LA FRANCE À VAU-L'EAU
Tribune libre de Marianne ARNAUD
Un
an, presque jour pour jour, après qu'Emmanuel Macron ait été élu à l'Élysée par
ce que ses partisans, eux-mêmes, présentent comme «Le Casse du siècle»,
tandis que ses opposants ne finissent pas de s'alarmer que leur candidat,
François Fillon, ait été victime d'un «assassinat politique», où en
est la France ?
La
facilité serait de répondre : elle est dans la rue, tellement les
manifestations de rue ont pris d'importance dans nos media - à tort ou à raison
– en ce mois de mai commençant. Celle du 1er mai a été désastreuse car les
images des rues de Paris à feu, à défaut d'être à sang, ont fait le tour du
monde. En revanche celle du 5 mai, organisée par la France Insoumise de
Jean-Luc Mélenchon pour laquelle on nous avait préparé au pire, a bien tenu son
engagement d'être la «Fête à Macron» !
Mais
les journalistes ont beau nous expliquer, à longueur d'émissions, que ces
manifestations sont des échecs, que le nombre de participants est décevant, le
citoyen lui, et même celui qui a voté pour Macron, commence à se demander s'il
n'y a pas un ver dans le fruit qu'on lui a vendu.
Les
zadistes, dont on ne parle plus guère, n'ont toujours pas évacué Notre-Dame-des-Landes,
ce que beaucoup jugent comme un aveu de faiblesse de la part d'un président qui
a été élu pour rétablir l'autorité de la fonction. Les Universités sont vent
debout contre une réforme qui ne satisfait pas les étudiants, qui le disent en
occupant les locaux où on a vu débarquer les forces de l'ordre, parfois au
grand dam des recteurs.
La
«grève perlée» des cheminots sur laquelle le président Macron tablait
pour leur aliéner le public, suit son cours, sans que le pouvoir n'accepte la
négociation avec les syndicats. Et voilà que s'y ajoute celle d'Air France où
l'on a vu le personnel signifier par referendum le renvoi de son PDG qui avait
lui-même organisé la consultation du personnel, mettant sa démission dans la
balance.
Quand
on aura ajouté les chômeurs, les retraités, les personnels des hôpitaux, les
médecins, les avocats, les juges, qui tous s'estiment maltraités par le
gouvernement, il n'est pas difficile d'imaginer que les manifestations vont
aller en se renforçant.
La
vérité est que la politique économique de la France, au bout d'un an, n'a
toujours pas donné les résultats escomptés. Dette, dépense publique,
prélèvements obligatoires, déficits, continuent leur progression malgré la
ponction toujours plus forte des contribuables et des petites et moyennes
entreprises.
Et
que de dire de la gestion du dossier syrien ? Le président Macron qui, après
s'être aligné, sans preuves, sur les positions de Boris Johnson dans l'affaire
Skripal et avoir expulsé quatre diplomates russes, mettant à mal la toute
nouvelle amitié avec Poutine initiée solennellement à Versailles, et comme si
ce n'était pas suffisant, sans preuves, sans mandat de l'ONU, se lance avec les
USA et la GB dans une frappe punitive contre Bachar al-Assad pour avoir
prétendument perpétré une attaque chimique, alors qu'il avait déjà gagné la
guerre. Et voilà comment ce tir de missiles à zéro mort, va empêcher la France
d'être le médiateur de paix qu'elle aurait dû être dans cette région, à la fin
du conflit, tout cela parce que son président a voulu jouer à la guerre.
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L'opposition de droite et ses ramifications |
Reste
à évoquer la politique migratoire si déroutante du président Macron, dont
certains disent qu'elle veut tout et son contraire. Macron a évoqué une «véritable bombe» s'agissant de la démographie africaine, quant à son
ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, il n'hésite pas à employer le mot «submersion», pourtant beaucoup s'accordent à constater que la loi sur
l'immigration votée le 22 avril, risque non pas de voir diminuer l'immigration, mais de la voir augmenter. D'où l'idée de ce referendum sur la politique
migratoire qui se fait jour depuis qu'un sondage IFOP de décembre 2017 avait
révélé que :
- 66% des Français étaient favorables la
suppression des accords de Schengen et au rétablissement du contrôle aux frontières
de la France.
- 57%
des Français sont favorables à la suppression du regroupement familial.
- 56%
des Français sont opposés au maintien de l'obtention automatique de la
nationalité française pour les enfants nés en France de parents étrangers.
2 commentaires:
L’acquisition de la nationalité française ne s’obtient pas à la naissance d’un enfant né de parents étrangers. La loi française impose des contraintes que vous passez volontairement sous silence. La réalité du Code Civil, la voici:
Tout enfant né en France de parents étrangers acquiert la nationalité française à ses 18 ans si, à cette date :
il réside en France,
et s'il a eu sa résidence effective et habituelle en France pendant une période continue ou discontinue d'au moins 5 ans, depuis l'âge de 11 ans.
@ Véronique Allouche
Sans doute avez-vous raison, mais il semblerait bien que même déclinée ainsi, il se trouvera encore une majorité de Français pour refuser une loi qui fabrique, ce qu'ils nomment : des "Français de papiers".
De plus vous n'ignorez sans doute pas, que l'abandon de cette "loi du sol" est sérieusement étudié pour ce qui concerne Mayotte. Au cas où cette "exception" serait adoptée, serait aussi actée la fin de l'égalité républicaine sur tout le territoire français, ce qui n'irait pas, convenez-en, sans envenimer les débats en cours.
Cordialement.
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