Le policier de Magnanville et sa femme |
En
l’espace d’une semaine trois attentats terroristes, qui ont frappé les esprits, ont eu lieu le premier à Tel-Aviv, le second à Orlando en
Floride, le troisième à Magnanville dans la région parisienne. Trois attentats commis
par un ou deux tueurs qui se sont, aux Etats Unis comme en France, clairement
réclamés de leur appartenance à Daesh. On peut remarquer que l’organisation «Etat islamique» n’a pas fait sien l’attentat
de Tel-Aviv, comme si elle craignait, à visage découvert, on peut du moins le
supposer, de s’attirer des représailles israéliennes. Mais les buts poursuivis
sont les mêmes, faire le plus de victimes, semer l’effroi, semer la terreur.
La
tuerie dans la boite gay d’Orlando, est à rapprocher de celle qui avait eu lieu
au Bataclan à deux différences prés, ce sont spécifiquement des homosexuels qui
étaient ciblés et le terroriste, qui a tué quarante neuf personnes et qui en a blessé
des dizaines, était seul, sans soutien logistique, mais lourdement armé. Depuis
la destruction des tours jumelles du World Trade Center, des attentats avaient été commis aux Etats
Unis mais aucun n’avait fait autant de
victimes. L’assassinat du couple de policiers assassinés à coups de couteaux chez
eux, l’un devant la porte de sa maison, l’autre à l’intérieur devant son petit
garçon de trois ans répondait au
deuxième objectif, semer la terreur.
Le
tueur a commenté sur Facebook et sur Twitter son double assassinat, montré les
photos de ses victimes, revendiqué son appartenance à Daesh et appelé «à tuer les policiers, les gardiens de
prison, les journalistes, les rappeurs…».
Les candidats au djihad, dans la mesure où ils ont du mal à rejoindre le
califat pour y combattre sont appelés, individuellement par Daesh, à agir là où
ils se trouvent, à tuer les mécréants, même à coups de couteau, s’ils ne sont
pas mieux armés. Larossi Abballa, le
tueur de Magnanville, a accompli son horrible forfait, en lui donnant le
maximum d’écho.
Larossi Abballa |
Ceux qui ont pour mission de nous protéger savent, maintenant,
qu’ils ne risquent pas leur vie, seulement quand ils exercent leurs activités
professionnelles mais aussi en dehors, quand ils regagnent leur foyer qui
devrait rester un havre de paix. Ils savent aussi que leur famille est devenue
une cible. Ils ont demandé de pouvoir garder leur arme de service, 24h/24, même
après la fin de l’état d’urgence, ils ont raison,
cela leur permettra de mieux se protéger.
Mais
chacun d’entre nous, devra se sentir mobilisé dans cette guerre contre le
terrorisme qui malheureusement sera longue. L’islamisme radical veut détruire
la démocratie et ses fondements, notre
art de vivre, notre liberté de croire ou de ne pas croire, l’égalité entre les
hommes et les femmes, le respect de l’autre. Il nous faut défendre nos valeurs,
mais cette guerre sera plus difficile à mener dans les pays démocratiques car
nous ne pouvons la faire, à la manière d’une dictature sud-américaine ou d’un
pays totalitaire, sauf à accepter d’y perdre notre âme.
Les
islamistes veulent abattre la démocratie, ne les aidons pas à y parvenir en la
détruisant de l’intérieur. Nous devons opposer un front uni face à ces
attentats, ne pas essayer d’en tirer avantage, à quelques mois de l’élection
présidentielle en faisant, de manière scandaleuse une surenchère sécuritaire,
qu’on sait difficilement applicable, ou longue à mettre en place. Il y aura
d’autres attentats, les terroristes trouveront toujours des trous dans les
mailles du filet, quelle que soit la vigilance exercée ; le FBI tant vanté
n’a pu prévenir la tuerie d’Orlando, les Israéliens n’ont toujours pas trouvé de
parade contre l’intifada des
couteaux, alors qu’ils ont, malheureusement pour eux, une longue expérience de
la lutte antiterroriste. Nous devons essayer de nous retrouver dans le même état
d’esprit qu’en janvier 2015, et affirmer notre unité encore plus largement si
nous voulons maintenir nos valeurs, tout en luttant contre le terrorisme que
nous pouvons et devons vaincre.
Un ensemble de communautés, de régions et de nations avaient décidé de vivre selon des règles démocratiques sous une République.
RépondreSupprimerRE-Publique= choses publiques. D’où il se déduit que la religion, du domaine privé, est exclue de tout droit à la gestion de la chose publique.
Ceux qui refusent la règle première que les lois de la République sont au-dessus de toute autre loi sont libres d’aller vivre ailleurs.
La fragilité de ce système fait que dés lors qu’une seule communauté refuse ce principe: c’est l’ensemble des communautés qui doivent sortir de ce mode de vie, afin de pouvoir exclure de la république ceux qui s’en excluent.
Cela s’appelle un état de guerre dans lequel tous les principes de droit démocratique deviennent caducs.
Espérer convaincre « démocratiquement » des théocrates d’accepter la règle républicaine est d’une naïveté criminelle.
Il ne s’agit pas de « perdre son âme », il s’agit de se donner les moyens de revenir au mode républicain, sans quoi, il deviendra inaccessible à jamais.
Le vieux principe de Kémal Ataturc qui imposait l’armée comme gardien contre la théocratie reste la seule réponse efficace pour pouvoir espérer revenir au système républicain démocratique.
Il suffit d’observer la transformation de la Turquie pour s’en rendre compte.
Qui, en France, a commencé à faire cette guerre contre le terrorisme dont vous parlez ? Personne ! Est-ce que fouiller des sacs à l'entrée des magasins, ou installer des plantons, partout où c'est possible, cela s'appelle faire la guerre ? Est-ce que - en plein état d'urgence - autoriser des manifestations de masse qui toutes se terminent par de la guérilla urbaine qui prend la police pour cible, cela s'appelle faire la guerre ? Demander plus de sécurité serait même "scandaleux" à vos yeux ? Vous nous conseillez donc : "essayons de nous retrouver dans le même état d'esprit qu'en janvier 2015" ! Et, serais-je tentée d'ajouter : "Inch Allah !"
RépondreSupprimerIl y a dans nos démocraties des mots tabous et comme le faisait remarquer le journaliste et écrivain Mohamed Sifaoui hier dans une émission de télé: " les dirigeants tels qu'Obama ou Hollande parlent de terrorisme, terme vague, alors qu'il s'agit de terrorisme islamiste."
RépondreSupprimerPoint aussitôt repris par le sociologue Michel Wievorka en ces termes:" on ne peut pas parler de terrorisme islamiste car ce serait stigmatiser l'islam." Réponse de Sifaoui:" avec votre logique on ne dirait plus extrême -droite, extrême -gauche car ce serait salir et la droite, et la gauche."
Mal nommer les choses c'est ajouter au malheur du monde a dit Albert Camus.
Et pour toute réponse encourageante à cet état de chose, le premier ministre déclare " d'autres innocents perdront leur vie."....
Continuons donc à se faire massacrer.... et à commémorer!!
Bien cordialement
Véronique Allouche