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jeudi 14 août 2014

DIFFICILE DE NÉGOCIER AVEC TROIS CLANS PALESTINIENS



DIFFICILE DE NÉGOCIER AVEC TROIS CLANS PALESTINIENS

Par Jacques BENILLOUCHE
copyright © Temps et Contretemps

            
Négociateurs palestiniens au Caire
          Les négociations indirectes n’ont pratiquement pas eu lieu au Caire et il faut craindre une mauvaise humeur palestinienne poussant l’aile militaire du Hamas à reprendre les tirs de missiles contre Israël. Les Égyptiens, qui jouent les bons-offices, ont constaté que les divergences entre Israël et les Palestiniens sont tellement irréconciliables qu’il leur fallait pratiquement proposer des versions édulcorées différentes pour faire mordre l’hameçon aux négociateurs.



Désaccord profond

Le problème est qu’Israël se trouve face à trois interlocuteurs totalement en désaccord sur la façon d’envisager un quelconque règlement. L’Autorité de Cisjordanie, le Hamas et à présent les membres du bureau politique exilés à l’étranger se déchirent entre eux. Les négociateurs israéliens attendent donc que les clans se mettent d’accord déjà avant d’aborder la discussion sérieuse mais ils n’en prennent pas le chemin. Il semble en fait que l’Égypte ne soit pas prête à trouver un arrangement sachant qu’elle préférerait que les combats reprennent pour que le Hamas soit définitivement défait afin de détruire toute velléité des islamistes  à intervenir auprès des terroristes du nord-Sinaï.

            Le président Abdel-Fattah El-Sissi est lassé des prétentions palestiniennes alors que les déconvenues militaires qu’ils ont subies auraient dû leur faire adopter un profil bas. Il ne comprend pas les luttes intestines qui persistent entre les trois clans palestiniens. Malgré un accord d’union de pacotille, signé sur un bout de table, le Hamas refuse de légitimer Mahmoud Abbas comme représentant des intérêts du peuple palestinien. Le conflit vient d’empirer avec l’arrestation de militants du Hamas en Cisjordanie, le 12 août, dans les camps de Tulkarem et de Qalqiliya.  
Mais la nouveauté réside dans les contradictions entre le Hamas et ses amis basés au Qatar qui mettent la barre haut en n’acceptant un cessez-le-feu de longue durée que lorsque leurs revendications politiques et militaires auront été préalablement acceptées. Ils veulent mettre la charrue avant les bœufs. L’Autorité se trouve par ailleurs démunie car elle ne peut obtenir le soutien des Américains qui ont été totalement disqualifiés et qui ont été mis «out» de la table des négociations. Obama n’a plus aucune influence à la fois sur les Égyptiens mais surtout sur les Israéliens.

L’aile militaire du Hamas


Brigades Al-Qassam

Le Hamas se retourne donc vers son aile militaire, les brigades Ezzedine al-Qassam, pour la supplier de faire une déclaration ferme en faveur d’un arrêt prolongé des hostilités, sans conditions.

Du côté d’Israël, la dernière réunion du cabinet de sécurité a été houleuse au point que le premier ministre et le ministre de la défense, qui ont toujours fait front contre certains opposants à la politique de Netanyahou, ont convenu qu’une rupture du cessez-le-feu ne serait pas gratuite pour le Hamas. Ils ont évalué à une juste mesure l’impatience de la population face une reprise des tirs de missiles et rejoint les jusqu’aux-boutistes israéliens. Ils ont menacé les Palestiniens de permettre à Tsahal de réagir avec force et pas seulement avec des bombardements pour «casser des pierres». Selon le ministre des affaires étrangères, seule une victoire décisive permettra d'éviter une autre opération. Avigdor Lieberman  a dit qu'Israël doit vaincre le Hamas, même au prix d'une escalade, car il ne serait pas en mesure d'atteindre tout «accord raisonnable» jusque-là.
Haniyeh et Moussa Abou Marzouk
Cependant, les pourparlers n'ont fait aucun progrès à ce jour tandis que les négociateurs palestiniens insistent pour lettre un terme au blocus israélien et égyptien de Gaza. Le Hamas reconnait ces blocages dans une déclaration du chef adjoint du bureau politique Moussa Abou Marzouk : «nous sommes confrontés à de difficiles négociations, la première trêve s’est écoulée sans aucune avancée notable, et c'est la deuxième et dernière trêve. Sa gravité est maintenant claire. La délégation doit réaliser les souhaits de la population.» 
Le Hamas insiste pour avoir un port libre à Gaza alors qu’Israël estime ne devoir discuter de cette question que lors d’un règlement définitif du conflit. Il craint que la levée du blocus sur la bande de Gaza n’entraîne à nouveau un approvisionnement en armes. Par ailleurs, Israël veut des garanties que le Hamas n’utilisera pas le ciment et l’acier pour reconstruire les tunnels. Un haut responsable palestinien a accepté que la reconstruction dans la bande de Gaza soit effectuée sous le contrôle du nouveau gouvernement palestinien d’union nationale.  
Pour l’instant, l’inconnue reste l’attitude du Hamas à la fin du cessez-le-feu qui prendra fin le 13 août à minuit.



4 commentaires:

  1. Quelqu'un peut me dire pourquoi ils refusent d’être démilitarisés si ce n’est pour encore et encore tuer du Juif.
    S’ils acceptent d’être démilitarisés, je suis certain que leurs revendications seront acceptées.

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  2. Sachant que la parole d'un "hamasien" ne vaut rien, il nous faut donc aller jusqu'au bout et démilitariser nous-même !
    Mamoud Abbas est loin d'être à la hauteur auprès de ses partenaires, quant à Fabius qui ne se souvient plus du sang contaminé en 91, lui, se prend pour la fée Clochette...
    "cessez immédiatement de vous battre ou je vais vous punir" !!!
    Claude

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  3. Vous reconnaîtrez sans peine les personnages :

    "El Sissi arrive : "ils" le prennent pour juge.
    Sissi fort gravement ouvre l'Huître, et la gruge,
    Nos deux Messieurs le regardant.

    Ce repas fait, il dit d'un ton de Président :
    Tenez, la cour vous donne à chacun une écaille
    Sans dépens, et qu'en paix chacun chez soi s'en aille.
    Mettez ce qu'il en coûte à plaider aujourd'hui ;
    Comptez ce qu'il en reste à beaucoup de familles ;

    Vous verrez que Sissi tire l'argent à lui,
    Et ne laisse aux plaideurs que le sac et les quilles"

    Jean de la Fontaine

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  4. Devant un monde arabo-musulman et une Europe hypocrite aucune stratégie ne tiendra plus que quelques heures. La seule stratégie que je connaisse est celle de Jabotinsky batir un mur accumule du fer et avoir le sourire

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