ISRAËL-PALESTINE : LA SOLUTION À DEUX ÉTATS
Par Jacques BENILLOUCHE
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Contretemps
Dans
un discours le 14 juin 2009 à l’Université de Bar Ilan, le premier ministre
avait accepté du bout des lèvres le principe de «deux États pour deux
peuples». Pour la première fois depuis qu’il était au pouvoir,
Benjamin Netanyahou avait prononcé les fameux mots que les faucons du Likoud et
les nationalistes purs et durs de son parti ne voulaient pas entendre. Il avait
bien parlé d'un «État et d'un peuple palestinien». Certes il avait
posé ses conditions mais le principe était admis.
Constructions à Ramot |
Les Palestiniens devaient
d’abord reconnaître Israël en tant qu'État-nation du peuple juif et accepter
que le futur État palestinien soit totalement démilitarisé, à savoir sans
armée, sans moyens aériens et sans aucun lien ni avec l'Iran et ni avec le
Hezbollah. Par ailleurs pour Netanyahou «le problème des réfugiés doit être
réglé hors des frontières d'Israël car leur retour va à l'encontre du maintien
d'Israël comme État juif». Il n’y aura aucun partage puisque Jérusalem
restera la «capitale unifiée» de l'État d'Israël. Enfin les
constructions continueront dans les implantations de Cisjordanie.
Au
lieu d’accepter cette première avancée dans leur direction, pour en gagner
ensuite d’autres par la politique des petits pas, les Palestiniens ont réagi
négativement tandis que le Hamas estimait que «ce discours reflétait
l'idéologie raciste et extrémiste de Netanyahou et faisait fi de tous les
droits du peuple palestinien». Le principe des deux États a donc été
définitivement enterré à la grande joie des nationalistes juifs.
Lors
de sa visite à l'Élysée à Paris le 21 septembre 2018, Mahmoud Abbas a demandé à
Emmanuel Macron de plaider sa cause auprès de Donald Trump pour qu’il reprenne le
financement de l’Unrwa pour les réfugiés palestiniens, en difficulté depuis le
retrait des Américains. Mais le président français s’est engagé a minima, en acceptant seulement de jouer le médiateur. Macron est conscient de la réalité qui fait que Mahmoud
Abbas est aujourd’hui plus fragilisé et plus isolé que jamais. Ses relations
avec Trump sont exécrables puisque l’aide américaine d’un demi-milliard de dollars
a été supprimée. Mais Abbas n’a pris aucune initiative pour renouer le dialogue
avec Washington alors que la tension est grande dans les territoires
palestiniens.
C’est
un euphémisme de dire que l’assemblée générale de l’Onu a été peu positive pour
Israël. En marge de la réunion à l’ONU, Donald Trump a déçu les Israéliens car
il s’est dit favorable à «une solution à deux États» alors
qu’il s’était montré opposé au début de son mandat : «J’aime bien
la solution à deux États, je pense que c'est ce qui marche mieux, c'est mon
sentiment». Il s’est dit
convaincu «à 100%" que les Palestiniens, qui ont gelé tout
contact avec l'administration américaine depuis qu'elle a reconnu Jérusalem
comme capitale d'Israël, reviendront à la table des négociations».
Kushner-Greenblatt |
Il s’agit d’une volte-face
inattendue comme il a déjà habitué le monde. Mais il tient à son plan de paix qu’il
va présenter «dans les deux, trois ou quatre mois. Je l'ai dit et
c'est une bonne chose. En fin de compte, si les Israéliens et les Palestiniens
veulent deux États, cela me convient, s'ils veulent un État, ça me va ; je suis
le courtier». Il semble bien que le plan de paix, concocté depuis de
longs mois dans le plus grand secret par son gendre Jared Kushner, prévoit deux
États malgré la décision américaine de transférer son ambassade à Jérusalem. Il
n’y a pas lieu de pavoiser pour les Israéliens. Trump n’a jamais mieux signifié
sa politique de «l'Amérique d'abord».
Mais comme toujours les
Palestiniens ne sont pas pragmatiques. Ils exigent plus pour ne rien avoir car
le statu quo leur convient parfaitement. Le ministre palestinien des Affaires
étrangères, Riyad al-Maliki, a déclaré que «le large engagement de
Trump envers une solution à deux États ne suffisait pas. Il doit épeler
clairement, les deux États basés sur les frontières de 1967. Tant qu'il
respecte ses décisions concernant Jérusalem, les colonies de peuplement et le déplacement
de l'ambassade, il n'y a aucun moyen».
Emmanuel Macron a été très clair
à la tribune de l’ONU : «qu’est-ce qui permettra de régler la
crise entre Israël et la Palestine ? A coup sûr, pas d’initiatives
unilatérales ni le fait d’ignorer les droits légitimes des Palestiniens pour
obtenir une paix durable, ni de sous-estimer le droit légitime des Israéliens à
leur sécurité. Il n’y a pas d’alternative crédible à la solution de deux États
vivant côte à côte en paix et en sécurité avec Jérusalem pour capitale».
On se demande comment Netanyahou
pourra sortir de ce piège tendu par les Occidentaux qui maintiennent leur
position ferme de satisfaire la revendication palestinienne. Naftali Bennett,
leader des sionistes religieux, a senti le danger et il craint la pression
américaine pour forcer à adopter le plan Trump. Il a donc menacé de quitter le
gouvernement si un État palestinien était créé : «tant que notre parti est dans le gouvernement, il n'y aura pas d'État palestinien. Cela
signifierait un désastre pour Israël». Ce problème interne à Israël
ne pourra être résolu qu’en donnant la parole aux électeurs dans le cadre
d’élections anticipées.
Pratiquement isolé à l’ONU,
Netanyahou a cherché un soutien du côté de l’Égypte avec qui il a des accords
sécuritaires. Il s’est entretenu à New-York avec le président égyptien Abdel
Fattah al-Sissi du conflit israélo-palestinien et de la situation dans la bande
de Gaza. Ils ont discuté «des moyens de ranimer le processus de paix»,
le président égyptien soulignant «l'importance d'une reprise des
négociations entre les parties palestinienne et israélienne en vue d'une
solution équitable et complète aux problèmes des Palestiniens». Mais
Al-Sissi, lui-aussi, a suivi la tendance générale puisqu’il estime que «ce
règlement devra être conforme à la solution à deux États et aux accords
internationaux en vigueur».
- Trump souhaite une solution à deux Etats - Inacceptable, nous nous battrons pour une solution à trois Etats |
Netanyahou a certainement dû
être surpris par les propos de Donald Trump qui s'est déclaré favorable, pour
la première fois, à une solution à deux États. Même s’il réaffirme sans cesse
la priorité sécuritaire d'Israël, le premier ministre finira par accepter, sous
la pression américaine, la création d’un État palestinien à condition de garder
le contrôle de la sécurité à l'ouest du Jourdain et en Cisjordanie. Il a d’ailleurs
fait un pas dans cette direction : «Je suis prêt à ce que les Palestiniens
aient les moyens de se défendre mais sans pouvoir nous menacer, ce qui signifie
que la responsabilité sécuritaire restera entre nos mains».
Il s'est dit convaincu que «tout plan américain respectera ce principe» sachant qu'aucun pays n'acceptera la solution des nationalistes juifs qui souhaitent un Etat binational. Netanyahou pourra difficilement s'opposer à la création d'un Etat palestinien sauf à perdre le soutien américain au moment où les Russes se montrent agressifs.
Il s'est dit convaincu que «tout plan américain respectera ce principe» sachant qu'aucun pays n'acceptera la solution des nationalistes juifs qui souhaitent un Etat binational. Netanyahou pourra difficilement s'opposer à la création d'un Etat palestinien sauf à perdre le soutien américain au moment où les Russes se montrent agressifs.
On continue de "tourner en rond"...Mais les Arabes dans le coin, ont déjà un Etat : la Jordanie, donc s'ils ne se plaisent pas en ISRAEL, qu'ils passent le Jourdain mais il est hors de question d'un autre état "palestinien", il faut rester ferme quoiqu'en pensent les Américains..! Israel est un pays minuscule sur cette planète surpeuplée, alors aller partager un confettis..NON MERCI !
RépondreSupprimerl'UE a t elle les moyens de forcer BIBI a promouvoir la creation d'un etat pale-stinien?????
RépondreSupprimerNON L'UE n'a pas les moyens ni financiers ni militaires. il serait bon que lUE s'occupe des problemes europeens (immigration non controlee - misere - budget depasse - sans abris -
L'UE DEVRAIT AVOIR LA POLITIQUE DE SES MOYENS . TE LES MOYENS DE SA POLITIQUE.
DIRE QUE BIBI EST ISOLE A L'ONU EST UNE ERREUR. il n'y a pas que l'egypte et la jordanie.
plusieurs pays prennent conscience de la situation au MO.
dans certains pays le salaire de base est inferieur a ce que chaque palestinieb est cense recevoir ..OU PASSE L ARGENT ?????????????