Les propos tenus par Roger Cukierman sur
Europe-1 lundi matin, alors que dans la soirée devait se dérouler le dîner
annuel du CRIF auquel participait le président de la république, étaient
choquants, malvenus et pour le moins maladroits dans la période difficile que, Français
de toute obédience, nous traversons. Les représentants du CFCM, le conseil
français du culte musulman, se sont sentis insultés et ont refusé d’assister, comme
ils le faisaient chaque année, à ce dîner. Roger Cukierman a d’ailleurs été
obligé, en préambule à un discours déjà rédigé, de faire une déclaration dans
laquelle il corrigeait ou atténuait ce qu’il avait déclaré au cours de son
interview.
Irréprochabilité
Le président du CRIF avait fait une distinction étonnante en matière d’antisémitisme,
au sein du Front National, entre Marine Le Pen à laquelle il décernait un
brevet d’irréprochabilité, et son
parti dans lequel se trouvaient «tous
les négationnistes, les vichystes, les
pétainistes, un parti qu’il jugeait infréquentable» Il en oubliait le père,
le président d’honneur du Front National dont les saillies scandaleuses n’ont
jamais été condamnées par la fille.
Le soir, Roger Cukierman faisait amende honorable en ajoutant qu’il ne fallait
pas voter pour le Front National. Mais ce qui avait le plus choqué les Musulmans
dans son interview était d’avoir mis sur le même plan le Front National et les Musulmans
en déclarant que «le Front National
est un parti qui, aujourd’hui ne commet pas de violences. Toutes les violences,
aujourd’hui, il faut dire les choses, sont commises par de jeunes musulmans. Et
bien sûr c’est une toute petite minorité de la communauté musulmane mais ils
font un mal considérable et il faut que les musulmans eux-mêmes se mobilisent
pour contrer cette toute petite minorité».
Le président du CRIF a de
nouveau été obligé de se corriger, de préciser qu’il n’avait voulu ni «amalgamer ni stigmatiser» mais «mettre l’éclairage sur le fait que tous les terroristes qui ont commis
des meurtres dans la période récente se réclamaient de l’islam». Ce qui est
incontestable et les Musulmans dans leur très grande majorité les condamnent.
Violence
Il faut nommer les choses, c’est évident
mais il faut aussi trouver le mot juste et «violence»
était un mot trop faible pour qualifier les actes des
djihadistes, assassins de Juifs en France et en Europe qui se réclament de
l’islam pour commettre leurs crimes. Par contre, il correspond parfaitement à ces
actes délictueux, de plus ou moins grande intensité, qui vont de l’insulte aux coups, que commettent des
jeunes d’origine musulmane ou arabe à l’encontre de membres de la communauté
juive, sans qu’ils soient désavoués ou condamnés au sein de leur communauté.
C’est le fait, bien entendu, d’une petite minorité, mais elle a réussi à rendre la vie impossible aux jeunes Juifs dans
les écoles, dans les rues de certaines banlieues, mais aussi à Paris, au point
d’obliger les parents à déménager ou du moins à retirer leurs enfants de
l’école publique pour les mettre dans des écoles privées, juives de préférence.
Heurts à Sarcelles le 20 juillet 2014, au cours desquels une synagogue et une épicerie casher ont été attaquées |
Les violences antisémites, ces violences
au quotidien, ont augmenté de plus de
100 % entre 2013 et 2014. Plus de la
moitié des actes racistes en France sont des actes antisémites alors que la
population juive est évaluée à un pour cent. En lisant ces chiffres, on peut
comprendre que certains envisagent de s’exiler le plus souvent à leurs corps
défendant.
Les Français musulmans sont aussi
victimes du racisme, non plus seulement d’un racisme rampant qui s’exerce,
entre autres, au niveau de l’emploi ou du logement, mais de violences dont le
nombre, pour le seul mois de janvier est égal à celui de 2014. Malheureusement,
forts d’expérience en la matière, nous savons que la parole antisémite est
toujours suivie de la parole raciste, que s’attaquer aux Juifs, d’où que vienne
l’attaque, c’est ouvrir une brèche dans les fondements de la République.
En
recevant hier à l’Elysée Dalil Boubakeur, le président du CFCM et Roger
Cukierman le président du CRIF, François Hollande a voulu hâter leur
réconciliation car il ne fallait pas
laisser, le fossé s’élargir entre eux. Dalil Boubakeur a déclaré en sortant de
l’entrevue : «Nous avons
tenu à apporter un apaisement, plus que nécessaire aux fidèles de nos deux
communautés, pour qu’ils puissent partager le vivre ensemble, dans l’égalité,
dans le respect et dans la même vision de la Nation», et Roger Cukierman d’ajouter: «Nous sommes dans le même bateau, nous menons ensemble le même
combat. Nous combattons ensemble les mêmes maux que
sont le racisme et l’antisémitisme et nous continuerons à le faire, ensemble».
Et pas un mot pour combattre les antifas d'extrême gauche, dont il est avéré qu'au moins le meneur des antisémites profanateurs du cimetière de Sarre-Union fait partie.
RépondreSupprimerQui pourrait croire que Mr Cukierman s'en prenait au Musulmans modérés du CFCM, son vocabulaire visait les assassins du Djihad, ceux qui les suivent et pour qui il n'y a pas de vocabulaire recherché. les Musulmans sont aussi parmi les premières victimes de tous les excès du djihad qui kidnappe des chrétiens syriens et pourquoi?
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