LE 8 MARS N’A
AUCUN SENS AUJOURD'HUI EN ISRAËL
Par Jacques
BENILLOUCHE
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La Femme est l’avenir de l’Homme. Et vice versa. Mais à quand l’égalité? Michel Kichka |
La journée
internationale de la femme n’a aucune raison d’être commémorée en Israël car
elle ne correspond plus à quelque chose de tangible. Partout, les femmes sont
négligées là où elles devraient marquer leur supériorité sur l’homme. C’est
surtout valable en politique et dans la religion où elles perdent du terrain et
parfois, n’en ont jamais gagné. Les élections du 9 avril 2019 prouvent qu’elles ne peuvent être que des militantes sans droit de regard actif.
Liste Likoud |
La liste électorale du parti Likoud donne
l’impression qu’elle a été établie pour s’offrir les bonnes grâces des Orthodoxes :
5 femmes seulement figurent dans les 25 premières places éligibles, et 8 dans
les 35 premières places c’est dire si la parité est peu respectée. Et pourtant
elles restent passives face à cette discrimination et sont au contraire les
plus virulentes dans les réseaux sociaux pour attaquer les listes adverses
concurrentes. Elles ont décidé de sacrifier leur avenir politique au profit de leurs
collègues machos.
Un léger effort, certes insuffisant, a été fait
par la liste Bleu-Blanc de Gantz qui comporte 9 places éligibles dans
les 25 premières. Les travaillistes ont fait nettement mieux avec 10 femmes
dans les 25 premières places mais, selon les sondages, 2 ou 3 femmes seulement seront
amenées à entrer à la Knesset. Même les listes arabes font mieux
proportionnellement car deux femmes sont placées parmi les 10 premiers
candidats. Il faut noter cependant que le parti Meretz est à l’abri de
toute critique car la parité est totalement respectée avec 3 femmes dans les
sept premières places.
Liste Meretz |
Au lendemain des résultats et après
constitution du gouvernement, aucun journal orthodoxe ne publiera de photos des
ministres sans avoir au préalable effacé les femmes ministres car elles risquent d’être des objets de désir et de perturber l’esprit des érudits.
On comprend alors pourquoi cette journée des
femmes a été instituée sinon, pour prouver qu’elles existent dans un monde
totalement dédicacé aux hommes. Le jour où la parité sera totale et effective,
alors il ne sera plus nécessaire de fêter une journée qui n’aura rien de
spéciale. Mais nous en sommes encore loin.
Femmes ministres floutées |
Et pourtant les féministes sont de plus en plus
nombreuses et actives, souvent épaulées par des hommes. Elles publient
ouvertement de nombreux livres avec leurs thèses missionnaires, prennent part
aux discussions dans les médias et brandissent l’étendard de leur différence avec
force. Mais cela est valable dans les
pays occidentaux et pas du tout dans les pays orientaux à la traîne sur ce
sujet. En Israël même, le retard s’accumule par rapport à la période pionnière
où elles étaient les égales des hommes dans les champs et au combat.
La propagation de la religion et de ses préceptes
a changé le cours des choses. Les femmes religieuses se lèvent à l’aube et se
couchent une fois le dîner servi quand la maison est rangée, le linge lavé et
repassé. C’est une forme d’esclavage moderne consenti par des femmes souvent dotées d’un long cursus universitaire, et souvent supérieures à leurs époux, parce
que par principe, dans les religions, une femme vaut moins qu’un homme. C’est la
mentalité machiste des religions menée au paroxysme.
De ce point de vue, les Juifs
orthodoxes n’ont rien à envier aux Mollahs d’Iran dans leur comportement
vis-à-vis des femmes. Alors ils permettent les abus de pouvoir, les violences à
l’égard des épouses, les harcèlements de toute sorte, et soutiennent même des
dirigeants qui ne se cachent plus d’être misogynes comme le premier d’entre
eux, Donald Trump.
Mais tous les pays continuent à traiter les
femmes de manière singulière en imposant des inégalités de salaires, en les
traitant avec condescendance et en leur imposant des délais de promotion plus
longs que les hommes. Le féminisme qui était un jeu, une
mode parfois, devient souvent une caricature.
Mais la régression en Israël est grave alors
que nous sommes de moins en moins étonnés de voir des femmes aux commandes car
elles ont envahi tous les secteurs commerciaux et administratifs en Israël, et
à présent militaires. Elles occupent des postes importants dans l’économie
avec, par exemple, des directions de banques. Elles sont totalement intégrées
dans toutes les fonctions de Tsahal puisqu’on trouve à présent des femmes
pilotes combattantes.
D’ailleurs les
femmes sont toujours majoritaires en Israël, avec un taux de 52%. La «supériorité»
de la femme sur l’homme apparaît dans sa formation scolaire et universitaire.
Les statistiques démontrent que 60% des filles de classes de terminale
décrochent le baccalauréat contre 48% des garçons. Dans les études supérieures
aussi, la réussite des femmes est plus importante que celle des hommes : 50%
des femmes candidates à l’université sont admises, contre 41% chez les hommes.
Enfin les femmes représentaient 56% des étudiants de licence et 58% des
étudiants en maîtrise.
Ce n’est pas pour autant que les inégalités de
salaires s’estompent. Malgré leur participation plus importante au marché du
travail, les femmes restent moins payées que les hommes. En fait, d’une manière
générale, la femme israélienne doit se contenter d’un salaire équivalent à 66%
du salaire masculin.
Si les femmes ont aujourd’hui accès à tous les
métiers, elles sont encore très majoritaires dans les professions
traditionnelles à bas salaires, aux caisses des supermarchés par exemple. Les
femmes représentent plus de 38% des salariés employés dans l’enseignement, la
santé et le secteur social. Néanmoins, les femmes sont de plus en plus
présentes dans les secteurs de pointe où près de 93.000 femmes travaillent dans
le high-tech en représentant 36% des salariés du secteur.
Cette présence constante et croissante
n’exonère pas les Juifs ultra-orthodoxes d’une discrimination à l’encontre des
femmes qui sont parquées dans certains bus et même sur certains vols. Cependant
les femmes sont disciplinées car elles pourraient se venger en période
d’élections : une femme, une voix. Il suffit d’un seul bulletin de vote
pour renvoyer à leurs chères études des machos anachroniques qui n’ont rien à
faire en politique où la mixité est de rigueur. Alors si la fin justifie les moyens,
il faudrait faire beaucoup d’efforts pour que les moyens deviennent une fin en
soi.
Aujourd’hui Journée internationale de la femme, des affrontements ont eu lieu au Mur des Lamentation entre femmes pratiquantes et ultra-orthodoxes indisposés par leur présence. Que de chemin parcouru en sens inverse depuis la victoire des six Jours où sur le Parvis du Mur, femmes et hommes venaient prier sans distinction de sexe!
RépondreSupprimerPeut-être en sommes-nous arrivés là par lassitude et par égoïsme. Nous avons démissionné devant ces ultras de plus en plus actifs. Leur intransigeance n’a d’égal que notre démission et notre paresse à réagir pour aider ces femmes victimes de notre silence.
Plus largement de par le monde, tant que demeurera ne serait-ce qu’une femme soumise, humiliée ou maltraitée dans son corps et dans son âme, il sera toujours opportun d’en parler et pas seulement le 8 mars.
Bien à toi
L'article publié est partial envers les hommes, les femmes ne désirent pas s'impliquer totalement en politique. Seules celles qui comme les hommes acceptent de sacrifier leur vie de famille peuvent atteindre les plus hauts sommets de l'état et des entreprises.
RépondreSupprimerPar contre celles et ceux qui attendent d'être cooptés ne peuvent être que d'agréables coloriages :
Les femmes désirent s’impliquer partout où elles le peuvent mais la mainmise de l’homme souvent l’en empêche. Pour un poste équivalent la femme doit se battre contre les préjugés, le machisme, la condescendance masculine à leur égard et cela au-delà d’Israël. Le cas de Simone Veil en est la parfaite illustration, seule femme dans l’hémicycle de l’époque.
SupprimerPlus grave encore, en Israël les crimes de sang commis par les bruts épaisses envers leurs conjointes ont atteint 25 cas en 2018 contre 130 en France. Faites le calcul de la proportionnalité.... pas de quoi être fier!!
Le beauf macho, imbu de sa bêtise a encore de beaux jours devant lui. Il s’épanouit dans tous les milieux. Il reste aux femmes de ne pas ricaner devant le manque de courtoisie et la suffisance de certains à leur égard . Ne jamais se soumettre à quiconque pour garder sa dignité. Ni plus ni moins.