L’IRAN PREND
DES RISQUES EN RAPPROCHANT SES MISSILES D’ISRAËL
Par Jacques
BENILLOUCHE
Copyright © Temps et Contretemps
Usine de missiles iraniens en Syrie |
En rapprochant ses
missiles Zelzal, Fateh-110 et Zolfaqar, qui ont une portée de 200 à 700 kms,
des frontières israéliennes, l’Iran a créé une situation nouvelle pour les
villes du nord d’Israël. L’installation d’une base iranienne, occupée par des
Chiites irakiens et comportant des missiles balistiques capables d’atteindre
Tel-Aviv, modifie la donne. Si l’Arabie est aussi visée par une distance de
frappe réduite, les armes déployées dans le sud et l’ouest de l’Irak mettent
Israël en position d’agir de manière préventive.
Netanyahou à la base nucléaire de Dimona |
Benjamin Netanyahou a utilisé le symbole de la base nucléaire de Dimona-Shimon Peres, pour prévenir les Iraniens. Il a été clair dans son discours : «Ceux
qui menacent de nous anéantir, se mettent dans une situation similaire et
n’atteindront en aucun cas leur objectif. Nos ennemis savent très bien ce dont
Israël est capable, ils connaissent notre politique et tous ceux qui essaient
de nous faire du mal - nous leur ferons du mal». Israël ne peut pas croire
l’Iran quand il déclare que ses activités de missiles balistiques sont de nature
purement défensive.
Force Al-Qods |
La présence dans la
zone des bases de la Force Qods du Corps des Gardiens de la Révolution
Islamique (CGR) et de son commandant, Qassem Soleimani, donne une autre vision
agressive de la situation à laquelle Israël ne peut rester impassible. La
situation est encore plus grave après les révélations des services de renseignements qui précisent que des usines de production de missiles à al-Zafaraniya à l'est de Bagdad, et
à Jurf al-Sakhar au nord de Kerbala, sont en cours de construction en
Irak.
Ces
usines sont sous le contrôle des milices chiites, le Kezib Hezbollah proche de
l’Iran. Ces usines ont déjà fonctionné sous Saddam Hussein pour la production
d’ogives et de céramiques de missiles. Elles ont été réactivées. Cela justifie
la volonté de Donald Trump de donner un volet missiles balistiques à l’accord
sur le nucléaire iranien de 2015. Le ministre français des Affaires étrangères,
Jean-Yves Le Drian, a lui-aussi manifesté son inquiétude en déclarant que « l’Iran
armait ses alliés régionaux avec des roquettes et autorisait la prolifération
balistique. L'Iran doit éviter la tentation d’une hégémonie régionale ».
Kezib Hezbollah |
Israël
est convaincu qu’il ne s’agit nullement de matériel pour combattre Daesh. Selon
les services de renseignements : «Il était clair qu'un tel
arsenal de missiles envoyé par l'Iran n'était pas destiné à combattre les
militants de Daesh mais constitue un élément de pression que l'Iran pourrait
utiliser une fois impliqué dans un conflit régional. L’Iran utilisera sans
aucun doute les missiles qu’il a remis aux milices irakiennes qu’il soutient
pour envoyer un message fort aux Etats-Unis et à Israël pour démontrer qu’il a
la capacité d’utiliser les territoires irakiens pour lancer ses missiles chaque
fois qu’il le décide».
L’Iran
est conscient de sa faiblesse en matière de matériel militaire. Il a décidé de
renforcer sa capacité de missiles balistiques et de croisière, d’acquérir de
nouveaux avions de combat, des navires et des sous-marins. Mais fidèle à sa
politique préventive, il n’est pas certain qu’Israël lui laissera le temps de
réaliser ce programme.
Le ministre de la
Défense, Avigdor Lieberman, a averti qu’Israël pourrait frapper des cibles
iraniennes à l’extérieur de la Syrie : «Nous surveillons
certainement tout ce qui se passe en Syrie et, en ce qui concerne les menaces
iraniennes, nous ne nous limitons pas au seul territoire syrien. Cela doit aussi
être clair. Je dis que nous allons faire face à toute menace iranienne, et peu
importe d'où elle vient… La liberté d'Israël est totale. Nous conservons cette
liberté d'action».
Plus grave est l’information révélée ce jour faisant état de
l’utilisation de vols civils irréguliers
pour trouver de nouvelles voies pour faire passer en contrebande des armes
d'Iran à ses alliés, en particulier le Hezbollah au Liban. En utilisant des avions civils pour des transports d'armement, l'Iran se protège contre toute attaque aérienne israélienne.
En
modifiant l’équilibre régional et en rapprochant sa menace des frontières d'Israël, l’Iran prend des risques. Il est certain d’en payer
les conséquences car il n’entre pas dans la stratégie d’Israël de laisser ses
ennemis le narguer en menaçant les villes du pays.
Cher monsieur Benillouche,
RépondreSupprimerDix-sept ans de guerres ont laissé le Moyen-Orient dans un "chaos total". Il faut trouver un responsable : ce sera l'Iran !
https://www.les-crises.fr/liran-comme-bouc-emissaire-par-chris-hedges/
Très cordialement.
Cher monsieur Benillouche,
RépondreSupprimerEt comme si cela ne suffisait pas, et au cas où nous n'aurions pas compris, voici un tweet de Donald Trump. Vous noterez la date : 00:20 - 4 sept. 2018
President Bashar al-Assad of Syria must not recklessly attack Idlib Province. The Russians and Iranians would be making a grave humanitarian mistake to take part in this potential human tragedy. Hundreds of thousands of people could be killed. Don’t let that happen !
00:20 - 4 sept. 2018
Autrement dit, s'il ya a des centaines de milliers de morts à Idlib, e sera la faute des Russes et des Iraniens !
Très cordialement.
Depuis la quasi disparition de DAESH on commencait a s'ennuyer dans la region. Merci l'Iran d'aider a une reprise d'animation .Le Quai d'Orsay pret a sortir de ses tiroirs la nieme formule type appelant Israel a la retenue? Question subsidiaire ; que deviendront les puits de petrole irakiens? A coup sur un prochaon article sur la question s'impose.
RépondreSupprimer