LES JUIFS ORTHODOXES IGNORENT LES FEMMES
Par
Jacques BENILLOUCHE
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Clinton au visage masqué |
Si Hillary Clinton est élue à la présidence des États-Unis, les
publications des Juifs orthodoxes seront, pendant quatre années au moins, dans
l’embarras car par idéologie les femmes n’existent pas et de ce fait elles ne
peuvent figurer dans les pages publiées. D’ailleurs lors de la présentation du
nouveau gouvernement israélien, les portraits des ministres femmes étaient soit
floutés soit alors supprimés dans la pure tradition soviétique. Elles ne
pouvaient pas exister.
Les orthodoxes
arrivent à couvrir la campagne électorale américaine sans jamais montrer le
visage de la candidate ni même mentionner son nom de crainte d’être voués aux
gémonies par les lecteurs les plus purs. C’est une mascarade bien sûr quand on
sait qu’il existe parmi eux des pervers qui ne s’embarrassent de ces préceptes.
Ainsi un homme ultra-orthodoxe a été présenté devant la cour, le 2
novembre 2016, après avoir été accusé d'avoir drogué puis violé sa propre fille.
La liste est longue où le cas de la pureté de certains orthodoxes a été
écornée.
Père violeur |
Il s’agit d’un
jésuitisme dépassé tendant à exclure de la société les femmes uniquement conçues
pour la procréation. Bien sûr la publication de photos de femmes viole le
principe de pudeur d’une communauté religieuse qui vit dans l’anachronisme et
qui représente 11% de la population israélienne. Alors comme Hillary Clinton n’existe
pas, les articles sur elles sont illustrés de photos de son époux Bill ou pire
de son concurrent Trump ce qui lui fait une double exposition.
Parfois
certains journaux, comme le magazine américain Yated Ne’man, osent la
publication d’une photo de la candidate où le visage est dissimulé et où l’on
voit uniquement son bras. En Israël, la pureté est plus poussée car aucun
journal orthodoxe ne se permettrait cet écart d’afficher même le bras d’une
femme. De ce point de vue, les Haredi ne se distinguent pas beaucoup des barbus
iraniens par l’application de préceptes dépassés. Au moins leurs femmes
existent puisqu’elles peuvent s’afficher en burqa.
Le journal
israélien Hamodia applique le même principe de ne jamais publier de photos de
femmes, ni même de publicité. Seuls les barbus noirs ont droit de cité. Hamodia
n’a pas évolué depuis 1969 où les photos de la première ministre Golda Meir
étaient interdites. Drôle de façon de parler de politique en ignorant les
visages de ceux qui la font. Ainsi Hamodia n’a jamais publié les photos de la
ministre des sports et de la culture Miri Regev, ni celle de la justice Ayelet
Shaked ni enfin celle des affaires sociales Gila Gamliel. Elles n’existaient
pas ailleurs que dans leur cuisine.
Le journal Behadrei Haredim basé dans la ville de Bnei Brak avait
usé du logiciel Photoshop pour effacer les visages des femmes ministres. D’ailleurs
son rédacteur en chef Meni Schwartz a appuyé son étonnante position : «Nous
ne montrons pas des photos de femmes par respect pour nos lecteurs et pour la tradition.
Peu importe qui elles sont. Même si Hillary Clinton est élue présidente,
sa photo n’apparaîtra jamais dans notre magazine».
On se souvient
aussi que Ha Meyasser, fondé par un député orthodoxe à la Knesset, avait attiré
l’attention du monde entier en 2015 en publiant la photo de la marche de Paris pour
protester contre l’assassinat des journalistes de Charlie-Hebdo. Le journal
avait purement et simplement éliminé tous les visages des femmes et non des
moindres, ceux de Angéla Merkel, chancelière allemande, et de Anne Hidalgo
maire de Paris.
On se demande jusqu’où va se loger la pudeur et comment des
journalistes modernes peuvent encore accepter de se compromettre dans des
publications sexistes. On se demande aussi comment des partis orthodoxes, qui
interdisent aux femmes de figurer sur la liste des candidats à la Knesset,
peuvent encore participer au gouvernement sous prétexte qu’ils monnayent leur
soutien politique contre des avantages pour leurs écoles talmudiques.
Et en plus leur contribution au rayonnement et au dynamisme du pays est faible, compte tenu de leur système d'éducation où on ne développe pas l'étude des sciences, de l'histoire etc. Mais ils profitent des avantages de l'état et de la société moderne (soins de haute qualité, moyens de transport modernes, systèmes bancaires évolués, etc). Ce parasitisme social est inacceptable et même si l'étude et la pratique religieuses sont tout à fait respectables, elles doivent s'accompagner d'une insertion dans la société pour gagner en respectabilité. Les Hiloni (laïcs, même tradionnalistes), sont excédés et c'est un danger pour la société israélienne.
RépondreSupprimerNous voici retournés au Moyen-Age ou du moins n'en sommes-nous jamais sortis!
RépondreSupprimerLes divinités des trois religions monothéistes sont masculines, inventées par l'homme et pour l'homme pour mieux mettre la femme sous leur joug. C'est l'homme tout puissant qui impose, qui dicte, qui bannit, qui punit la femme d'avoir l'outrecuidance d'exister. C'est l'indécence de l'homme qui domine, qui opprime, et dont la religion lui sert de faire-valoir.
Et plus généralement je rappelle la mise en garde de Simone de Beauvoir "N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question.
Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant."
Ainsi soit-il!
Véronique Allouche
le dessin est très parlant! Diffusez-le surtout sur Facebook ou le "barouh ha chem" devient le leitmotiv de femmes qui se disent modernes et traditionalistes et n'y voient que du feu... que dis-je de la fumée...
RépondreSupprimerla laïcité n'est pas contre la religion mais POUR LE RESPECT DE CROIRE OU DE NE PAS CROIRE !!!!
là où il y a égalité des droits entre hommes et femmes, il y a démocratie et il y a laïcité...
Là où les femmes doivent disparaître de la vue (des hommes), et de la vie sociale, excepté dans leur cuisine, là, la société démocratique et laïque recule...
et le recul va jusqu'au moyen âge, où les guerres de religions (des hommes) faisaient se massacrer par milliers au nom d'un Dieu à l'image de l'homme....
Femmes d'aujourd'hui, jusqu'à quand fermerez-vous les yeux pour ne pas voir votre propre soumission, votre propre humiliation, votre mise à genou comme dans le dessin présenté plus haut? observez ce dessin à nouveau!
Je ne suis pas militante, je suis juste une femme
@....anonyme
RépondreSupprimerJuste un détail qui met à bas votre commentaire que pour l'essentiel je partage.
Pourquoi se cacher derrière un anonymat? Assumer ses propos c'est commencer par dévoiler son identité.
Bien à vous
Veronique Allouche