FRONT NATIONAL et ALYAH
Par Jacques BENILLOUCHE
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Non il ne s’agit pas d’aveuglement ou de bêtise mais d’une volonté manifeste de changer la donne dans une France accueillante, trop accueillante. La haine de l’Arabe, et demain du Juif, a cette fois encore payé parce que la famille Le Pen use de son fonds de commerce pour distribuer sa violence dans un verbiage incompréhensible à notre gré. Et cela ne devrait pas étonner puisque la voie a été tracée dès le départ et expliquée à l’occasion d’une interview accordée pour la première fois à un journaliste juif israélien au quartier général du F.N à Saint-Cloud au sein du «paquebot». Tout était dit et tout était planifié dans une sorte de «Mein Kampf» français.
Aveugles
aux réalités politiques
Les
Français ont voté pour un positionnement qui les rend aveugles aux réalités
politiques puisqu’ils ont loué et choisi le Front National uniquement parce que
ce parti exècre les Arabes et tout ce qui étranger non européen. Mais ils négligent le fait que les nostalgiques de
Pétain, les collaborateurs des SS et les néo-nazis européens dirigent en fait
un parti antisémite qui use de l’alibi de l’existence de frontistes juifs
encartés qui n’ont rien à envier aux SAS avec leurs méthodes musclées. En jouant
de son charme pour faire croire que son parti avait changé, Marine Le Pen
cherche à offrir le baiser de la mort. Certains y ont succombé, mais merci, pas
pour nous.
Pourtant
selon le pays auquel on s’adresse, les élections européennes n’ont pas été
homogènes puisque l’extrême-droite a été battue aux Pays-Bas, les
souverainistes de Grande-Bretagne ont connu une forte poussée et la France a
reçu un coup de semonce historique qui a ébranlé les fondations européennes. L'extrême-droite en Autriche a connu une forte poussée pour ces élections. La
cause en est que l’Europe a été conçue pour rassembler mais les résultats
montrent que la division est plus forte parce que les Européens n’ont pas su
fédérer une politique commune à tous les États, lui enlevant ainsi toute
légitimité.
Heinz-Christian Strache, président du FPO, le 25 mai 2014.jouter une légende |
Mais ces résultats ne doivent pas faire rêver
les dirigeants israéliens qui misent, à tort, sur à une immigration massive de la
part des Juifs français. Contrairement aux Maghrébins et aux Africains en
général, les Juifs majoritairement en provenance d’Afrique du nord ont joué la
carte de l’intégration, et pour certains de l’assimilation. Ils ont collé aux
institutions, se sont fondus dans le tissus industriel et économique, ont
choisi l’Éducation nationale et ses diplômes comme moyen d’élévation sociale plutôt
que l’expérience de la rue, de la délinquance et de la drogue.
Les Juifs ont joué la carte
française avec conviction les menant souvent à la réussite dans tous les
domaines. Ils ont adopté la culture française qui leur manque d'ailleurs souvent lorsqu’ils
s’expatrient. Ils sont attachés à leurs racines françaises qu’ils ont intégrées
dans leur subconscient.
C’est
pourquoi ils ne sont pas prêts, comme les originaires de l’ex-URSS ou des pays
arabes, à quitter une vie matérielle de
confort pour l’inconnu. Ceux qui les croient capables de tout abandonner pour
un nouvel idéal se trompent aveuglement car le matérialisme gère dorénavant la vie de tous les jours. La montée de l’antisémitisme, et par
contrecoup celle du FN, représentent des alertes insuffisantes pour entraîner une alyah de masse. On glose sur l’augmentation
de l’immigration française en 2013 et 2014 mais c’est faire fi d’une réalité
majeure liée à un exil fiscal. Il n’est un secret pour personne que les Juifs,
échaudés par les événements de la dernière guerre et par leur expulsion des
pays arabes après avoir été spoliés de leurs biens, sont devenus prévoyants en
plaçant quelques économies dans les banques israéliennes à des fins de poire
pour la soif.
Arnaques
bancaires
À
quelques exceptions près, mineures, ils ne sont pas des trafiquants et leurs
économies se montent à quelques dizaines de milliers d’euros auxquels même le
fisc français ne s’intéresse pas. Mais l’intransigeance, pour ne pas dire l’arnaque,
des principales banques israéliennes, qui après avoir démarché jusqu’en France
les citoyens juifs français pour les inciter à placer leurs économies en Israël dans
le but d’aider au redressement de l’État d’Israël, a placé les titulaires de
comptes étrangers devant un dilemme. Soit ils rapatrient leurs fonds en France avec
à la clef des pénalités fiscales, soit ils investissent dans l’immobilier en
Israël mais ils ne peuvent en aucun cas récupérer leurs fonds en espèces pour
un usage à leur convenance.
On leur impose une décision rapide au point où l’on cherche la vraie motivation des banques, intéressées plutôt à geler des comptes sans rémunération. Ceux qui ont crû à la finance israélienne ont été bernés et aujourd’hui ils sont abandonnés par ces banquiers qui les ont incités à exporter leurs économies. Le gouvernement israélien n'a pas jugé utile de légiférer pour sauvegarder les économies des nombreuses familles juives. Certes ces comptes, s’ils n’étaient pas déclarés en France,
devenaient illégaux vis-à-vis du fisc français. Mais les banques israéliennes n’avaient
alors aucun scrupule à les accepter et à les exonérer d’impôts
en Israël. En mettant le couteau sous la gorge des détenteurs actuels, elles se comportent en
substituts de l'administration française.
On leur impose une décision rapide au point où l’on cherche la vraie motivation des banques, intéressées plutôt à geler des comptes sans rémunération. Ceux qui ont crû à la finance israélienne ont été bernés et aujourd’hui ils sont abandonnés par ces banquiers qui les ont incités à exporter leurs économies. Le gouvernement israélien n'a pas jugé utile de légiférer pour sauvegarder les économies des nombreuses familles juives.
Immigrants arborant leur carte d'identité israélienne |
Il ne
restait plus aux titulaires de comptes étrangers qu’une solution légale pour échapper
à la confiscation pure et simple de leur pécule : devenir israélien grâce à la loi du retour appliquée aux Juifs.
Citoyens israéliens, ils échappent ainsi à l’obligation faite aux banques
israéliennes de dévoiler le nom des titulaires des comptes étrangers à leur
pays d’origine. Mais devenir Israélien n’impose aucune obligation de résider en
Israël et cet artifice juridique donne l’illusion d’une arrivée en masse des Juifs
français en Israël dont le seul but est d’acquérir une carte d’identité israélienne.
En revanche les statistiques de l’alyah explosent artificiellement sachant que seule la moitié
des immigrants joue réellement la carte sioniste.
Le contrôleur de l'Etat, Yossef Shapira |
De toute
façon, rien n’a été fait pour mieux accueillir les Juifs français considérés
comme communauté négligeable. Rien n’a été entrepris pour les inciter à choisir
une nouvelle vie de pionniers dès lors où la discrimination volontaire est
flagrante. Il ne s’agit pas de supputations
mais de faits actés par Yossef Shapira, contrôleur de l’État, qui a révélé que
l’alyah de France n’a pas bénéficié d’une équitable répartition des budgets de
l’immigration. En effet, il a révélé que 95% des sommes allouées aux immigrants
ont été dirigées vers les organisations anglo-saxonnes, en particulier Nefesh
be-Nefesh chargée d’accueillir les Américains. Le choix a été fait en toute connaissance par le gouvernement; certains y verront une volonté manifeste de ne pas augmenter le taux de séfarades vivant en Israël.
Idéal
sioniste
Bien sûr
on arguera que le sionisme est un idéal qui impose de renoncer souvent aux
avantages économiques mais ce qui était vrai à la veille de la création d’Israël,
parmi des populations démunies issues de la Shoah, n’est plus vrai aujourd’hui dans un monde
libéral où l’argent sert de catalyseur aux réussites humaines.
Antisémitisme à Créteil |
Non,
Marine Le Pen, qui a inscrit son score historique dans l’histoire des élections
françaises, ne favorisera pas une prise de conscience générale des Juifs de France
que leur avenir se situe désormais en Israël. L’antisémitisme a pourtant encore de beaux
jours grâce au développement de la mainmise islamiste en France. Les 25% de
voix lepénistes n’auront aucune incidence sur la politique française. Les
Français ont choisi, avec une certaine dose de masochisme, le rêve inaccessible
d’une droite capable d’expulser les Arabes et les Noirs, rendus responsables de
la misère française. Les Juifs se sentent peu concernés par cette idéologie d’extrême-droite.
Et l’on se demande s’ils ne sont pas nombreux à l’approuver face à une haine de
l’islamisme qui déborde sur leur vie de tous les jours.
Aveuglement et bassesse de l'ambition des hommes politiques des deux côtés de la Méditerrannée. Comment réveiller les consciences morales ? Nous sommes consternés et inquiets.
RépondreSupprimerCher monsieur Benillouche,
RépondreSupprimerJe ne me prononcerai pas sur la relation entre le Front National et l'Alyah, où ce que vous écrivez est assez ahurissant. Mais je ne peux m'empêcher de vous faire remarquer que, ainsi que le dit le philosophe Pierre-André Taguieff : "La propagande antilepéniste aura joué le rôle d'un puissant facteur dans la montée du FN".
En effet, fait-il remarquer : "le discours antifasciste continue de fonctionner en l'absence de fascismes réels ce qui pousse les diabolisateurs à inventer sans cesse de nouveaux fascismes imaginaires."
Croyez-vous que le tueur de Bruxelles ou l'agresseur de Clamart soient inscrits au Front National ?
Très cordialement
Merci de ces informations,depuis un vingtaine d'années je ne suis plus au fait des évolutions de l'Alya tout comme le fonctionnement de la communauté en général ! eh oui en province on est un peu loin,surtout en Finistère j'ai retrouver quelques amis mais c'est tout.
RépondreSupprimerNous sommes arrives il y a 10 ans en Israël sans sous ni travail.
RépondreSupprimerMa première motivation c était
l amour de la terre d Israël.
La seconde c était de refuser de laisser grandir mes enfants dans un climat déjà hostile.
Et je constate qu en France c est de pire en pire.
Bien sur les juifs français
n arriveront pas en masse en Israël.
Les chiffres de l alya sont en augmentation ce n est déjà pas si mal.
Il faut choisir soit on fait
l histoire soit on la subit.
Les fondements idéologiques du FN sont bien : nationalisme, défense des petits contre les grands, politique du bouc émissaire et tous pourris. Mais la pratique est soft. Jusqu'à preuve du contraire, le FN n'apparaît pas comme un parti fasciste: il ne cherche pas à abattre la république et n'a pas de milice armée. Une fraction très minoritaire de ses électeurs vote pour lui par adhésion à son idéologie Mais crier au loup, pour la majorité de ses électeurs ne sert à rien quand le loup est déguisé en Jeanne d'Arc sauveur de la France (cf Cohn Bendit). Ceux ci votent pour le FN, parce qu'ils sont "en souffrance" : chômage sentiment d'insécurité et de perte d'identité. Il faut bien une raison pour ce qui leur arrive sous peine de tomber dans le désespoir. Là on en a plusieurs : l'Europe, l'Euro, l'immigré et le musulman
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