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vendredi 27 janvier 2017

Reprise des constructions en Cisjordanie et à Jérusalem-Est par Gérard AKOUN



REPRISE DES CONSTRUCTIONS EN CISJORDANIE ET À JÉRUSALEM-EST
Par Gérard AKOUN
Judaïques FM
            

          « Nous construisons et nous continuerons à construire » a écrit, mardi, sur son compte Twitter, Benyamin Netanyahou après l’annonce de la construction de 2.500 nouveaux logements en Cisjordanie. Lundi dernier, le maire de Jérusalem, Nir Barkat avait annoncé la construction de 566 logements à Jérusalem-Est. Des logements qui ne risqueront pas d’être détruits, comme ceux que les habitants arabes de Jérusalem construisent illégalement, faute d’obtenir des permis de construire demandés en bonne et due forme.



            Pendant le second mandat de Barack Obama, malgré son opposition aux constructions dans les territoires, il n’y avait pas eu de gel réel de la construction, tout au plus un ralentissement. On continuait à ouvrir des chantiers mais en faisant preuve de discrétion. Mais depuis l’élection de Donald Trump, cette retenue n’est plus de mise : « La vie reprend son cours normal en Judée et en Samarie » a déclaré Avigdor Lieberman le ministre de la défense.
            Les dirigeants israéliens et Netanyahou en particulier, dont on a encore en mémoire les relations personnelles exécrables avec Barack Obama, se sentent idéologiquement plus proches des Républicains. Ils partagent les mêmes valeurs politiques, économiques. Ils se méfiaient, en général, des Démocrates, même si ceux-ci ne leur ont jamais fait défaut dans les situations difficiles. La victoire de Donald Trump les a soulagés, ils considèrent qu’un véritable ami d’Israël a été élu à la tête des États-Unis. Le nouveau président va recevoir très rapidement, en février, le Premier ministre israélien, et le téléphone fonctionne bien entre les deux hommes. Donald Trump n’est pas opposé aux constructions dans les territoires, il en a fourni la preuve en ne réagissant pas à leur annonce, contrairement à l’Union européenne qui les a jugées « regrettables, dans la mesure où elles compromettent encore plus sérieusement, la perspective d’une solution viable à deux États ».
David M. Friedman 

            Donald Trump s’est engagé, pendant la campagne électorale à transférer l’Ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem, une proposition votée par le Congrès des États-Unis en 1995, présente dans les programmes de tous les candidats à la présidence, mais jamais mise en application une fois élus. Pourquoi ne pas le croire, dans la mesure où celui qu’il a choisi pour être le nouvel ambassadeur des États-Unis en Israël, David Friedman, est un fervent partisan de la colonisation, qui veut habiter Jérusalem et non Herzliya comme ses prédécesseurs.       
      Donald Trump est d’accord avec les Israéliens pour des négociations bilatérales entre Israéliens et Palestiniens, sans conditions préalables, et pour une remise en cause de l’accord sur le nucléaire iranien ou du moins, pour un renforcement des conditions de son application. Tout semble aller pour le mieux pour les Israéliens, mais cela n’est pas suffisant pour Naftali Bennet et ses amis ; la droite nationale religieuse voudrait battre le fer tant qu’il est chaud et imposer des faits accomplis auxquels Benyamin Netanyahou s’oppose, tactiquement, pour ne pas froisser le nouveau président dont on connait le côté imprévisible.
Maale Adoumim

            Le premier ministre a ainsi bloqué, à la Knesset, un projet de loi d’annexion de Maale Adoumim dont le rattachement à Jérusalem priverait le futur État palestinien de toute continuité territoriale et remettrait en cause son existence. C’est le but que poursuivent les ultras de son gouvernement qui le pressent, aussi, de renoncer publiquement à la solution des deux États, à laquelle il s’était engagé dans le fameux discours de Bar Ilan en 2009.  Dans cette coalition de la droite et de l’extrême-droite, Netanyahou, c’est un comble, apparait comme un modéré, non parce qu’il serait en profond désaccord avec ses extrémistes, il ne veut offrir aux Palestiniens, s’il y était obligé, qu’un « État croupion », mais parce qu’il est prudent.

            Il attend que la nouvelle administration trouve ses marques. Il attend beaucoup de sa rencontre avec le nouveau président mais il reste sur ses gardes. Il sait que Donald Trump prendra toutes ses décisions en fonction, d’abord, des intérêts de l’Amérique et que son jugement peut fluctuer. Un exemple : lorsqu’il n’était que candidat, Donald Trump avait dit, vouloir jouer un rôle dans la résolution du conflit israélo-palestinien et que pour cela, il lui fallait rester neutre. Devant les réactions indignées de l’APAIC, le lobby sioniste, il avait, sous les conseils de son gendre, renversé la vapeur et s’était aligné sur des positions pro-israéliennes.  Donald Trump donne l’impression, aujourd’hui, d’être sur la même ligne que les Israéliens, mais qu’en sera-t-il demain ?  


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