement. La Russie, qui ne s’embarrasse de telles circonvolutions, a donc
remplacé les Américains au pied lever. Dès 2015, les Égyptiens ont acheté pour
3,5 milliards de dollars des missiles anti-aériens S-300VM4, 46 chasseurs
Mig-29M d’une valeur de 2 milliards de dollars, et des hélicoptères Kamov Ka-52
pour un milliard de dollars. L’Égypte est un client perdu pour les États-Unis
avec toutes les conséquences politiques que cela entraîne. Mais si l’achat des SU-35
est confirmé officiellement, l’Égypte pourrait être sanctionnée pour avoir commercé avec les militaires russes.
Armée égyptienne |
Avec ces derniers achats, l’Égypte
sera à la tête de l’une des plus grandes forces armées du Moyen-Orient avec une grande diversification qui la rend indépendante. Entre 1982 et 2013, l'armée de
l'air a reçu 240 F-16 américains, en 2015-2017 24 chasseurs français Rafale et
à présent des MiG-29M et des SU-35 russes. L’Égypte aura ainsi fini de moderniser
son armée de l'air qui pourra rivaliser avec toutes celles du Moyen-Orient.
Chalom...,
RépondreSupprimerComment fait l'Egypte pour acheter à coup de milliards un tel armement..?
Ont ils du pétrole..?, à ma connaissance non
Le tourisme..(en chute libre depuis les derniers attentats..)
Les américains les subventionnent..pas pour acheter Russe ou français..!
Alors ou est le miracle..?
Facile. Suffit de rien investir ds la sante, l'education , les transports etc..
SupprimerL'armee en Egypte a tjrs ete le pilier du regime , tant qu'on la chouchoutait.
Il ne faut pas prendre à la légère l’armee égyptienne, déjà en 1973 lors de la guerre de Kippour elle avait infligé des pertes énormes à Tsahal, il faut imaginer les progrès qu’ils ont dû accomplir en 48 ans, heureusement qu’ils sont alliés à Israël aujourd’hui, Obama fut une catastrophe pour Israël et tous ses amis dans la région, certes les USA avaient continué à fournir une aide annuelle à Israël de 3,5 Milliards de dollars, mais celle ci était conditionnée, Israël devait l’utiliser à des achats d’armements américains, je précise cela pour faire savoir à ceux qui prétendent qu’Obama à beaucoup aidé Israël, il n’a rien fait de plus mais il en a fait surtout moins et ce, jusqu’après la défaite des démocrates avec Hillary contre Trump, il n’avait pas hésité à ne pas mettre son veto sur une condamnation des implantations juives en Judée-Samarie au Conseil de Sécurité, cela restera à jamais un acte on ne peut plus, anti-israélien, il faut dire qu’il ne risquait plus rien et n’avait plus besoin de l’appui que lui avaient donné ces juifs américains démocrates du genre Bernie Sanders et autres, des naïfs et des incompétents !
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