LE SOUHAITABLE ET LE POSSIBLE
Par Marianne ARNAUD
Au
moment où le président Hollande a tant de mal à former cette «coalition
planétaire» qui nous a été promise, il devient de plus en plus évident que
son engagement «d'éradiquer» le terrorisme est hors de sa portée.
D'autres
– et de plus prestigieux, et de plus puissants – s'y sont déjà essayé avant
lui, ainsi Bill Clinton après les attentats contre les ambassades des
États-Unis à Nairobi et Dar-es-Salam en 1998, ou George Bush, après l'attaque
des tours jumelles de New-York. Ces réactions de vengeance ont semé le chaos
dans tout le Moyen-Orient, et même au-delà, qui aujourd'hui, nous revient en
boomerang.
Comme
le dit Jean-Christophe Notin, auteur de
La guerre de France au Mali : « ...le départ du porte-avions Charles
de Gaulle et la multiplication des frappes aériennes donnent une idée exagérée
de la capacité de nuisance de la France : à vrai dire, même en déployant
au-dessus de la Syrie toutes les armées de l'air de tous les pays de la
coalition, l'État islamique sévirait toujours». Car l'islamisme est un
phénomène mondial, une guerre avant tout arabo-islamique, où une minorité
d'hommes déterminés prétendent faire revenir un milliard d'êtres humains à
l'ordre juridique et politique qui prévalait dans la péninsule Arabique au VIIème
siècle, ainsi que l'explique Renaud Girard du Figaro.
Si
l'éradication de l'islamisme mondial, pour souhaitable qu'elle soit, n'est pas
à notre portée, il n'en est pas de même sur le territoire national. On nous a
dit que nous étions en guerre. Mais c'est en France que nos gouvernants doivent
mener cette guerre en traquant sans répit et avec force et détermination, tout
ce que le pays abrite de cellules islamistes où qu'elles se trouvent sur le
territoire.
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Djihadistes français |
De jeunes fanatiques – nos compatriotes – s'attaquent à nous parce
que depuis deux générations, on leur a appris à haïr la France, faute de leur
apprendre à l'aimer. On n'a pas voulu qu'ils s'approprient notre histoire et
notre culture, pour qu'elles deviennent leur histoire et leur culture. On a
préféré les renvoyer à eux-mêmes en acceptant des conduites communautaristes en
contradiction complète avec les lois de la République et ses valeurs. On les a
traités comme s'ils étaient nos propres victimes. Et c'est ainsi que, de
repentance en repentance, on leur a fourni les armes qu'aujourd'hui ils
retournent contre nous.
6 commentaires:
Bien vu Madame Arnaud : pour éviter de perdre son électorat , le Président veut nous entraîner dans une guerre lointaine et impossible à mener et encore moins à gagner . La sécurité des Français c'est en France qu'il faut l'assurer, en regagnant " les territoires perdus de la République" et non pas en se risquant dans une expedition qui ressemble à une croisade !
"On leur a appris à haïr la France" dites-vous. J'entends vos propos que j'interprète comme ironiques.
Toutes les émigrations précédentes se sont faites dans l'acceptation de notre modèle démocratique. Et ce avec les difficultés que l'on peut deviner, tant par la langue, la culture et un mode de vie différents. De surcroît pour ne prendre qu'un exemple, les espagnols ou les italiens ainsi que les pieds noirs pourtant français, subissaient le rejet de bon nombre de nos concitoyens. Et pourtant malgré toutes ces difficultés, ils ont lutté pour se faire une place dans notre société et y sont parvenus parce qu'ils ont fait l'effort de s'approprier notre histoire et notre culture. Lorsqu'on est étranger dans un pays, on s'intègre ou on le quitte. Eux ne se sont pas intégrés mais ne l'ont pas quitté, avec toutes les conséquences que l'on voit aujourd'hui.
Bien cordialement
Véronique Allouche
@ André
Je suis très heureuse que vous partagiez ce point de vue, ce qui n'est pas si évident en cette période qui se veut guerrière mais très peu réformatrice.
A propos de récupération, il faudrait souligner que celle des massacres de Paris, par ceux dont la politique laxiste n'a pas pu les protéger, est devenue tellement indécente, que des familles de victimes ont décidé de boycotter officiellement les cérémonies prévues vendredi.
@ Véronique ALLOUCHE
Je vous remercie pour votre commentaire. Le constat que je fais est plus amer qu'ironique. Depuis des lustres, on nous explique que pour accueillir l'autre, il vaut mieux ignorer qui on est. Et les malheureux Français qui osaient parler de leur identité étaient cloués au pilori, au mieux, de la ringardise, au pire, du fascisme, par les progressistes qui aujourd'hui nous demandent de mettre le drapeau tricolore à nos fenêtres.
Quant à ces jeunes à qui nous n'avons pas voulu imposer nos valeurs par le savoir, pour ne pas les brusquer, ils se tournent tout naturellement vers ceux qui se chargent de remplir leurs têtes que nous avons laissées vides.
Très cordialement à tous deux.
Je suis content de voir que nous sommes 3 à avoir vu juste et à avoir dénoncé l'aveuglement de ceux qui nous traitaient de petainistes ou de FN quand nous appelions les choses par leur nom !
Nous sommes au moins 3 à avoir vu juste
@Marianne Arnaud
Merci pour votre réponse.
La récupération politique de l'hommage qui va être rendu aux victimes demain est incontestable. Surtout lorsqu'on pense au même hommage des victimes de Mohamed Merah, rendu huit mois après les faits.
Il est vrai qu'à l'époque, aucune élection ne suivait cet attentat.
Bien cordialement
Véronique Allouche
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