RADIO KOL-ISRAËL - UKRAINE : LA TENTATION ANTISÉMITE
AU LENDEMAIN DE LA
LIBÉRATION D’IOULIA TIMOCHENKO
Journal du 23 février 2014
Jacques BENILLOUCHE
Au micro de
Daphné ROUSSEAU
Ioulia Timochenko n’est pas née de la dernière pluie. Son visage
de poupée Barbie et son air enjoué cachent une personne déterminée pour le
pouvoir et l’argent mais c’est une vraie nationaliste qui aime son pays. Ses
proches occupent à présent les principaux leviers de commande en Ukraine et, en particulier, la présidence du Parlement.
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Trois courants
Les vainqueurs doivent à présent se
répartir le pouvoir sachant cependant que l’ex-opposition est hétéroclite car
elle est composée de trois courants qui ne semblent pas prêts à collaborer ensemble :
- Le
courant Timochenko qui a manifesté sa vocation de se rapprocher de
l’Europe pour assainir son économie mais qui ne pourra pas faire l’impasse de
ses relations avec la Russie dont dépend l'Ukraine de manière drastique pour son
approvisionnement en gaz à des prix défiants toute concurrence.
- Le
courant du boxeur Vitali Klitshko.
En 2010 il avait pris la tête de
l'Alliance démocratique ukrainienne pour la réforme (UDAR) pour se présenter aux
élections parlementaires ukrainiennes de 2012. Tête de liste, il avait remporté avec 13% des voix un total de 40 sièges sur 450 députés. Il avait alors
décidé de ne pas conclure d'alliance entre son parti, critique du pouvoir en
place, et le reste de l'opposition affaiblie par l'emprisonnement de sa
principale personnalité, Ioulia Timochenko, condamnée à sept ans de prison pour
abus de pouvoir lorsqu'elle était premier ministre. Vitali a été est l'un des
leaders des manifestations pro-européennes de 2013 en Ukraine mais il reste de compétence et de culture politique limitée.
- Le
parti Svoboda.
Commémoration 70° anniversaire de la division SS Hamichyna |
En obtenant 9 % de voix, soit deux millions d'électeurs, aux
élections du 28 octobre 2012, il a été la vraie surprise de ce scrutin. Svoboda, est un nom de parti modifié pour être plus respectable. Il s'appelait auparavant le Parti national-socialiste
d'Ukraine. Sa branche armée (UPA) collabora activement avec les nazis pendant
la Seconde Guerre mondiale et massacra les Juifs de Galicie. D’ailleurs chaque
année, et ouvertement en Ukraine, Svoboda commémore la création en 1943 de la
division Waffen SS «Galitchina» (Galicie).
L'an passé, le parti avait organisé une manifestation contre le pèlerinage dans la petite ville d'Ouman de Juifs hassidiques sur la tombe de Nahman de Bratslav. Le chef de Svoboda, Oleh Tyahnybok, avait alors qualifié le régime du président Ianoukovitch de «mafia judéo-moscovite».
L'an passé, le parti avait organisé une manifestation contre le pèlerinage dans la petite ville d'Ouman de Juifs hassidiques sur la tombe de Nahman de Bratslav. Le chef de Svoboda, Oleh Tyahnybok, avait alors qualifié le régime du président Ianoukovitch de «mafia judéo-moscovite».
Manifestation nazi en Ukraine |
C’est dire si Ioulia Timochenko va
être confrontée à un véritable défi pour canaliser les ardeurs de ce troisième
courant qui cependant draine beaucoup de jeunes antisémites. L’avenir reste incertain en Ukraine et
de nombreux développements sont à attendre dans le pays, selon la réaction de la
Russie, à présent libérée des jeux de Sotchi.
Il est vrai que lorsqu'on pense à l'Ukraine, vient imméditement en mémoire la longue tradition antisémite de ces contrées.
RépondreSupprimerQuand votre excellent article révèle que dans la coalition qui va prendre le pouvoir se trouvent les héritiers des Ukrainiens qui portaient l'Uniforme des SS on ne peut qu'espérer que la future présidente saura faire le ménage.... Comme disait ma grand-mère ( en judéo-arabe ) : "que Dieu rapproche de nous le bon et éloigne le mauvais"...