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jeudi 25 janvier 2018

Au bal des faux-culs par Jean SMIA



AU BAL DES FAUX-CULS

Le billet d'humeur de Jean SMIA


           
Offensive turque contre les Kurdes
          À l’ouverture de ce bal, le morceau choisi (allegro ma non troppo) consiste en deux déclarations diplomatiques formulées en duo par les États-Unis et la Russie et adressées simultanément aux agresseurs et aux agressés : «faire preuve de retenue». La retenue et la décence étant, tout le monde l’a constaté, des qualités spécifiques à la région autant pour le comportement turc par l’enrichissement de la famille présidentielle en contournant les embargos de ses
«alliés», que de la délicatesse avec laquelle Daesh a choyé les Kurdes.



Mémorial turc d'Igdir

            Tenant compte de cette décence atavique turque qui a fait ériger en 1999 à Igdir, un monument commémorant le génocide des Turcs par les Arméniens pendant la Première Guerre mondiale et la guerre turco-arménienne, et tenant compte aussi de la douceur de l’occupation du tiers de Chypre depuis 1974. Et puis, de plus, il serait diplomatiquement malséant (n’est-ce pas ?) de réfuter l’accusation d’un pays allié que les Kurdes de Syrie sont des terroristes.
            Un film va retracer la vie de Churchill : il témoignera d’une époque où tous les dirigeants à travers le monde libre n’étaient pas tous atteints du virus «Daladier».  Comme ceux qui ont laissé se perpétrer le massacre des Yazidis, qui taisent le fait que les Chrétiens, d’Orient et d’ailleurs, se font décimer, chaque semaine, dans les pays à gouvernement musulman.  
            Malheureusement, les Kurdes de Syrie, n’étant pas une nation tout comme ne l’étaient pas les Yazidis et les Chrétiens, il est peu probable que le Conseil de sécurité de l’ONU ait le courage de prendre une décision contraignante pour les protéger. Tout comme il est peu probable, que ces Kurdes puissent contracter, en ce moment, la moindre assurance-vie, quel que soit le montant de la prime.
Gülen

            Cependant, il existe une manœuvre qui, dans la série «Designated Survivor», avait déjà imaginé une situation semblable : cela consiste à menacer Erdogan de favoriser et financer le maximum d’audience médiatique internationale à Gülen. Ce qui aura pour conséquence de créer de tels troubles intérieurs qu’il sera impossible à Erdogan de conduire deux fronts à la fois. Faute de quoi, on observera, passifs, à l’élégance et la retenue avec laquelle les Kurdes syriens se feront "génocider".

            Enfin, il apparaît que le comportement actuel des nations est, pour Israël, une sorte de répétition générale pour le jour où, attaqué sur plusieurs fronts à la fois, les Daladier en place lui recommanderont «de la retenue». Il faudra se souvenir que celui qui gagne une guerre est celui qui contraint son ennemi à aucune autre action qu’une sage retenue.

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