Les résultats des caucus de l’Iowa, ont
créé la surprise chez les Républicains
comme chez les Démocrates. Les modérés
n’ont pas fait les meilleurs scores ; les électeurs ont penché vers les
extrêmes. Dans le camp républicain, Ted
Cruz, le sénateur du Texas, proche des Tea Party, devance le milliardaire
Donald J. Trump qui se vantait de toujours gagner, d’être toujours le premier.
Mais Marco Rubio, le sénateur de Floride qui aurait dû avoir la faveur des
Républicains modérés n’arrive qu’en troisième position. Chez les Démocrates,
Hillary Clinton, qui partait favorite, a fait jeu égal avec le sénateur du
Vermont, Bernie Sanders. Elle n’a gagné que de quelques voix contre celui qui se
présente comme un social-démocrate.
Les candidats républicains, à
l’investiture présidentielle, proposent des programmes qui prennent
systématiquement le contre-pied de la politique menée, depuis huit ans, par Barack Obama, en politique intérieure,
sur l’immigration, sur la protection sociale, sur la fiscalité, et en politique
extérieure, sur l’accord avec l’Iran, sur les relations avec la Russie, avec la
Chine….Tous veulent que les États-Unis cessent de décliner, qu’ils retrouvent
leur rang de première puissance. Ils ont tous affirmé qu’ils étaient les mieux
placés pour y arriver, avec l’aide de Dieu. Chacun des candidats avait fait
étalage de sa foi, Ted Cruz, par exemple, proche des Tea party, avait déclaré
lors d’une réunion : «un président
qui ne commence pas sa journée à genoux ne serait pas prêt pour être
commandant-en-chef». Les références religieuses n’ont pas manqué dans les
discours des uns et des autres, à
l’exception de ceux de Donald Trump, n’est-il pas lui-même «tout-puissant».
Chez les Démocrates, Hillary Clinton
et Bernie Sanders défendent des positions proches ou identiques mais ils sont en désaccord sur l’ampleur et les
modalités des réformes à mener. Ils ne se sont affrontés qu’à fleurets mouchetés. Hillary Clinton, semble
t’il, ne s’attendait pas à ce que Bernie Sanders fasse jeu égal avec elle,
qu’il soit le grain de sable dans la
course démocrate. En fait, il la double sur sa gauche ; elle se dit
progressiste, il se dit socialiste, ce n’est plus un gros mot, social-démocrate
à la scandinave.
Ils sont tous deux pour l’égalité
hommes-femmes en matière salariale mais lui, souhaite doubler le montant du
salaire minimum. Il veut imposer la gratuité de l’enseignement supérieur, et
rendre universelle la couverture de santé. Il bénéficie du soutien des jeunes,
il considère que l’élite politique est l’otage des groupes d’intérêts qui
financent les campagnes électorales. Il met en doute et là, il s’attaque
directement à Hillary Clinton, l’indépendance dont elle pourrait faire preuve
vis-à-vis de Wall Street alors qu’elle en accepte les contributions financières.
Il dénonce la corruption exercée par l’argent sur la démocratie américaine. Il
n’accepte, quant à lui, que les dons, effectués à titre individuel, qui ne
dépassent pas 2.700 dollars. Les petits ruisseaux font les grandes rivières,
dit-on : dans les 24 heures qui ont suivi les caucus de l’Iowa, son équipe
de campagne a récolté la somme record de 3 millions de dollars !!
Qui est ce Bernie Sanders qui tient
la dragée haute à Hillary Clinton ? Il est né à Brooklyn, en 1941, dans une famille juive
émigrée de Pologne. Durant ses études à l’université de Chicago, il milite dans
les milieux gauchistes contre la guerre du Vietnam. En 1981, il est élu maire
d’une petite ville du Vermont ; en 1990 il remporte l’unique siège de
représentant du Vermont. Il est le troisième socialiste de l’histoire élu à la Chambre
des Représentants. Il ne renie pas ses convictions pacifistes, devenu sénateur,
il est un des rares élus à s’opposer à l’invasion de l’Irak en 2003. Il
s’oppose en 2010 à la reconduction des exemptions fiscales en faveur des plus
favorisés, héritées de la présidence de Georges W Bush. Cette trajectoire, sa fidélité à ses idées, le rend très populaire dans la gauche du
parti démocrate et lui permet, à 74 ans,
de défier la favorite Hillary Clinton.
Mais le combat est inégal, Hillary Clinton, 68 ans, bénéficie
d’une grande expérience dans la direction des affaires qu’elle a acquise à la
Maison Blanche auprès de son mari, mais aussi, en tant que sénatrice de l’État de New York de 2001 à 2009
et enfin Secrétaire d’État des États-Unis
de 2009 à 2013 sous la présidence d’Obama. Elle est soutenue par son mari, par
l’establishment démocrate, discrètement par Obama ; elle a la compétence,
la combativité nécessaire pour gagner ; il lui manque le charisme qu’en
revanche possède Bernie Sanders. Alors
si un démocrate gagne l’élection présidentielle, après un noir, une femme ou un
Juif ?
J'espère que ce ne sera ni un noir, ni une femme, ni un juif.
RépondreSupprimerJe n'ai rien contre les noirs les femmes ou les juifs. Mais je pense que le temps est venu pour des relations plus soutenues avec Israel, de voir arriver un républicain un peu plus ferme et moins rêveur dans cette partie du monde qui s'annonce des plus mouvementée.
Bernard Meyer