LE SYNDROME DE JÉRUSALEM
Par
Jacques BENILLOUCHE
copyright © Temps et Contretemps
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La tentative d’assassinat de Yéhouda Glick démontre, s’il en était besoin, que depuis la construction du mur de sécurité, le danger en Israël vient à présent des habitants arabes de Jérusalem et non des territoires. Elle marque bien sûr les esprits car le but recherché par celui qui l’a perpétré, encouragé en sous-main par des chefs qui rêvent de mettre à feu et à sang la capitale, consiste à donner le signal d’une révolution armée. Elle conduit au constat que la cohabitation avec les Arabes est sinon impossible, au moins conflictuelle.
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Barrière sécuritaire de Jérusalem |
Ce meurtre raté, réalisé avec facilité, peut galvaniser les terroristes et démontrer qu’ils peuvent toujours exploiter à leur profit le relâchement de la sécurité dans les villes israéliennes. Les Israéliens ne peuvent pas organiser leur vie dans un bunker et animer leurs réunions politiques dans des sites tellement sécurisés qu’ils découragent les participants à y venir.
La peur change
de camp et elle pourrait se propager auprès de toute la population juive qui redoute les heures noires des
attentats et des kamikazes. L’assassin Mutaz Hijazi habite Jérusalem dans le quartier d'Abou Tor. À moins de mettre un policier derrière chaque arabe de
Jérusalem, il est très facile de se déplacer librement dans la ville et de s’en
prendre à la vie d’une personnalité israélienne, en toute
impunité, sauf à prendre le risque de se faire tuer par la police.
Ce crime se distingue de l’assassinat des trois adolescents qui avait été réalisé dans une région habitée en majorité par des Arabes parce que celui-ci a été perpétré en plein centre de la capitale, dans un lieu public marqué du symbole de Menahem Begin. Mais le comble c'est que la victime était un véritable ami des Arabes avec lesquels il priait souvent à proximité des portes de la vieille ville.
Ce crime se distingue de l’assassinat des trois adolescents qui avait été réalisé dans une région habitée en majorité par des Arabes parce que celui-ci a été perpétré en plein centre de la capitale, dans un lieu public marqué du symbole de Menahem Begin. Mais le comble c'est que la victime était un véritable ami des Arabes avec lesquels il priait souvent à proximité des portes de la vieille ville.
Il est un fait que l’intégration des 250.000 arabes de Jérusalem,
après l’annexion de la partie arabe, est marquée par le sceau de l’échec. Ils
continuent à prôner leur appartenance à la Jordanie et participent au combat
des Palestiniens. Pour marquer leur opposition à l'administration actuelle, ils maintiennent leur partie de ville à l'Est dans un état de saleté, à la
limite de l’insalubrité. Les égouts datent du mandat britannique et les travaux
de voirie sont souvent laissés à l’abandon. Ces espaces arabes sont volontairement
boudés par les Juifs qui les considèrent comme une zone de non-droit où il n’y
a aucun intérêt à s’y aventurer. La séparation est une situation de fait entre
les deux communautés dans une grande partie de Jérusalem-Est. Si 40% de
Jérusalem-Est sont peuplés aujourd’hui de Juifs, certains quartiers sont
uniquement investis par les Arabes ce qui donne un aspect de no-man’s-land à
une partie de la capitale annexée.
Les tenants
d’un État unique binational devraient réfléchir à deux fois aux conséquences
sécuritaires qu’il implique. La cohabitation avec les Arabes ne sera pas de
tout repos sauf à instituer un régime policier pour contrecarrer les projets
destructifs des terroristes ou à faire régner la terreur parmi
la population arabe et à la parquer dans des zones fermées. Ceux qui persistent
à refuser un État palestinien sont d’ailleurs peu explicites sur leur stratégie
future. Ils n’expliquent pas le statut qu’ils comptent appliquer aux
populations arabes de Cisjordanie en cas d’annexion totale prônée par les
nationalistes. Le flou général règne car, en fait, aucune solution raisonnable et
légitime peut être appliquée, raisonnable dans le sens de la sécurité et légitime
dans le sens du partage. L’exemple donné par l’incident grave contre Yéhouda
Glick prouve qu’une Jérusalem unie n’est pas dans les faits mais seulement dans
l’esprit des Israéliens. Cela bien sûr ne concerne pas les Lieux Saints car pour
la majorité des Israéliens il est inconcevable de les internationaliser dès
lors qu’ils symbolisent, depuis des millénaires, le sentiment juif de la
rédemption et que leur réintégration à Israël en 1967 est considérée comme une
œuvre divine.
Mais une réalité doit être soulevée. Les Palestiniens n’accepteront
aucun compromis sur leur troisième lieu, parmi les plus sacrés de l’islam, la
mosquée Al-Aqsa. Les musulmans du monde entier sont en effet convaincus que Mahomet
a effectué le trajet de La Mecque à Al-Aqsa avant de monter au paradis. Jérusalem
unie, épicentre même du conflit, aura ainsi beaucoup de mal à être partagée et
elle ne pourra jamais symboliser la coexistence israélo-arabe.
Il est vrai que
l’administration développe la ville en mettant l’accent sur l’unicité de la
ville en ce qui concerne les routes, les autobus, le tramway, les réseaux de
gaz et d’électricité pour rendre impossible toute division. Mais c'est justement contre le tramway que s'en prennent les Arabes car il représente une réalisation juive et le symbole de l'unification. Si certains
dirigeants nationalistes envisagent en catimini l’abandon de certaines
implantations de Cisjordanie, ils combattront avec violence s’il le faut, tout
gouvernement qui envisagerait une rétrocession d’une partie de Jérusalem. Cette
position va à l’encontre de tout règlement avec les Palestiniens qui posent
comme condition préalable à tout règlement d’installer la capitale de leur
nouveau État dans la ville de Jérusalem. Il est par ailleurs difficile
d’envisager une séparation physique de deux entités antagonistes.
Il s’avère que les Lieux Saints constituent une question très
facile à résoudre puisqu’ils peuvent être administrés par des représentants des
différentes religions. Le principe est pratiquement acquis. Mais un point
restera intangible pour les dirigeants israéliens qui accepteraient des
concessions : la circulation des biens et des personnes devra rester libre
tandis que toute frontière entre les deux capitales sera uniquement une
frontière politique. Mais dans ce cas le problème sécuritaire restera entier et
les terroristes auront les mains libres pour perpétrer leurs crimes. La mixité
aggravera les antagonismes et laissera libre cours au déferlement de haine qu’un
État palestinien, seul, pourra éviter. Chacun chez soi et les vaches seront
mieux gardées.
Jacques Benillouche, que D.ieu nous préserve de voir se créer un état arabe [dit palestinien] en plein cœur d'Eretz Israël! Ce serait la fin d’Israël en tant qu'Etat.
RépondreSupprimerNe nous bouchons pas les yeux et ne nous faisons pas d'illusions!
La seule solution [préconisée par le Général Zéevi za"l]:
le transfert des arabes, de gré ou de force!
Et surtout n'allez pas me dire que les nations nous en empêcheraient...
@ ZIS
RépondreSupprimerC'est une solution effectivement qui m'a été soufflée mais à voir les difficultés générées par le transfert de 8.000 habitants juifs de Gaza, je me pose des questions sérieuses sur le transfert de 1,5 millions d'arabes. On peut toujours rêver.
Transfert quand tu nous tiens ! Les échanges de population sont plus intelligents et sont une solution plus humaine que la "déportation" qu'on habille sous le nom "pudique" de transfert. Loin de moi de penser qu'il s'agit de faire passer des populations vers des pays étrangers, pour leur faire du mal comme Yimach Shemo et son cousin soviétique Vezikhro, vu que nombreux parmi les arabes israéliens se considèrent comme Palestiniens, mais les questions éthiques sont claires, et lourdes de conséquences, même si chacun de nous pense que nous serions plus à l'aise entre Juifs, enfin je veux dire, dans un état pour les LaÏcs ou Hilonim, un pour les religieux et un pour les Harédim.... Avec Hadarat Nashim, apartheid communautaire et sexuel pour ceux qui le souhaitent. Et on tuera tous les affreux, comme l'avait écrit Boris Vian.
RépondreSupprimerNe soyons pas cyniques, les mauvaises solutions se présentent toujours comme les bonnes, sans jamais envisager tous les aspects négatifs pour ceux qui les prennent autant que pour ceux qui s'y opposent fermement.
Les armes, qui sont utilisées par les agresseurs sont des couteaux, des autos, des bombes incendiaires, des pierres, sont faciles a trouver. Des patrouilles, avec vérifications, limitent les possibilités potentielles chez les moins de 40 ans hommes ou femmes. Les attentats suicides ont été contrôlées aussi de cette façon par une population alerte.
RépondreSupprimerRéfléchissons un peu.les dirigeants palestiniens font tout ce qu'ils peuvent pour envenimer la situation.C'est clair.il suffit d'entendre leurs déclarations enflammés.Il est clair,d'un autre côté que Les dirigeants israéliens n'ont aucun intérêt à marcher dans leurs combines.Resultat:Calmer le jeu.montrer au monde que la provocation ne vient pas d'eux.Israel doit montrer que la seule solution est de garder la ville unifiée.
RépondreSupprimerIl faudrait nous expliquer pourquoi Jérusalem est devenue un lieu saint musulman seulement à partir de 1967. Elle ne figure pas, sauf contorsions sémantiques, dans le Coran. Mahomet s'en était détourné pour la prière
RépondreSupprimerSi le gouvernement refuse un Etat palestinien ,la cohabitation sera quasiment impossible et vous glisserez vers un système d'apartheid qui sera votre honte et celle des juifs du monde entier .Ce serait le scénario -cauchemar auquel il vaut mieux ne pas penser
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