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samedi 13 janvier 2018

Les Houthis veulent impliquer Israël dans leur combat



LES HOUTHIS VEULENT IMPLIQUER ISRAËL DANS LEUR COMBAT

Par Jacques BENILLOUCHE
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Miliciens Houthis avec leur lanceur de grenade

          L’Iran et ses inféodés, les Houthis, ont la mémoire courte. Ils devraient se souvenir qu’en 1967 le président égyptien Gamal Nasser avait bloqué le détroit de Tiran ce qui avait entraîné la Guerre de Six-Jours, avec la catastrophe arabe qui s’en est suivie. Les rebelles Houthis, qui combattent l’Arabie saoudite au Yémen, veulent aujourd’hui rééditer le même exploit en bloquant le détroit de Bab-El-Mandeb donnant l’accès à la Mer Rouge afin d’internationaliser leur conflit, et surtout d'impliquer Israël pour le contraindre à ouvrir un autre front. 


Saleh Al-Samad

            Parce que l'Arabie saoudite maintient la pression contre le port de Hudaydah, le leader houthi Saleh al-Samad envisage de couper la route maritime internationale dans la mer Rouge. Il n’ignore pas que cette route est indispensable au commerce israélien avec l’Asie et à ses approvisionnements pétroliers. Les Houthis s’en prennent à l’ensemble du monde en menaçant les lignes maritimes internationales et les navires pétroliers naviguant en Mer Rouge. Le porte-parole, le colonel Turki bin Saleh al-Maliki, a déclaré que la coalition arabe avait contrecarré une action imminente visant à cibler les routes maritimes internationales : «Des éléments houthis sur l'île yéménite de Bawadi ont été attaqués, alors qu'ils planifiaient des opérations violentes ciblant les routes maritimes internationales et le commerce international. L'attaque imminente incluait l’utilisation de petits bateaux piégés à la bombe et l’envoi de plongeurs pour planter des mines navales sur les navires». C’est la solution extrême choisie par les Houthis pour débloquer la solution politique et pour limiter les fortes pertes qu’ils subissent au Yémen.


            Le détroit de Bab al-Mandeb, d'une largeur de 25 km, est une voie maritime stratégiquement vitale, à travers laquelle les navires marchands du golfe d'Aden naviguent vers la mer Rouge, puis vers le canal de Suez et la mer Méditerranée. C'est l'une des voies navigables les plus surpeuplées au Moyen-Orient et dans d'autres régions avec plus de 3,3 millions de barils de pétrole par jour. Ce détroit est extrêmement sensible, non seulement pour tous les pays riverains de la mer Rouge, mais pour le commerce mondial dans son ensemble. Bloquer ce détroit c’est étendre la guerre au monde entier et non pas seulement entre le mouvement Houthi soutenu par l'Iran et partisan de l'ancien président Ali Abdullah Saleh, contre le gouvernement d'Abed Rabbu Mansour al-Hadi, soutenu par l'Arabie saoudite et une coalition de dix pays.                              Depuis 2015, les routes stratégiques du commerce maritime près du Yémen sont de plus en plus menacées par des miliciens houthis, qui ont attaqué des navires près de la côte. Les Etats-Unis et les forces de la Coalition arabe ont soulevé la menace que représentent les milices inspirées et soutenues par l'Iran. L'Arabie saoudite a souligné l'importance de la sécurité maritime dans le sud de la mer Rouge, le détroit de Bab al-Mandeb et le golfe d'Aden.

Mohamed Ali Al-Houthi

            Ce n'était pas la première fois que les Houthis ciblaient les lignes maritimes internationales. En novembre 2017, Mohammed Ali al-Houthi, le chef du comité révolutionnaire suprême des milices houthis avait menacé de viser les navires pétroliers dans la mer Rouge : «Nous allons prendre des mesures que nous n'avons pas prises auparavant, et nous pouvons cibler les navires pétroliers, nous pouvons tout faire car c’est le droit légitime des Houthis de le faire». Al-Houthi a précisé que les installations pétrolières géantes en Arabie Saoudite seront parmi les cibles principales.
            Des éléments houthis sur l'île yéménite de Bawadi ont été attaqués alors qu'ils planifiaient des opérations ciblant les routes maritimes internationales et le commerce international à l’aide de petits bateaux piégés à la bombe et un groupe de plongeurs pour planter des mines navales dans les navires.

            La guerre civile au Yémen déborde de la région. En octobre 2016, les rebelles Houthis avaient attaqué un navire HSV-2 Swift des Émirats Arabes Unis et des navires de guerre de la marine américaine. Les États-Unis avaient alors riposté avec des missiles de croisière Tomahawk. En janvier 2017, les Houthis avaient torpillé la frégate saoudienne Al Madinah avec un bateau explosif télécommandé et répandu des mines navales au large des côtes occidentales du Yémen.

            En s’attaquant à la liberté de navigation, les Houthis du Yémen s’attaquent à Israël en particulier qui ne pourra pas rester passif quand les bases israéliennes en Érythrée sont menacées. Le colonel Aziz Rashid, porte-parole militaire des Houthis, a averti que des missiles balistiques pourraient être utilisés pour frapper ces bases militaires. Il utilise la même rhétorique anti-israélienne sur son drapeau : «Mort à Israël, Malédiction aux Juifs». Il semble que, sur incitation de l'Iran, les Houthis cherchent une confrontation en Érythrée entre les forces israéliennes présentes depuis 1993 et l’Iran qui occupe aussi une base. 


            Israël sait que ses bases militaires sont à portée de missiles des rebelles du Yémen soutenus par l’Iran. Les Houthis accusent Israël de combattre aux côtés d'une coalition dirigée par l'Arabie saoudite qui considère les rebelles d’être une force de substitution pour l’Iran. D’ailleurs Téhéran finance et arme les Houthis. C’est en 2012 qu’ont été révélées l’existence de bases navales israéliennes dans l'archipel des Dahlak et à Massawa, ainsi que d’un poste d'écoute à Amba Soira. Dans le même temps, une installation militaire iranienne à été découverte à Assab. Les Houthis possèdent un certain nombre de missiles produits localement, dont le Qaher-1 et le Borkan-1 avec lesquels ils pourraient faire de la provocation. Israël suit de très près tout blocage de route maritime.
Qaher-1


            Le détroit de Tiran est le seul passage maritime d'Israël entre Eilat et l'océan, autorisant la navigation vers et depuis l'Afrique et l'Asie sans passer par le canal de Suez, ainsi que le passage vers et depuis ce canal. En l'état actuel, les analystes estiment qu'Israël suit de près la chute des villes du Yémen, les unes après les autres, des villes qui tombent entre les mains des Houthis qui envisagent de s'emparer du détroit maritime de Bab el-Mandeb. 
     Cela peut empêcher la libre circulation des sous-marins israéliens qui doivent se déployer dans le Golfe persique, dans la Mer d'Oman ou dans l'Océan indien pour surveiller l'Iran et même l'attaquer le cas échéant. Il est clair qu’Israël réagira avec violence à toute menace sur ses intérêts stratégiques. On attendait une guerre au nord d’Israël. Or elle risque d’éclater, ailleurs, loin des frontières d'Israël à cause d’un simple détroit.  

2 commentaires:

  1. Quelles autres aspirations peuvent avoir ces bandes d'arriérés illettrés que de tuer au nom de l'Islam? Sans doute d'émigrer en Europe s'ils sont défaits et pourchassés sur le terrain

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  2. L'Iran, dont la marionnette semble efficace au Yémen, peut et doit être frappé, en répliques identiques (et bien plus coûteuses): saboter les pipe-line qui exportent vers l'est de l'Iran ?; détruire les bases militaires en Syrie ?; les ruiner en perpétuant le blocus économique de l'Occident ?; assassiner les chefs des milices pro-iraniennes ou les dangereux parmi les alliés de l'Iran (comme Amadi à Gaza) ?... tout en prévoyant de miner les ports pétroliers iraniens s'ils persistent à vouloir miner Bab El Mandeb.
    Observant les stratèges iraniens, Il me semble que les méthodes ci-dessus ( méthodes "à la Trump" ?) feront lever le pied des iraniens quant au support > Houtis, et/ou ne plus envisager d'entraîner le Monde dans leur guerre et garder le conflit, localement.

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