LA JUSTICE ISRAÉLIENNE PASSE TOUJOURS CONTRE LES TERRORISTES
Par
Jacques BENILLOUCHE
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C’est une règle non écrite qui perdure depuis la nuit des temps et surtout depuis la création de l’État d’Israël qui a décidé de s’ériger en justicier des meurtres contre les civils juifs innocents et surtout contre les enfants. «Œil pour œil, dent pour dent» (Exode 21, 23-25). Chacun est puni en proportion du mal qu'il a fait. Mais les Israéliens n’utilisent pas ce principe par vengeance mais pour éradiquer, ou pour le moins freiner, les tentatives d’assassinats de civils désarmés.
Joseph Harmatz |
Il
n’y avait rien de plus noble après la Shoah que de songer à se venger des
assassins nazis, mais les Juifs n’avaient pas la culture du meurtre ni celle de
la vengeance. Par ailleurs la Shoah avait pris des proportions telles que toute
vengeance pouvait paraître insignifiante et sous-évaluée par rapport à l’horreur
qui avait décimé six millions de morts. Mais au lendemain de la guerre, nombreux
étaient ceux qui ne pouvaient pas oublier ni pardonner ; ils ne songeaient
qu’à faire payer les nazis encore vivants.
Il n’y avait rien de comparable
entre ces méthodes artisanales et la machine de destruction nazi mais le
symbole y était. Ainsi Joseph Harmatz, jeune rescapé en 1943 du ghetto
lituanien de Vilnius, qui ne vivait plus qu’avec l’obsession de faire payer les
criminels, avait organisé un commando juif chargé de liquider des Allemands. En
1946, il avait participé, avec un groupe de partisans juifs «les Justiciers»,
à l'élimination de plus de 300 prisonniers allemands dans un camp, près de
Nuremberg.
Puis
avec la sensation d’avoir vengé ceux qui étaient parti en fumée, il s’était
installé en Israël, au nord de Tel-Aviv, où il avait occupé le poste de président mondial de l’ORT
(Organisation internationale juive pour l'éducation), puis de conseiller à
l'Unesco. Il n’était pas fier de ses actions et il ne s’en était jamais vanté ni auprès de ses
amis ni auprès de sa famille qui ignorait qu’il avait été un ancien soldat de l’armée
des ombres. Il avait décidé de rompre le silence en 1998.
Membres du groupe Nakam |
Il
est vrai qu’Israël n’a jamais accepté et n’accepte jamais qu’on divulgue ses
actions clandestines qui pourraient être mal interprétées. L’opération Nakam
(vengeance) avait été soutenue par les dirigeants sionistes du bout des
lèvres car elle ternissait l’image des Juifs. David Ben Gourion, droit dans ses
principes, n’avait pas voulu cautionner ses opérations : «Nous prendrons
notre revanche, comme État, en demandant des réparations». D’ailleurs à la
création de l’État d’Israël, il mit fin à ces opérations clandestines. Joseph
Harmatz a ensuite reconnu qu’il avait été soulagé par la décision du premier
ministre qui avait eu raison selon lui de «penser à l’avenir plutôt qu’au
passé».
Mais
ces éliminations n’ont jamais pris fin au grand jour. Elles étaient alors conduites
dans le secret total sous l’égide de l’État qui en donnait l’ordre, jamais par
esprit de vengeance mais pour des raisons sécuritaires puisqu’il fallait éliminer
les leaders du terrorisme. Mais parfois le gouvernement israélien se trouvait
contraint de donner une publicité à ces actions pour qu’elles servent d’avertissements ou de leçons à ses ennemis. Ainsi le massacre des otages de Munich en 1972
imposait une réaction à la hauteur de l’événement.
Golda
Meir décida alors à l’automne 1972 de l'opération Colère de Dieu ou opération
Baïonnette, effectuée par le service Action du Mossad visant à
assassiner les auteurs directs ou indirects du massacre des athlètes. Les
cibles visées par l'opération incluaient les membres du groupe palestinien
Septembre noir qui furent responsables de la prise d'otage de Munich, ainsi que
des membres de l'OLP accusés d'être impliqués dans l'opération. L'opération dura
plus de vingt ans parce que tous les auteurs sans exception devaient payer. Durant
ces années, les unités israéliennes chargées de cette mission exécutèrent à
travers l'Europe une dizaine de Palestiniens et de ressortissants de pays
arabes. Un assaut militaire additionnel, dirigé par Ehud Barak, fut mené au
Liban par des commandos israéliens afin de tuer des cibles palestiniennes
précises.
Imad Moughnié |
Un
autre meurtre était resté sans commanditaire bien que les auteurs aient été
parfaitement identifiés. Israël n’avait jamais revendiqué l’opération. Le
Washington Post a révélé ce 31 janvier 2015 que l’ancien haut responsable de la
branche militaire du Hezbollah, Imad Moughnié, avait été tué à Damas en 2008
dans une opération conjointe effectuée par la CIA et le Mossad. La bombe, spécialement
conçue par l’agence américaine dans une de ses bases en Caroline du Nord et installée
dans son véhicule par les experts israéliens, avait été actionnée depuis Tel
Aviv. Le Hezbollah avait quant à lui accusé l’État hébreu d’en être le commanditaire.
Ces révélations sont intervenus au lendemain de l’opération israélienne du 18
janvier 2015 ayant amené à la mort du fils d’Imad Moughnié, Jihad, et d’un
général des Gardes révolutionnaires iraniens à proximité de la ville de Quneitra,
dans le Golan syrien. Leur convoi avait été visé par les missiles d’un
hélicoptère d’attaque.
Buenos Aires 1994 |
Imad
Moughnié figurait sur la liste des personnes les plus recherchées par les
autorités américaines, en raison de sa participation supposée aux attentats
ayant visé les forces américaines stationnées à Beyrouth en 1983. Il était
accusé d’avoir été à l’origine de l’attentat qui avait détruit l’ambassade
américaine de Beyrouth, tuant 63 personnes dont 8 officiers de la CIA, ainsi
que de l’attentat visant les Marines stationnés à l’aéroport de Beyrouth,
faisant plus de 242 morts.
Les autorités israéliennes l’accusaient de leur côté
d’avoir commandité les attaques ayant visé la communauté juive de Buenos Aires
en 92 et 94. L'attentat de 1994 à la voiture piégée, perpétré le 18 juillet
1994 dans la capitale argentine, avaient visé un bâtiment abritant plusieurs
associations juives, dont l'Association mutuelle israélite argentine (AMIA) faisant
84 morts et 230 blessés. Israël n’avait jamais pardonné.
Samir Kantar |
Enfin dans la liste des terroristes, Samir Kantar s’était distingué par un meurtre lâche et odieux le 22 avril 1979.
Avec trois autres terroristes du Front de libération de la Palestine, venant du
Liban à bord de canots pneumatiques, ils avaient débarqué dans la nuit près
de la ville de Nahariya. Ils avaient enlevé le père, Danny Haran, et sa petite
fille de quatre ans Einat Haran. Lors d'un échange de tirs avec la police
israélienne, Samir Kuntar avait exécuté le père sur la plage, d'une balle dans
la tête, puis avait fracassé la tête de la petite fille sur les rochers de la
plage à l'aide de la crosse de son fusil. Il avait été libéré lors d’un échange
et se pavanait à l’occasion des défilés des troupes du Hezbollah.
Les
medias syriens ainsi que le Hezbollah ont confirmé ce 20 décembre que des missiles
tirés par des avions de l'armée de l'air
israélienne ont détruit un bâtiment dans le district de Jaramana à Damas et tué
Samir Quntar, chef des réseaux de terroristes du Hezbollah dans le sud de la
Syrie et au Golan. Issam Sha'alan, haut commandant de l'Organisation nationale
de la résistance du Golan syrien a également été tué. Cette organisation avait
été créée par les services de renseignement syriens pour prendre part à des
opérations terroristes contre Israël. Kuntar était inféodé aux brigades
iraniennes Al Qods, dirigées par le général Qassem Soleimani, commandant des
forces iraniennes en Syrie, au Liban et en Irak.
L’armée
de l’air israélienne a vengé le crime perpétré plus de 36 ans auparavant pour
démontrer qu’aucun crime contre les civils juifs ne restera impuni. Israël est patient et n’oublie
jamais.
La photo du groupe de partisans armes dans ton article, Jacques, est en fait la photo d'un groupe juif arrive a Vilnius le jour ou le lendemain de l'arrivee de l'Armee Rouge. Il s'agit dun groupe de partisans juifs ou on distingue aisement Abba Kovner, l'un des chefs de la resistance juive a Vilnius. Abba Kovner, arrive en Israel, devint ;e commissaire politique du Palmakh.
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