LA FRANCE EST-ELLE ENCORE UNE NATION ?
Par Marianne ARNAUD
Pourquoi le cacherais-je, à presque neuf ans débarquant pour la première fois en France au lendemain de la Seconde guerre mondiale, j'ai ânonné sans comprendre ce que je disais : «Nos ancêtres les Gaulois». Puis lorsqu'on m'eut expliqué ce que le mot «ancêtres» voulait dire, j'ai rêvé que ce fut vrai, que mes ancêtres étaient les mêmes que ceux de toutes mes compagnes de classe. Cette année-là, dans nos rondes enfantines, nous chantions «les trois couleurs de France», «et quand on revient triomphant vers la Mère Patrie – disait le chant - les yeux sont de larmes remplis car le drapeau porte en ses plis, l'âme de la Patrie».
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Eric Besson |
Qui oserait aujourd'hui parler de «l'âme de la Patrie» aux
enfants ? De Gaulle lui-même, affirmerait-il encore, comme il le fit naguère : «Nous
sommes avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et
latine et de religion chrétienne» ? On peut en douter, quand un ministre du
président Sarkozy (*) qui prétendait ouvrir un grand débat sur l'identité nationale
affirmait : «La France n'est ni un peuple, ni une langue, ni un territoire,
ni une religion, c'est un conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble. Il
n'y a pas de Français de souche, il n'y a qu'une France de métissage». Le
débat fut finalement annulé car pour la «France de métissage» et pour
ses défenseurs acharnés, l'idée d'identité nationale est insupportable.
Or nous, nous avions appris que notre Nation s'était constituée au
cours des siècles par ses rois qu'on faisait remonter jusqu'au baptême de
Clovis à Reims le 25 décembre 498, et qui se sont succédés sans interruption
jusqu'à l'exécution du roi Louis XVI le 21 janvier 1793. Mais petit à petit on
a tué l'idée de Nation car elle nous ramenait vers notre Histoire dont, une
fois pour toutes, il fallait faire «table rase». On nous avait promis
une «Maison de l'Histoire de France» dont l'ambition serait «de
rendre toutes les facettes de notre histoire accessibles». Promesse qui n'a
pas été tenue non plus.
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Pierre Conesa |
Toutes les valeurs de notre Nation : honneur, courage, liberté, équité,
altruisme ont dû laisser la place à ce qu'on nous présente comme des «valeurs
républicaines» dominées par la laïcité censée répondre à tous les dangers
qui nous menacent actuellement. Mais «nos ennemis de l'intérieur» n'en
ont cure. Ils ne se reconnaissent pas dans notre laïcité et déjà des voix se
lèvent, comme celle de Pierre Conesa, ancien haut-fonctionnaire au ministère de
la Défense qui, dans un rapport de décembre 2014, intitulé «Quelle politique
de contre-radicalisation en France ?» affirme : «La France doit assumer
qu'elle est un pays musulman et doit revendiquer un siège à l'Organisation de
la Conférence Islamique (OCI)».
On comprend mieux pourquoi les millions de Français qui se sont levés
le 11 janvier 2015, n'ont pas été incités à le faire au nom de la France mais
au nom de Charlie ! Pourtant il y a toujours des soldats français qui, dans
d'émouvantes cérémonies aux Invalides, sont déclarés «morts pour la France».
Mais les morts pour la France d'aujourd'hui meurent à l'étranger.
(*) NDLR : Eric Besson
(*) NDLR : Eric Besson
1 commentaire:
J'aime ce texte,moi aussi j'ai appris les mêmes textes que vous,car nos familles ont donner pour que ce pays vive leur vie,cela ne semble pas émouvoir beaucoup de nos politiques,ils nous sortent de belles phrases mais elles restent là ou elles ont étés prononcer. Et je suis en colère après tous les parties qui ne pensent qu'en terme de carrière.
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