QUAND LE SAGE
MONTRE LA LUNE, LES SOTS REGARDENT LE DOIGT
Le billet d'humeur de Jean SMIA
L'expansion de la courbe des violences
et conflits dans tout l'Orient et le Moyen-Orient ne cesse de croître :
Irak, Syrie, Gaza, Libye, Darfour..... Autant d'endroits où s'institue la loi
du plus sanglant. Le dernier mot appartenant au dernier vivant.
Cette quantité de souffrance étant
devenue disproportionnée par rapport à nos possibilités de compassion, nous,
les gens «civilisés», il s'est
institué une sorte de «hit-parade»
médiatique du plus souffrant. Sera désigné comme vainqueur de ce hit parade celui qui aura la capacité
d'imposer aux médias une plus grande souffrance que son voisin. Il obtiendra
ainsi la commisération et le soutien d'une opinion qui se sentira quitte avec
sa bonne conscience, mais qui n'aura plus aucune raison de se préoccuper des
réels motifs qui conduisent à ces drames.
Il faut payer
Tous les mendiants professionnels vous
le confirmeront : mendier, en haillons, avec un bébé sur les bras ou avec une
canne blanche accompagné d'un petit chien, rapporte bien plus que tendre la
main, seul, en tentant de rester digne. Donc, tout comme pour se retrouver en
tête des listes de recherche sur Google : il faut payer. Ce même procédé s'est
institué pour se retrouver en tête de liste de nos empathies.
Mais mon propos, ici, consiste à
proposer une explication à cette expansion des violences. Serait-ce une des
premières conséquences du constat de la défection (j'ai failli écrire
défécation) de l'administration américaine dans la région ? Monsieur Obama et
ses brillants conseillers ont tout fait pour se faire mettre hors-jeu sur tous
les fronts. L'exploitation de son gaz de schiste a pour conséquence économique
que tout engagement des États-Unis dans la région leur coûterait plus cher que
ne leur rapporterait un aléatoire succès dans quelque domaine que ce soit. Et
il n'a plus les moyens de jouer les riches maintenant qu'il n'a plus le sou. À
présent qu'il a donné les moyens à l'Arabie Saoudite de contrer les velléités
expansionnistes de l'Iran, la création d'un nouveau califat est bien commode
pour canaliser les énergies et décupler les ventes d'armes dans la région.
![]() |
Ah je vous ai attrapé, vous êtes à nouveau en train de lorgner sur moi |
Alors, tout bien pesé, actuellement,
hormis quelques anciennes rancœurs au sujet du Shah, les États-Unis n'ont plus
beaucoup de sujets de discorde avec l'Iran. Toute cette instabilité majore le
prix du pétrole, ce qui bénéficie en premier lieu aux États-Unis. Cependant, la
nature ayant horreur du vide, car, comme on le constate, dans le vide
s'installe le chaos, il faudra bien qu'une ou plusieurs autres puissances
équivalentes parraine ces régions, sauf à les abandonner à leur chaos. Qui ?
Puissance crédibles
En premier lieu la Russie qui est déjà
en place, et qui se tâte sur les éventuels avantages entre étendre ses points
d'ancrage sur la méditerranée ou à se rapprocher du nouveau Kurdistan et de son
pétrole ou les deux, (dès qu'elle aura fini de déchiqueter l'Ukraine)
L’Europe ? Éparpillée, bien trop
antagonique quant aux alliances économiques de ses adhérents et sans politique
internationale définie et unifiée, et encore moins d'armée européenne. Elle a
perdu toute crédibilité de pouvoir sécuriser cette partie du monde, surtout
lorsqu'on constate les résultats de son approche en Ukraine. En matière de
sécurité, bien naïfs seraient ceux qui se fieraient à la crédibilité de
l'Europe.
La Chine ? Si on ne l'entend jamais à ce
sujet, il est probable qu'elle n'en pense pas moins. Elle sait produire et bien
produire et ne demande qu'à améliorer ses productions et, de surcroit, elle est
demandeuse de nouveaux produits à fabriquer. Ses moyens financiers sont
illimités. Israël serait pour elle un gigantesque gisement d'idées et de
brevets à exploiter directement, sans passer par les États-Unis. Quant à la
fiabilité de son armée, si elle devait avoir à préserver sa matière première,
on l'a rarement vue défaillante. Il serait grand temps de tenter de prévoir le
futur, plutôt que de se raccrocher au passé.
2 commentaires:
Traductitation en fa lan xi
Vraiment ? Pas de problème !
Prévoir le"futur",c'est à dire l'avenir ,sans se faire trop d'illusions .Les Chinois n'auront pas besoin d'Israël pour les nouvelles technologies .Avant d'être colonisée par les Puissances occidentales la Chine avait été capable de faire preuve d'une créativité ,étouffée durant des siècles par le conformisme socio-politique ,mais toute prête à s'épanouir de nouveau
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