Les deux candidats, à droite Norbert Hofer |
Le 22 mai, dimanche prochain, se déroulera, en
Autriche, le deuxième tour de l’élection présidentielle et toutes les
conditions sont réunies pour que Norbert Hofer le candidat du FPO, le parti d’extrême
droite, soit élu. Son adversaire, Alexander Van der Bellen, soutenu par
les écologistes, avait été
largement devancé au premier tour. Il ne peut rattraper son retard et battre le
candidat de l’extrême droite, cela tiendrait du miracle, dans la mesure où les
conservateurs et les sociaux-démocrates éliminés dès le premier tour n’ont pas
appelé à voter pour lui.
En l’absence d’un
front républicain les jeux sont faits : l’Union Européenne comprendra en son sein un État dirigé par une
extrême droite xénophobe, autoritaire et eurosceptique. La nouvelle Autriche va
renforcer ainsi au sein de l’Europe les positions du groupe de Višegrad (Pologne,
Hongrie, Slovaquie, République tchèque). Les pays qui composent ce groupe ont
une conception très particulière de la solidarité, elle ne peut s’exercer qu’à
leur avantage, il n’y a pas de retour d’ascenseur et quant à la démocratie, leurs gouvernements
s’efforcent de rogner autant que se peut les
libertés, la liberté de la presse par exemple, sans que cela ne trouble
particulièrement les populations qui continuent à leur apporter leur soutien.
Ils n’ont retenu du libéralisme que le libéralisme économique comme les
dirigeants chinois.
Il ne faut pas se
cacher la tête dans le sable ; on assiste dans toute l’Europe et au-delà,
pour des raisons qui ne sont pas seulement économiques, à une montée de la
xénophobie, du racisme, des nationalismes, au rejet des élites, au repli sur
soi, à la recherche de boucs émissaires.
Ces poisons pénètrent tout le corps social. Les populistes font leur miel de ce malaise. Nous risquons nous même d’en être les
victimes. Marine Le Pen qui avait assisté à Vienne, en 2012, au bal annuel
organisé par les néo-nazis, doit jubiler ;
elle saluera cette victoire de ses amis du FPO comme un prélude à la sienne. Elle est certes créditée
en 2017, au premier tour, d’un score qui
lui permettrait d’être présente au second tour mais sa victoire à l’issue de ce scrutin n’est pas encore, heureusement,
inscrite dans les sondages. Opposée à un candidat de droite, Marine Le Pen serait battue.
La gauche appliquerait
le front républicain et appellerait à
voter contre la fille, comme elle l’avait fait contre le père en 2002. Beaucoup
s’abstiendront, mais les autres, iront voter la rage au cœur, mais ils voteront.
Si le duel avait lieu entre elle et un candidat de gauche, il
n’est pas certain que les droites
appelleraient à lui faire barrage. Ce
serait comme pour les dernières
élections le «ni, ni» qui primerait. Il existe une porosité entre les
deux électorats qui ne peut être niée, reposant sur des valeurs qui leurs sont
communes et qui ont été avivées par la
loi sur le mariage pour tous. Le résultat restera incertain.
Ce ne sont bien
sur que des hypothèses. A un an de l’élection, tout reste à la fois possible et imprévisible. Nous sommes à la merci d’événements extérieurs sur
lesquels nous n’avons pas de prise réelle ou intérieurs comme ces
manifestations qui se perpétuent et qui peuvent à tout moment devenir incontrôlables.
Mais il est certain que l’amplification de cette violence, condamnée par 74 % de la population y compris par ceux qui éprouvent
de la sympathie pour le mouvement, ne peut, à terme, que servir l’extrême
droite.
La xénophobie, le racisme et le repli sur soi ne sont effectivement pas uniquement dus aux seules conséquences économiques. Le nombre important de migrants arrivant en masse et devant lequel les différents gouvernements semblent débordés inquiète les européens. Les attentats meurtriers ont également joué sur les peurs et le rejet de l'autre, c'est à dire des musulmans très nombreux et pour la plupart, peu enclins à partager les valeurs de nos sociétés occidentales.
RépondreSupprimerEnfin pour ne parler que de la France, ces manifestations ultra violentes auxquelles nous assistons démontre l'incompétence et le laisser-faire d'une gauche au pouvoir, qui a pourtant mis en place un supposé état d'urgence dont on ne voit pas l'application en ces temps de troubles sociaux.
C'est ainsi que toutes les conditions sont réunies pour mener à bien le projet de l'extrême droite et personne ne s'en étonnera.
Bien cordialement
@j.Benillouche
RépondreSupprimerLire un article Euro-Francais concernant la politique, sans aucune allusion à Israel et aux juifs dans un blog Franco-juif-Israelien, est une grande première et il serait intéressant de continuer à offrir de temps à autre à vos lecteurs de tels articles compte tenu de l'origine et de la culture du plus grand nombre d'entre eux.
Bernard Meyer