Le premier tour de l’élection présidentielle se déroulera le 23 avril, dans trois jours, et pourtant prés d’un quart des électeurs n’ont pas encore choisi le candidat pour lequel ils voteront. Quatre candidats sont en tête, ils sont au coude à coude, deux d’entre eux pourront se maintenir au second tour et l’un des deux deviendra le prochain Président de la République. Chaque électeur devra mettre son bulletin dans l’urne en se projetant sur ce second tour, son choix du premier tour sera déterminant pour élire le prochain président.
Pour qui voter ?
La décision de François Hollande de ne pas se représenter, l’élimination
de Sarkozy, de Juppé aux primaires de la droite, celle de Vals aux primaires de
la gauche, ont permis l’émergence de François Fillon pour le parti les Républicains, de Benoît Hamon pour
le Parti socialiste, deux candidats aux positions plus tranchées, plus marquées
idéologiquement. François Fillon qui s’était présenté comme le chevalier blanc,
l’homme intègre, s’est retrouvé embourbé dans «les affaires» et dans ses mensonges, que tout le monde
connait et sur lesquels, je ne reviendrai pas. Mis en examen, il ne s’est pas
retiré de la course, il a renié sa promesse de le faire.
Benoît Hamon a
mené, sur le plan stratégique, une campagne que je pourrais qualifier
d’irréaliste, son programme ouvre des perspectives qui trouveront, peut-être,
leur application dans dix ou vingt ans. Sur le plan tactique, il n’a pas
compris que son principal concurrent n’était pas Emmanuel Macron mais Jean-Luc
Mélenchon qui lui a siphonné ses électeurs, le mettant ainsi hors jeu pour le
deuxième tour. Le chef de la France
insoumise a fait une belle remontée dans les sondages, ses talents de
tribun, son inventivité, l’ont porté à la troisième ou quatrième place dans les
sondages et ses électeurs semblent lui rester fidèles.
Emmanuel Macron
s’est présenté comme un candidat anti système ni de gauche, ni de droite ni
même du centre. Adversaire résolu de l’opposition gauche-droite stérile le plus
souvent, il a attiré à lui, un électorat, de gauche comme de droite, lassé des
querelles idéologiques, avide de nouvelles têtes. Marine Le Pen ne se soucie
plus de dédiabolisation, elle a eu des propos, pour le moins douteux, sur la
rafle du Vel d’hiv, elle durcit son discours sur l’identité française, sur l’immigration,
sur la sécurité, elle réaffirme les fondamentaux du Front national, elle est
contre l’Europe, contre l’euro, pour le protectionnisme et la fermeture des frontières.
Le dilemme reste
entier pour de très nombreux électeurs ; selon le très récent sondage
Cevipof, prés de 25% ne se sont pas encore déterminés et l’abstention devrait
atteindre les 28%. Une fois de plus, pour
beaucoup, ce ne sera pas un vote d’adhésion mais un vote de raison, un vote par
défaut, en quelque sorte. Le vote pour Benoît Hamon est devenu un vote inutile.
Il est exclu de voter pour Marine Le Pen pour les raisons déjà évoquées. Reste
à choisir entre Fillon, Macron et Mélenchon.
Comment voter pour
François Fillon qui représente la droite catholique, conservatrice, la plus
réactionnaire au sens propre du terme, homophobe, antisémite, proche de «sens commun» la manif pour tous
dont il fera de ses dirigeants, des ministres ? Comment voter pour celui
qui, sur le plan social, veut supprimer 500.000 postes de fonctionnaires,
supprimer les 35 heures, et faire travailler les gens 39 heures par semaine payées
37, alors qu’il est soupçonné d’avoir grassement payé sa femme et ses enfants
pour des emplois présumés fictifs ? Comment voter pour un homme qui en
politique étrangère a des positions ambigües vis-à-vis de Poutine et d’Assad,
et qui rencontre le Hezbollah ? Peut-on passer outre à ses mensonges, à
son addiction à l’argent ? Nos
concitoyens demandent une moralisation de la vie politique, croyez vous que
François Fillon soit le mieux placé pour l’entreprendre ?
Alors Mélenchon ou
Macron ? Jean-Luc Mélenchon, le candidat de gauche par excellence qui veut
tout révolutionner, je cite en vrac : augmenter fortement les salaires et les
retraites, s’affranchir des règles européennes d’encadrement, sortir du FMI et
de la Banque mondiale, refuser les traités de libre-échange, sortir de l’OTAN,
arrêter les guerres par une diplomatie active et indépendante au service de la
paix, s’entendre avec la Russie. On peut comprendre qu’il puisse galvaniser des
foules, mais si Jean-Luc Mélenchon se retrouve face à Marine Le Pen au deuxième
tour, Marine Le Pen sera élue parce que la droite même modérée ne votera pas
pour lui.
Reste Emmanuel Macron ni de droite
ni de gauche. Il a précisé son programme mais ses propositions, il ne faut pas
se le cacher, restent souvent ambiguës. Il faut prendre, seulement, en
considération le fait qu’il est le seul à pouvoir battre largement Marine Le
Pen au second tour et à nous épargner une répétition de la situation vécue en
2002 : voter au deuxième tour pour le candidat de la droite Fillon, en l’occurrence,
pour empêcher Marine Le Pen d’accéder à la fonction suprême.
"Comment voter pour François Fillon qui représente la droite catholique, conservatrice, la plus réactionnaire au sens propre du terme, homophobe, antisémite" Pauvre gérard akoun, mais que vous ont donc fait les Catholique pour cracher ainsi votre venin sur les électeurs de Monsieur Fillon ? Je suis Catholique, je ne suis ni conservateur, ni réactionnaire, et encore moins homophobe et antisémite, alors je vous prie monsieur, de cesser de m'accuser de tous vos raisonnements stupides et nauséabonds
RépondreSupprimer@ Jean-Pierre Fraiche
RépondreSupprimeril ne me semble pas à vous lire que vous fassiez partie de ce courant
que représentent François Fillon et ses amis de sens commun au sein
du catholicisme français. Pourquoi alors cette critique injurieuse à mon
égard?
Mais où sont les critiques injurieuses en votre égard monsieur Akoun ? Alors que puisque je suis Catholique vous me traitez de conservateur, réactionnaire, homophobe et antisémite !
RépondreSupprimerMais monsieur, c'est vous qui m'injuriez non !?
@Jean-Pierre Fraiche
RépondreSupprimerJe comprends l' émoi qui motive votre commentaire.
Je ne suis pas catholique mais comme vous je ne suis ni conservatrice , ni réactionnaire, encore moins homophobe et antisémite, et malgré les conseils si peu avisés de Gérard Akoun, comme vous je voterai Fillon. Croyez Monsieur que bien des juifs de ma communauté suivront le même exemple.
Bien cordialement