QUAND
LES ÉLITES FRANÇAISES PRENNENT UNE RACLÉE
Par Marianne ARNAUD
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Dirigeants du FN |
Quand les élites françaises prennent une raclée, le moins qu'on puisse dire est que cela fait du bruit dans le monde médiatique. La plupart des journaux européens ont titré ce lundi matin sur le triomphe de Marine Le Pen avec photo de la dame à l'appui comme Der Speigel.
Et pendant que le Tagespiegel analyse : «Avec l'affaiblissement de François Hollande, il ne reste plus du tandem historique que la «reine» de l'Europe mais dont le royaume disparaît à vue d'oeil», le quotidien économique Handelsblatt d'écrire : «La France choque, l'Europe baille». Pour le Frankfurter Allegemeine Zeitung : «le slogan «plus d'Europe» pourrait avoir fait son temps».
La plupart des journaux britanniques
mettent en parallèle le succès historique de L'Ukip en Grande-Bretagne et celui
du Front National en France. Face à cette «tempête» constate le Financial
Times, «les politiciens classiques peinaient à réaliser ce qui venait de
se passer». The Guardian, quant à lui, analyse : «Cette élection
n'a pas été une révolte de la Grande-Bretagne contre l'UE. Cela a été une
révolte des électeurs européens contre l'UE et contre les partis de
gouvernement». Et The Independant renchérit à la une : «Un
violent virage à droite traverse l'Europe», tandis que The Telegraph
s'interroge : «Qui est Marine Le Pen ?» à qui il décerne le titre «d'antihéros»
qu'il lui fait partager avec Nigel Farage, pendant que le Daily Mail salue
le chef de l'Ukip comme l'homme du jour qui a «humilié» les autres
leaders politiques.
Si la presse italienne salue «l'extraordinaire
victoire de Mateo Renzi, elle n'en traite pas moins du «séisme Le Pen» et La
Corriere della Sera signale «l'écroulement» de François Hollande. Le
«séisme en France» est à la une de la presse espagnole aussi. Selon El
Mundo, la victoire du Front National est «l'exemple le plus inquiétant»
de la montée de l'extrême-droite en Europe. «Tremblement de terre en Europe»
peut-on lire dans El Pais qui analyse : «Il ne faut pas écarter que les
conséquences de cette seconde catastrophe électorale des socialistes débouchent
sur des mouvements politiques de grande ampleur».
En Israël les résultats du scrutin
européen ont été éclipsés par la visite du Pape François et par le meurtre
ignoble, entre autres, de deux habitants de Tel-Aviv, samedi, à Bruxelles. S'il
n'y a pas eu de réaction officielle à la victoire du Front National, un
officiel israélien confiait toutefois son inquiétude «d'abord pour les
européens eux-mêmes mais aussi pour toutes les minorités qui risquent d'en
faire les frais». S'il se refuse à qualifier explicitement la formation de
Marine Le Pen de parti antisémite, ce responsable estime que ce parti «s'appuie
sur une idéologie qui a des teintes d'antisémitisme et qui n'a jamais condamné
les expressions brutalement antisémites formulées par certains de ses
dirigeants». En tant que présidente du Front National, Marine Le Pen
continuera donc d'être persona non grata en Israël.
(Source : Revue de presse des correspondants du Figaro.fr)
4 commentaires:
Chère Marianne,
Le gouvernement israélien ne prend pas ses décisions concernant une personnalité étrangère en fonction des résultats d’élections mais en fonction de ses prises de position officielles.
Le contentieux avec le Front national ne sera réglé que lorsque ce parti se prononcera sur la réalité de la Shoah, se débarrassera de ses éléments négationnistes et cessera ses relations affichées avec des partis néo-nazis ouvertement antisémites.
Ces conditions n’étant pas remplies, Israël n’est pas suffisamment masochiste pour frayer avec des dirigeants qui prônent sa destruction.
Marine le Pen n’est donc pas la bienvenue dans le pays des Juifs.
Cher monsieur Benillouche,
N'ayant aucun lien particulier avec le Front National j'avoue que je ne connais les relations de Marine Le Pen avec Israël que par ce que je peux en lire ici ou là.
Toutefois, si j'en crois l'article que je cite, les choses semblent plus ambiguës que vous ne le dites, puisque effectivement, si la Présidente du FN est persona non grata en Israël, il ne semble pas en être de même pour Marine Le Pen, citoyenne française, qui elle, serait autorisé à se rendre en Israël avec son passeport français.
Très cordialement.
Toute personne titulaire d'un passeport en cours de validité, même de pays arabes en guerre avec Israël est autorisée à entrer dans le pays mais à titre personnel.
Une visite officielle avec réception par les dirigeants requiert des conditions politiques strictes.
En complément avec les rappels écrits de Jacques Benillouche, je voudrais aussi ajouter un autre point - largement oublié dans la communauté juive et ailleurs : le Front National est le seul parti politique français à se prononcer pour un Iran nucléaire, à s'aligner sur Poutine, à se positionner contre les Etats-Unis - il rejoint l'extrême gauche sur ce point là -, bref à se situer dans le camp des ennemis d'Israël ; et il faudrait leur tendre la main ?
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