CONDAMNER SANS RÉSERVES
Par Gérard AKOUN Judaïques FM
En
un an, le nombre de ressortissants français qui se rendent en Syrie pour participer
au djihad, a doublé. Ces jeunes, majeurs ou mineurs sont, pour la
plupart, issus de familles musulmanes, pratiquantes ou non, mais on compte
parmi eux un certain nombre de convertis. Contrairement à ce que l’on pouvait
penser, ils ne se recrutent pas,
uniquement, dans des cités à problèmes, certains d’entre eux habitent
des villages ou des centres-villes et ils ne sont pas tous en
déshérence.
Fascination
On a du mal à comprendre la fascination
que peut exercer sur ces jeunes le conflit syrien, au point de tout abandonner,
de se couper des leurs, pour rejoindre des violeurs de femmes, des égorgeurs,
des esclavagistes. Pour expliquer ce
phénomène, on est tenté d’incriminer la pratique de certains jeux vidéo violents. Les joueurs, utilisent
leur potentiel militaire pour liquider, virtuellement, leurs
adversaires-ennemis, sans se soucier des destructions provoquées et du nombre
de victimes. Ce défoulement de violence reste, bien entendu, virtuel mais chez
un petit nombre de jeunes, la tentation peut être forte de transposer, cette
violence dans la réalité. Mais cela ne suffit pas, à couvrir tout le champ des
motivations qui conduisent des jeunes gens, filles ou garçons, à rejoindre la
Syrie et le djihad.
L'imam radical Mohammed Hammami |
Le dénominateur commun de cet engagement
reste l’adhésion à l’islam, à un islam mal
appris, découvert sur Internet ou enseigné par des imams radicaux ou par des gourous
recruteurs. C’est une évidence, mais
il faut la redire, tous les musulmans ne sont pas des islamistes radicaux, ceux-là
sont en petit nombre, mais ils causent un tort considérable à l’ensemble des
musulmans. Ces derniers s’étonnent, s’agacent, pour ne pas dire plus, qu’on
puisse leur demander, d’une manière souvent pressante, j’en conviens, de se
désolidariser de cette violence, de ces crimes commis au nom d’Allah. Ils
considèrent, croyants ou laïcs que leur
condamnation de ces actes monstrueux, leur rejet de cette violence, ne devraient pas
être mis en doute. Ces demandes,
disent ils, les mettent dans la position
de suspects obligés de prouver leur innocence. Je crois qu’ils se trompent
en raisonnant de cette manière.
Mosquée de Lunel |
La
situation est suffisamment grave en France, pour que ces condamnations soient
répétées, assénées avec force, non pour
se justifier aux yeux de la communauté nationale mais pour faire comprendre à
ces djihadistes qu’ils n’obtiendront ni compréhension ni soutien de leur
communauté. Il faut lever toute ambiguïté et il y en a. Dix jeunes originaires de Lunel, une petite ville
de l’Hérault, sont partis en Syrie, cinq y sont morts, le maire avait souhaité «que les représentants des musulmans de
Lunel s’expriment clairement, condamnent fermement
ces départs pour le djihad». Le
président de l’Union des musulmans de Lunel lui
a répondu dans une interview au journal le Midi-Libre : «pourquoi condamner ces jeunes qui sont
partis au nom d’une injustice en Syrie, et pas ces Français qui sont partis et
ont tué, des bébés palestiniens avec Tsahal l’été dernier».
Guerre de Gaza
La comparaison est stupéfiante. Seul,
des réservistes israéliens expérimentés avaient participé à la guerre de Gaza.
Interviewé sur France Inter le même président a déclaré : «je ne condamne pas du tout ces départs, les gens sont libres de partir
ou de rester : il y a des gens qui pensent que c’est un djihad, d’autres qui
pensent que là-bas il y a une injustice combattre. La mosquée n’a pas à
condamner ou ne pas condamner ces départs.» Le lendemain il revenait sur
ses propos scandaleux, mais il s’était clairement prononcé. J’espère qu’il a
été évincé de son poste !
Une
toute autre attitude en Australie : après la prise d’otages de Sidney dont
on connaît le triste dénouement, une quarantaine d’organisations musulmanes,
ont évoqué «un acte abject» et elles
ont appelé à l’union de tous les Australiens. Elles ont été entendues, un large
soutien s’est manifesté à l’égard de la communauté musulmane, coupant court à
toute campagne islamophobe. À Peshawar des talibans se réclamant d’Allah, bien
entendu, ont attaqué une école,
bilan : 141 morts dont 132 enfants, tués à bout portant, 124 blessés dont
121 enfants. Attendons les réactions des organisations musulmanes de France.
Et selon le magazine français Le Point il,aurait ajouté :
RépondreSupprimer" "Pourquoi condamner ces jeunes qui sont partis au nom d'une injustice en Syrie et pas ces Français qui sont partis et ont tué des bébés palestiniens avec Tsahal l'été dernier ?" (...) "Pourquoi est-ce qu'une mosquée condamnerait, alors que les autres religions ne le font pas ?" avait demandé Lahoucine Goumri, ajoutant que "la plus grosse filière djihadiste, c'est François Hollande".
Le Point numérique du 14 décembre 2014
Tout à fait d'accord avec vous. Si les musulmans de France ne marquent pas haut et fort leur désapprobation d'un islamisme moyenâgeux qui n'est pas le leur, alors il y aura dans peu de temps une montée d' islamophobie qui les desservira au plus haut point. Ni la gauche ni la droite ne pourront arrêter ce courant et le vainqueur sera l'extrême droite tant les français sont exaspérés de ce silence qui ressemble à une approbation. Qui ne dit mot consent....
RépondreSupprimerJe suis très prudent quand il s'agit des musulmans de France.Je ne m'étonne de rien et je pense qu'il ne faut pas s'en mêler : des musulmans qui estiment faire leur devoir en combattant d'autres musulmans à 4.000 km de notre pays, ce n'est pas à Judaïques FM ou à Tribune Juive de les en dissuader, bien au contraire. Le Ministre de l'Intérieur doit surveiller les départs et surtout les retours.
RépondreSupprimerUn islam "mal appris"... Voilà une expression qui laisse rêveur.
RépondreSupprimerOù a t'on vu depuis le 13 ième siècle une tendance stable, évidente et massive d'un islam "bien appris" et bien compris donnant naissance ou tout du moins influençant une société ou un pays musulman dans lequel il fait bon vivre sans risque de tomber sous la coupe des "malapris" de l'Islam?
Difficile de sortir de l'orniére politiquement correcte d'une religion debordante de crainte d'etre traite d'islamophobe avec toutes les conséquences mediatiques que cela implique.
Ces tueurs, ces suicidaires insultent le nom de Dieu qui est aussi synonyme de bonté, de générosité, de justice et de compassion.
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