FINKIELKRAUT À L'ACADÉMIE, UN SYMBOLE
Par Marianne ARNAUD
copyright © Temps et Contretemps
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Alain Finkielkraut qui a été élu
à l'Académie française dans les conditions que l'on sait, a répondu aux
questions de Vincent Trémolet de Villers du Figaro. Pour ceux qui n'auraient
pas pu lire cet entretien, je me permets d'en extraire quelques idées.
Unanimité
Alain Finkielkraut entre à
l'Académie, son nom porte en lui tous les siens : parents, grands-parents et
aïeux plus lointains auxquels il veut rendre hommage. Il dit qu'il ne
s'attendait pas à être élu à l'unanimité. Il dit même qu'en tant
qu'académicien, il n'aurait sans doute pas voté pour lui, car il connaît ses «insuffisances»
et «se cogne tous les jours à ses limites». Mais de là à imaginer être
l'objet d'une campagne politique aussi violente ! «Il faut s'y faire,
dit-il, depuis la mort de Hitler, dans cette France bien peu résistante quand
il le fallait, l'antifascisme pullule et ses adeptes, académiciens ou non,
n'ont aucune considération pour l'identité de ceux qu'ils visent.»
Mona Ozouf |
L'identité, le grand mot est lâché. On lui reproche d'inventer un «climat
de panique morale», «la montée du communautarisme», «les territoires
perdus de la République ». Il cite Mona Ozouf : «La France, patrie
littéraire». Le français cette langue «habitée par la littérature»
qui est constitutive de l'identité française. Il ne voit pas «au nom de
quels progrès d'avenir, de quelle technologie on devrait aujourd'hui dilapider
ce trésor.» Pour lui, le changement n'est pas une valeur en soi, tout
change, mais il pose la question : «va-t-on vers plus de raffinement,
de civilité, de culture, de douceur de vivre » ?
Sioniste
Et à ceux qui lui reprochent son
attachement à l'État d'Israël, son sionisme, il répond «qu'il est
honteux d'écrire qu'en Israël, aujourd'hui, le peuple élu se conduit comme la
race supérieure». Lui-même appelle à la constitution de deux États en
Israël et critique la colonisation en Cisjordanie, mais il voit aussi «se
constituer contre Israël et ceux qui sont attachés à ce pays un antisémitisme
d'autant plus redoutable qu'il parle la langue de l'antiracisme».
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Félicien Marceau |
Maintenant il doit travailler à
l'éloge de Félicien Marceau, son prédécesseur, connu pour être un écrivain collabo.
Il sait qu'on l'attend au tournant. Même pas peur ! Il ne «montrera pas
patte blanche aux journalistes et intellectuels qui ne voient dans le
passé de cet auteur qu'une occasion de le mettre en difficulté.»
Avec Alain Finkielkraut c'est
l'esprit de la France éternelle et celui des Lumières qui entre à l'Académie.
Nous lui souhaitons bon vent ! Qu'il continue à écrire pour mieux nous faire
comprendre le monde dans lequel nous vivons. Et que Dieu lui accorde une longue
vie !
1 commentaire:
Je prend note avec plaisir,merci Marianne ARNAUD !
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