POUR UNE UNION SACRÉE EN ISRAËL
Par Jacques BENILLOUCHE
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Souk de Jérusalem |
Les terroristes ont décidé de dicter
notre comportement et notre emploi du temps. Finies les balades nonchalantes en
ville, dans les souks et dans les marchés. La peur est entrée dans les esprits, surtout à la sortie des
écoles. Seuls les déplacements indispensables sont maintenus faisant de
certains quartiers des zones fantômes. C’est la réussite dont les terroristes
peuvent se prévaloir en portant atteinte à la vie économique des petites
boutiques, des marchands souvent arabes et des commerces de proximité.
Le
doute s’est installé
Mais le plus grave est le doute
qui s’installe à l’égard d’Arabes qui ont toujours côtoyé les Juifs parce qu’ils
faisaient partie intégrante de la vie sociale israélienne. Certaines villes ont
interdit aux Arabes de travailler dans les écoles par crainte de les voir s’en
prendre aux enfants. Tel autre immeuble a renvoyé l’homme chargé depuis une dizaine
d’années de l’entretien des communs et du jardin. C’est le signe de l’existence
d’une panique incapable d’être surmontée autrement que par des mesures
inadéquates.
Nous risquons d’entrer dans un
cycle d’attentats et représailles rappelant aux anciens les événements
dramatiques et les massacres en Algérie dans les derniers mois de la présence
française. Le gouvernement n’a pas beaucoup d’outils entre ses mains. Il
dispose de deux mesures applicables immédiatement.
Décréter un état d’urgence
pourrait être dissuasif d’une part pour rassurer la population et d’autre part
pour limiter l’action des terroristes. L'état d'urgence implique un péril
imminent dans le pays. Ce péril existe réellement puisque l'on compte tous les jours les
morts. Dans ce cas, certaines libertés fondamentales peuvent être restreintes,
comme celle de circuler ou la liberté de la presse. Cela fait partie des mesures
autorisées par l’ONU dans l’article IV du Pacte international relatif aux
droits civils et politiques. L’Etat peut prendre des mesures exceptionnelles si
elles n’entraînent pas une discrimination fondée uniquement sur la race, la
couleur, le sexe, la langue, la religion ou l’origine sociale. Cela risque d’entraîner
certes des débordements.
État
de siège
L'état de siège est le
deuxième dispositif juridique qui peut
être mis en œuvre par le gouvernement. Dans ce cas, l'armée remplace la police
pour la sécurité publique et certaines libertés de l’État de droit (circulation,
manifestation, expression) sont fortement restreintes. Les medias sont
contrôlés. Un couvre-feu peut s’appliquer dans certaines villes ou quartiers. La
mobilisation nationale peut être décidée. Des hommes, des militants et même des
députés peuvent être emprisonnés par mesure préventive ou parce que leurs
déclarations incendiaires portent en elles le germe d’une violence entre
communautés. Les tribunaux civils sont remplacés par des tribunaux militaires
tandis que la surveillance de la population est accrue. Les députés ne peuvent
plus se lancer dans des diatribes pour enflammer leurs militants. Des mesures limitant le droit des civils
peuvent être prises sans en référer à la Cour Suprême chargée de sauvegarder
les atteintes aux libertés. Des meneurs peuvent être expulsés, même s’ils ne
sont pas passés à l’acte. Il s’agit surtout de mesures de dissuasion permettant
aux forces de l’ordre d’agir en toute liberté pour traquer les terroristes,
ceux qui leur tiennent la main et ceux qui les inspirent.
Allons maman, nous ne donnons pas l'impression d'être des Juifs, on peut aller à l'école à présent ? |
Aujourd’hui, devant le danger il
faut une union sacrée de toutes les forces vives du pays, en rangeant de côté les
oppositions politiques, certes légitimes, et les choix de clans. Ces attentats
qui ont lieu chaque jour ont un impact certain sur la vie des Israéliens.
D’abord ils génèrent la peur, le soupçon sur tous les Arabes, le doute sur la
capacité sécuritaire du pays et le scepticisme sur l’efficacité
gouvernementale. L’autre aspect concerne l’économie israélienne et le risque
d’effondrement des villes et des commerces arabes et juifs. La déstabilisation
du pays est évidente. En instillant le danger dans toutes les villes, la peur
semble avoir changé de camp ; elle est à présent du côté des Juifs. C’est le
but recherché par les terroristes.
Tourisme
en berne
Les quartiers arabes de Jérusalem
et de Jaffa sont déjà désertés par les touristes. Certains commerçants ont
décidé de se regrouper en association pour organiser des visites sous bonne
garde policière. L’idée est certainement bonne mais le tourisme sous cette
forme originale risque de ne trouver que peu d’adeptes sauf pour ceux qui
veulent montrer qu’ils savent dépasser leur peur. Les commerçants arabes, qui
vivent de l’apport extérieur, sont les premiers à souffrir de cette situation
tendue. D’ailleurs le maire arabe de Nazareth, Ali Salem, ne s’est pas trompé
et a déjà anticipé le danger pour sa ville. Il n’a pas attendu pour invectiver
en pleine rue le leader de la liste arabe unie à la Knesset, Ayman Odeh, alors
que ce dernier répondait en direct à un journaliste : «Ayman, va t’occuper
ailleurs, tu as ruiné notre ville !».
Ayman Odeh |
Toutes les villes à majorité
arabe, Nazareth en particulier, vont se trouver désertées d’une part par les
Juifs qui craignent pour leur vie mais aussi par les touristes étrangers à qui
on déconseillera de visiter les souks. Il y a une certaine volonté sous-jacente
chez les terroristes de punir les Arabes parce qu’ils collaborent avec les
Juifs et de porter atteinte à l’économie
d’Israël en touchant l’une de ses ressources importantes, le tourisme. Comme du
temps de la guerre du Golfe, rares sont les Juifs qui déserteront le pays, au
contraire. Mais il est difficile de ne pas être inquiet pour des gamins en
ville et pour des vielles dames sans défense.
Les
spécialistes
Il faut donc faire appel à tous
les spécialistes du terrorisme sans tenir compte de leur sensibilité politique.
Avi Dichter, l’homme de fer, avait déjà tracé la voie. Ancien fidèle d’Ariel
Sharon, ancien chef du Shin Beth, le service de renseignement intérieur. Il y avait
gravi tous les échelons après avoir collaboré avec les services américains. Ce
fils de survivants de la Shoah fut aussi un soldat des grandes guerres qui
ont façonné Israël. Il était de ceux qui ont conquis Jérusalem en 1967 et de
ceux qui ont pu prier pour la première fois devant le Kotel, le mur des
Lamentations. Il a été un parachutiste d’élite. Ariel Sharon en avait fait le «monsieur
sécurité» lors de la fondation du parti Kadima.
Des hommes de sa trempe doivent
transcender les clivages politiques actuels pour une mission sacrée pour sauver
Israël du péril terroriste. Il a toujours placé les intérêts
supérieurs de l’État hébreu au-dessus des siens, sans compromission d’aucune
sorte. Benjamin Netanyahu avait déjà fait appel à lui comme ministre de la
Défense du Front Intérieur. Il a une poigne de fer et des convictions d’acier pour mettre en place le système
qui permettrait aux Israéliens de retrouver la sérénité et la sécurité. Les
révolutions arabes ont bouleversé la stabilité de la région ; Israël doit
à présent changer sa manière de voir et d’agir. Avi Dichter a l'avantage de voir l’ennemi
partout et il sait distinguer ceux que nous devons suspecter des autres. Parce qu’il
a trois enfants et quatre petits-enfants il saura, en pensant à eux, trouver la
parade contre ces fous qui mettent en danger la vie de civils innocents.
L’union sacrée redonnera au pays son assurance d’hier. Il ne s'agit pas de former un gouvernement d'union nationale qui sera un gouvernement d'inertie nationale, mais de réunir tous les spécialistes du contre-terrorisme pour endiguer ce mal, souhaitons-le, temporaire.
L’union sacrée redonnera au pays son assurance d’hier. Il ne s'agit pas de former un gouvernement d'union nationale qui sera un gouvernement d'inertie nationale, mais de réunir tous les spécialistes du contre-terrorisme pour endiguer ce mal, souhaitons-le, temporaire.
Rien ne peut se faire sans l'appui de militants arabes, le maire de Nazareth, et les syndicats de commerçants arabes doivent se mouiller, il n'y aura pas d'union sacrée porteuse d'avenir, si cette union n'est pas multi ethnique. Les discours racistes n'ont pas leur place, le président Riveline doit être à la barre.
RépondreSupprimerC'est vrai que ce n'est jamais facile ce genre de situation,mais il y a un moment ou il faut prendre les bonnes décisions même si nous les souhaitons temporaire,j'ai confiance !
RépondreSupprimerCher monsieur Benillouche,
RépondreSupprimerQue répondriez-vous à Daniel Seidemann, avocat israélien, né à New-York, président d'une ONG : "Jérusalem terrestre", dont Le Figaro publie une interview et qui constate : "Nous, Israéliens, sommes un peuple étrange : quand les Palestiniens sont non-violents, nous ne négocions pas avec eux parce que nous n'y sommes pas forcés, et lorsqu'ils sont violents, nous ne négocions pas... parce qu'ils sont violents." ?
Il continue : "Le soulèvement palestinien s'arrêtera quand l'occupation s'arrêtera. Et celle-ci prendra fin avec le tracé d'une frontière... Jérusalem montre ce que serait la réalité d'un État binational - ce n'est pas joli à voir. Et c'est à Jérusalem que le conflit politique menace de se transformer en conflit religieux, encore plus dangereux."
Très cordialement.
Daniel Seidelmann se disqualifie lui même des le début de son article
SupprimerIl fait partir la vague de violence de l'assassinat d un jeune palestinien en oubliant les trois adolescents juifs enlevés et tués quelques jours avant
Les assassins du palestinien sont en prison
Les assassins des trois adolescents juifs sont fêtés et honorés par les Palestiniens et leurs familles touchent des pensions
Tant que les Palestiniens n accepteront pas le caractère juif d Israël et continueront leur enseignement de la haine il n'y aura pas de paix
La seule solution sera de les expulser pourquoi pas en Syrie comme les Arabes ont expulsé tous leurs Juifs
Daniel Seideman se disqualifie lui même il fait partir le début des troubles de l assassinat d un jeune Palestinien en oubliant les trois adolescents juifs enlevé et assassines par des arabes quelques jours auparavant
SupprimerLes Juifs accusés sont en prison les assassins palestiniens sont fêtes et glorifiés et leurs familles touchent des pension de l autorité palestinienne
Tant que que les palestiniens ne reconnaîtront pas le caractère juif d Israël il n'y aura pas de paix
La seule solution serait de les expulser pourquoi pas vers la Syrie comme les pays arabes ont expulsé leurs citoyens juifs
L’équilibre est déséquilibré par quelques cancres manipulés, la démocratie est fragile.
RépondreSupprimerCelui qui prône sans arrêt la Haine de l'autre ne
RépondreSupprimerPeut prendre à la paix.des concessions sont à faire
Pour les deux,sans une collaboration avec la police
Palestinienne et israélienne,le chaos continuera dans la région.