Pages

vendredi 23 octobre 2015

L’HISTOIRE DE LA SHOAH REVISITÉE PAR NETANYAHOU Par Gérard AKOUN




L’HISTOIRE DE LA SHOAH REVISITÉE PAR NETANYAHOU

Par Gérard AKOUN


Lors d’un discours prononcé, mardi devant les délégués du Congrès sioniste mondial à Jérusalem,  Benyamin Netanyahou a affirmé qu’Hitler n’avait pas initialement l’intention d’anéantir les Juifs mais qu’il cherchait  à les expulser d’Europe. Ce serait sous l’influence de Hadj Amine al- Husseini, grand mufti de Jérusalem, qu’il  aurait changé d’avis et décidé de les exterminer. Le dignitaire religieux, un  palestinien ennemi juré des Juifs, s’est  rendu à Berlin fin 1941 pour  demander à Adolf Hitler de renoncer à son projet d’expulsion car lui aurait-il dit,  selon Benyamin Netanyahou : «si vous les expulsez, ils viendront tous en Palestine»  ce à quoi Hitler aurait rétorqué : «que dois-je faire d’eux ?» et le Palestinien de répondre : «Brûlez- les».




Cette conversation aurait eu lieu le 28 novembre 1941. L’hypothèse selon laquelle Hadj Amine al-Husseini aurait pu être la source d’inspiration de la solution finale est rejetée par la quasi-totalité des historiens de la Shoah. L’ordre de procéder à une solution finale contre les Juifs a été donné en juillet 41, donc bien avant la rencontre du mufti avec Adolf Hitler et la Shoah par balles avait commencé dès l’invasion de l’Europe de l’Est en 1939, soit plus de deux ans avant la visite du grand mufti à Berlin. 
Certes le grand mufti haïssait les Juifs, ses sympathies pronazies étaient connues ; il tenta de créer une division musulmane SS composée de Bosniaques pour combattre aux côtés des Allemands sur le front de l’Est. C’est un criminel de guerre, le meilleur allié que les nazis aient pu avoir dans le monde arabe, mais de là à en faire l’inspirateur de la solution finale, ou «l’un de ses principaux architectes» comme l’avait déclaré, déjà, Benyamin Netanyahou dans un discours prononcé en 2012 devant la Knesset, il y a un pas à ne pas franchir, cela reviendrait presque à  absoudre Hitler et les nazis de leurs crimes. Ils étaient,  certes, des criminels mais  sous influence, manipulés par le grand mufti.
Bosnie 1941

Pourquoi Benyamin Netanyahou  prend il le risque de banaliser la Shoah, qui veut-il convaincre que l’initiateur principal de la solution finale du plus grand massacre de Juifs  n’était pas un Européen mais un Arabe musulman ? Ses concitoyens bien sûr, mais aussi les Juifs du monde entier en essayant de démontrer que les Palestiniens d’aujourd’hui, avec le terrorisme, comme le grand mufti hier poursuivent le même but : l’anéantissement des Juifs ou tout au moins des Israéliens. Ils utilisent pour arriver à leurs fins le mensonge ; Amine al-Husseini, dans la Palestine sous mandat, avait déjà suscité des émeutes en affirmant que les Juifs voulaient s’en prendre à la mosquée Al Aqsa ;  les islamistes palestiniens en font autant malgré les dénégations du gouvernement israélien.

Devant le tollé soulevé en Israël par ses déclarations, Benyamin Netanyahou a affirmé dans un communiqué que ses propos avaient été mal interprétés. Hitler a-t-il dit «était responsable de d’extermination de 6 millions de juifs européens. Personne ne le met en doute» mais a-t-il ajouté « nous ne devons pas ignorer ceux qui l’ont encouragé à adopter la solution finale». En partance pour l’Allemagne, pour répondre à l’invitation de Madame Merkel, le premier ministre s’adressant à des journalistes, a précisé qu’il avait voulu montrer : «que l’ancêtre du nationalisme palestinien, sans État et sans ce qu’on appelle une occupation, sans les territoires et sans les implantations avait déjà le projet, à travers l’incitation systématique à la haine, d’anéantir les Juifs».
Il y a quelques années, pour bien montrer le danger que représentaient les Palestiniens pour les Juifs, on comparaît Arafat à Hitler, laissant entendre ainsi que le chef de l’OLP pouvait être l’artisan d’une nouvelle Shoah. Si l’on prend au sérieux les déclarations de Benyamin Netanyahou, c’était une erreur, il aurait fallu le comparer au grand mufti de Jérusalem  qui  a été l’inspirateur de la solution finale. Hitler et les nazis n’étaient que des exécutants. C’est, pour le moins, du révisionnisme.

7 commentaires:

  1. Je pense que Netanyhaou a peut-etre raison mais il s'est mal exprime.
    Dans la foulee de l'arrivee des nazis au pouvoir en 1933, ont commence les persecutions et meme les meurtres des juifs. Tout cela c'est emplifie avec l'invasion de l'URSS a partir deJuin 1941, notamment avec l'utilisation des camions-chambres a gaz mais aussi au moyen de pendaisons et de tueries par mitrailleuse a la chaine.
    Meme apres la creation du premier camp de la mort a Chelmno a la fin de 1941, les meurtres de juifs n'etaient pas encore executes a cette echelle industrielle que nous nommons "Shoah" et les nazis n'excluaient toujours pas qu'une partie des Juifs, ceux qu'on arriverait pas a eliminer, devrait etre expulsee des territoires conquis.
    Ce n'est surement pas un hasard si la conference de Wanzee, qui a mis en chantier la solution finale - meurtre des Juifs a l'echelle industrielle - s'est tenue moins de 2 mois apres la rencontre d'Hitler avec le moufti. CQFD.

    RépondreSupprimer
  2. Je pense que Netanyahou a raison mais qu'il s'est mal exprime.
    C'est vrai que des l'arrivee des nazis au pouvoir en 1933, les persecutions et les meurtres de Juifs sont devenus monnaie courante.La situation des Juifs s'est encore degradee a partir de Juin 1941, lors de l'invasion de l'URSS, avec la mise en chantier d'executions en series par mitrailleuse ou au moyen de camions faisant office de chambres a gaz. Pourtant, ces executions de masses n'etaient pas encore a l'echelle industrielle, meme apres la creation a la fin de 1941, du premier camp de la mort a Chelmno.
    Ce n'est donc probablement pas un hasard si la conference de Wanzee, ou a ete adoptee l'elimination totale des Juifs par des moyens industriels, s'est tenue moins de 2 mois apres la rencontre d'Hitler avec un moufti qui cherchait a resoudre son propre probleme juif.

    RépondreSupprimer
  3. Véronique ALLOUCHE22 octobre 2015 à 16:24

    Vous avez raison, cela s'appelle du révisionnisme. A des fins politiciennes Netanyahou se permet de falsifier l'histoire, Notre Histoire. Toucher à la Shoah est un sacrilège et beaucoup n'hésitent pas à profaner sa mémoire. Mais qu'un juif le fasse et de surcroît le premier ministre d'Israël a quelque chose de surréaliste.
    Que le démenti vienne de Steffen Seibert, porte-parole d'Angela Merkel souligne encore d'avantage cette imposture:
    «Je peux dire au nom du gouvernement que, nous Allemands, connaissons très exactement l'Histoire de l'avènement de la folie raciste meurtrière des nationaux-socialistes qui a conduit à la rupture civilisationnelle de la Shoah», «Je ne vois aucune raison de changer de quelque manière que ce soit notre vision de l'Histoire. Nous savons que la responsabilité allemande pour ce crime contre l'humanité est inhérente».
    Bien cordialement

    RépondreSupprimer
  4. Pour en revenir à « l’histoire de la shoah revisitée par Netanyahou » je pense que quand on «obeit « à un conseil scélerat c’est qu’on l’est soit même et que ça ne dédouane en aucun cas la personne qui s’empresse de mettre ce « conseil » à exécution .

    RépondreSupprimer
  5. Je suis tres loin des idees de Netanyhou, mais quand on lui fait un mauvais proces, l'honnetete exige qu'on le dise.
    Netanyhou a raison sur le fond: Jusqu'a l'entrevue avec le moufti, le meurtre des juifs, pardon pour l'expression, se faisait par des moyens artisanaux. Deux mois apres l'entrevue d'Hitler avec un homme qui voyait dans le meurtre des Juifs a grande echelle LA solution du probleme juif et la realisation totale du croissant arabe, le meurtre des Juifs prend la dimension d'une Shoah.
    Bizarre, vous avez dit bizarre?

    RépondreSupprimer
  6. Laurent CHAINEUX23 octobre 2015 à 06:30

    Le Plan Madagascar sera définitivement abandonné en décembre 1940 à cause de la résistance du royaume uni. En janvier 1941, Göring et Himmler mettent au point le plan Heydrich, qui doit permettre l’établissement d’un nouveau territoire au sein de l’Union soviétique, une fois la guerre remportée contre cette dernière. L’enlisement du conflit ne le permet pas et l'expulsion des juifs vers la Pologne continue, aboutissant à la Solution finale.

    RépondreSupprimer
  7. le 29 septembre 1941 soit quasiment deux mois avant qu'Husseini ne vienne se réfugier en Allemagne 33700 juifs de Kiev furent massacres à Babi Yar en quelques jours, plus de 22000 le premier jour. C'était la continuation avec l'invasion de l'URSS des massacres qui avaient commencé dés que les allemands entrèrent en Pologne en 1939. La volonté d'Hitler d'exterminer les juifs était déjà inscrite dans Mein Kampf rédigé entre 1924 et 1925.
    Il n'a pas attendu les suggestions du grand Mufti pour la mettre en oeuvre et la Shoah par balles, de l'artisanat,a couté la vie à pres de 2 millions de juifs.
    Ce n'est pas en queques mois ou en quelques jours que se murit et se monte un projet aussi monstrueux les deux mois qui séparent la rencontre entre le grand mufti et Hitler et la tenue de la conférence de Wanzee n'y auraient pas suffi malgré la qualite de l'ingenierie allemande

    RépondreSupprimer