Le Parisien d’hier titrait sur toute la largeur de sa
première page : «Assad ou Daesh : l’heure du choix»,
semblant faire entendre que si on s’alliait à Bachar Al Assad on allait
faire disparaître subitement Daesh. Or rien n’est plus faux. Qui
est Assad aujourd’hui ? Où serait-il, s’il n’était pas soutenu à bout de
bras par l’Iran, l’Irak, le Hezbollah et la Russie ? Il a perdu plus de la
moitié de son territoire, son armée est bien mal en point après des années de
guerre et de désertions. Sans ses alliés, il aurait disparu depuis longtemps de
la scène politique et n’est aujourd’hui que le jouet de ses puissants
protecteurs.
Chars russes à Lattaquié |
Poutine a débarqué à Lattaquié des armes et des
hommes pour le soutenir et demande maintenant aux Américains et aux
Arabes de l’inclure dans une alliance pour combattre les djihadistes. Mais
quelles chances de plus aurait une telle coalition avec ou sans Assad, si elle
n’est pas dotée de puissants moyens militaires terrestres ? D’où
viendraient-ils ?
Vous connaissez peut-être cette lamentable histoire de ce
groupe d’une soixantaine de rebelles syriens dits «modérés» entraînés
par les États-Unis, qui vient de livrer ses armes et ses véhicules à Al Nosra
alliée à Al Qaeda en échange paraît-il d’une autorisation de passage. Un tel
incident vient après la débandade il y a quelques mois, de la «nouvelle»
armée irakienne qui a détalé face à Daesh, en lui abandonnant le bel armement
tout neuf dont elle venait d’être dotée.
Les faits nouveaux qu’il faut signaler aujourd’hui, c’est
que la Russie s’est imposée en force dans le jeu de la région. Poutine est
devenu incontournable et Netanyahou a eu parfaitement raison d’aller le
voir à Moscou. La brève rencontre à New-York du président russe avec Barack
Obama été glaciale, comme si l’on devait revenir à une guerre froide dont
personne n’a besoin. Pour faire bonne mesure, les Chinois ont également envoyé
un porte-avions et un croiseur dans la base russe de Tartous en Syrie, comme
s’ils voulaient eux-aussi participer à combler l’espace laissé libre par
le quasi-effacement des Américains.
François Hollande a bombardé une position du Daesh en
Syrie mais ne veut pas entendre parler de s’allier à Bachar al Assad comme le
souhaite Poutine. Ni la Russie, ni encore moins la Chine n’envisagent de
s’engager directement dans des opérations terrestres considérées
comme indispensable pour vaincre Daesh. Reste à l’ONU de se
débrouiller !
Un autre chef d’État est également incontournable, c’est
le président égyptien Al Sissi qui est en première ligne dans la guerre
contre l’État islamique et les djihadistes. Son alliance de facto,
circonstancielle certes, avec Israël est une chance pour l’État hébreu qui
devrait en profiter ainsi qu’avec le roi de Jordanie pour tenter de dialoguer
utilement et sérieusement par leur intermédiaire avec les Palestiniens avant
que la nouvelle intifada en gestation à Jérusalem n’ait pris son plein essor.
Bref, dans ce
Moyen-Orient déchiré, il est temps de revenir à la politique !
ISIS-DAECH representant un danger immédiat pour le Monde le plus urgent est de s'en débarrasser avec l'aide de Poutine.Ensuite ? Demain il fera jour.
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