Pages

dimanche 22 juin 2014

LA CORRIDA Par Jean SMIA



LA CORRIDA

Par Jean SMIA

copyright © Temps et Contretemps



La majorité des médias ont la bénédiction des conseillers en communication des lobbies et autres groupes d'influence auxquels ils sont assujettis pour nous euphoriser avec notre équipe de France. Cette euphorisation artificielle ressemble fort à une anesthésie avant une opération douloureuse.



Prétendant au titre

En effet, bien que cette équipe, par son mental, sa générosité et sa solidarité, nous fasse oublier celle qui avait obtenu sa qualification en trichant, celle-ci nous a montré ses capacités contre le Honduras, (7,5 millions d'habitants dont aucun supporter n'a appris que sa capitale était Tegucigalpa), et la Suisse (8 millions d'habitants dont la capitale n'est pas Genève mais Berne). Bien qu'il soit indiscutable que la manière de gagner y était, cela me paraît un peu léger, dans l'instant, pour s'évaluer comme prétendant au titre.

Sauf que, pendant ce temps, passent sous silence non seulement le rapt de trois lycéens israéliens par des terroristes, (ce qui leur évite d'avoir à témoigner toute empathie) mais, en plus et surtout, le début de la solution finale à la confrontation sunnites-chiites.     Confrontation qui ne finira que par l'anéantissement total d'une de ces deux religions. Car, étant donné qu'aucune de ces deux religions n'a de chef reconnu et obéi, ni gouvernement, ni ambassadeurs, ni représentant mandaté, il n'y a donc, aucun interlocuteur avec qui tenter de négocier un compromis ou un cessez le feu.
On se retrouve devant un rassemblement de centaines de milliers de personnes qui ont décidé de s’entre-tuer jusqu'au dernier, disposant chacun d'armes à profusion, sur des espaces où ne règne que la loi du plus fort. Il ne s'agit pas de conquêtes territoriales : il s'agit d'éliminer les adeptes d'une religion. Et cette grande confrontation est devenue inévitable vu la légèreté et l'inconséquence avec laquelle Obama s'est comporté au Moyen-Orient. À vouloir apparaître comme l'ami de tous, désormais aucun état du Moyen-Orient ne lui fait plus confiance. Tous sont persuadés que ses engagements et ses garanties n'ont jamais engagé que ceux qui y ont cru.

Imbroglio


Et ce brave benêt de Barack se retrouve devant un imbroglio impossible à maîtriser :
- Devoir bombarder, en Irak, ceux qui ont pour objectif d'évincer Bachar de Syrie. Ceux-là même qui sont financés par «son alliée de toujours» : l'Arabie Saoudite.
- Devoir laisser naître un Kurdistan indépendant au grand dam de son autre «allié de toujours» : la Turquie. Cette dernière qui, elle aussi, se questionne sur la solidité de ses accords d'entraide avec les États-Unis. La défection de Barack en regard de l’Égypte et de l'Arabie Saoudite soulignant aux Turcs, leur solitude.
- L'Orient était le pays où jalousie et passion prennent le pas sur la logique ; les communications de téléphones souriantes et privées d'Obama avec le «Serpent» Iranien ont convaincu l'Arabie Saoudite qu'elle était cocue, et ce, malgré les nombreuses visites de John Kerry pour leur affirmer que c'était platonique. Donc l'Arabie Saoudite, se souvenant qu'elle avait financé l'arme atomique du Pakistan, a décidé de répondre militairement aux poussées expansionnistes de l'Iran dans la région et de mettre en demeure Obama de choisir sa maîtresse.
- Quant aux milieux d'affaires américains qui convoitaient les juteuses retombées d'un rapprochement avec l'Iran, en incitant Obama à cette aventureuse ouverture, ils n'ont fait que renforcer la crédibilité de la parole de Poutine dans la région.

Vous souvenez-vous de Gilbert Bécaud, sa chanson la corrida? 
Et pendant ce temps-là,
La méditerranée,
Qui se trouve à deux pas,
Joue avec les galets.


Et nous, on regarde le foot.

2 commentaires:

  1. Marianne ARNAUD22 juin 2014 à 10:54

    Croyez bien, monsieur Smia, que n'ont été "euphorisés" par l'équipe de France, que ceux qui l'ont bien voulu. Tous les autres ont bien vu qu'il s'agissait d'une manoeuvre de diversion comme on commence à en connaître par dizaines en France.
    En revanche je suis effarée par le nombre d'articles écrits sur le football en général, et l'équipe de France en particulier, par des auteurs disant ne pas partager cette passion du football, et même parfois affirmant le détester.

    Cordialement.

    RépondreSupprimer
  2. Le lien entre le rapt et le Mundial est tiré par les cheveux !

    Les péripéties d'un conflit vieux de 66 ans n'ont aucun rapport avec la fête du foot qui arrive tous les 4 ans et qui passionne des dizaines de millions de spectateurs.

    C'est attristant mais c'est ainsi. Le film angoissant sur Ilan Halimi n'a été vu par personne et une comédie sur les mariages mixtes est projetée encore dix semaines après sa sortir.

    RépondreSupprimer