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samedi 15 février 2014

RADIO KOL-ISRAËL :INCIDENT À LA KNESSET AVEC L’EUROPE


Radio Kol-Israël 
au micro de Annie GABBAI

INCIDENT À LA KNESSET AVEC L’EUROPE

Par Jacques BENILLOUCHE

copyright © Temps et Contretemps

            
Martin Schulz à la Knesset

          Un incident diplomatique a eu lieu à la Knesset à l’occasion de la visite du président du Parlement européen, Martin Schulz. Le président a commis l’erreur de s’adresser aux députés, en allemand, dans une langue qui résonne encore des mauvais souvenirs de la Shoah. Il a d’abord expliqué qu’il prenait l’engagement qu’il n’y aurait jamais de boycott européen contre l’État juif et que, dans tous les cas, l’Union Européenne se tiendrait aux côtés d’Israël. Il a confirmé le risque des armes nucléaires que développait l’Iran en précisant que ce pays menaçait non seulement Israël mais le monde entier. Quant au problème palestinien il a émis le vœu que des concessions seraient faites afin de parvenir à la paix avec les Palestiniens.
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Position du Parlement

Puis à partir de ce moment il s’est estimé en mission pour «définir la position du Parlement européen en ne disant pas simplement les choses qui plaisent à tous ». Il a abordé deux questions qui fâchent : l’eau et le blocus de Gaza sur lesquels il a manifestement démontré son incompétence. Lors de son discours, le président du Parlement européen s’est placé au niveau du café du commerce plutôt que dans la haute politique. Il a déclaré qu'une jeune Palestinienne de Ramallah avait critiqué le fait  que «les Israéliens avaient droit à plus d'eau que les Palestiniens » puis il avait fait une digression sur le blocus de Gaza qui, selon lui, provoque de la détresse.
Image de propagande des ONG

Le ministre de l'Économie, Naftali Bennett, accompagné de ses amis de Habayit Hayehudi, a alors décidé de quitter l’assemblée avec fracas en regrettant l’usage de l’allemand dans cette enceinte et en arguant qu’il «s’était trouvé mal à l’aise devant les deux mensonges». Ces deux sujets sensibles ont créé une réaction épidermique de certains députés qui ne supportent aucune critique contre Israël. Or il faut assimiler l’idée que les pays étrangers, même amis, ne peuvent calquer leur position sur les intérêts d’Israël uniquement et que l’on ne peut imposer aux invités de marque de s’exprimer uniquement en faveur d’Israël, faute de quoi les visites seraient réduites, entraînant un isolement croissant d’Israël.
Schulz à Yad Vachem

Martin Schulz a commis deux maladresses comme s’il cherchait à faire plaisir à ses collègues du Parlement à qui ils devaient rendre des comptes à son retour. La première fut de faire du cas d’une jeune Palestinienne un cas général. L’impression d’un seul témoin ne fait pas forcément foi. La deuxième fut d’avoir adopté une position déséquilibrée en accusant uniquement Israël de tous les maux.

Défaut d’Hasbara

Mais l’attitude de ceux qui ont quitté la salle est tout autant maladroite. Ils doivent d’abord un certain respect à nos invités de marque. Ensuite ils démontrent, toujours et encore, la défaillance de notre hasbara, notre communication. Plutôt que de fuir le débat avec celui qu’ils ont qualifié de «menteur», ils auraient dû monter à la tribune pour corriger les erreurs flagrantes du Président européen. Sur le blocus de Gaza ils auraient pu souligner le passage quotidien de 400 camions en direction du Hamas alors que d’une part l’Égypte a détruit les tunnels de contrebande et que, d’autre part, elle maintient pratiquement fermée la frontière de Rafah par crainte du terrorisme djihadiste.  

Le problème de l’eau est un sujet facile puisqu’il a été traité avec expertise par Norbert Lipszyc dans un livre qui vient de paraître. Il a démonté chiffres en mains que le prétendu manque d’eau en Palestine est une illusion maintenue avec force par les Arabes. Il y a autant d’eau en Cisjordanie qu’en Israël mais dans un règne de gaspillage et de gâchis alors que les habitants ne font rien pour protéger leurs nappes phréatiques polluées par les eaux usées. L’Europe justement a financé de nombreuses stations d’épuration qui ne fonctionnent pas car les Palestiniens n’ont pas les techniciens pour les faire tourner. Pour l’une d’entre elles, ils ont dû faire appel au constructeur allemand qui a envoyé ses propres techniciens. Une seule station d'épuration ne suffit pas.


Ce sont ces vérités qu’il fallait marteler à la tribune de la Knesset pour mettre Martin Schulz face aux contradictions de l’Europe dans ses positions souvent anti israéliennes. Il a  alors feint l’étonnement : «J'ai été surpris et préoccupé par cette réaction sévère, parce que j'ai prononcé un discours pro-israélien. Les gens qui ont perturbé mon discours appartiennent à un groupe de durs qui répondent à chaque critique qui les dérange. Le secrétaire d'État américain John Kerry a été attaqué de la même manière».
Députée Orit Struck

Bien sûr, les travaillistes ont estimé que «la conduite de Bennett et du parti Habayit Hayehudi pendant le discours de Martin Schulz était gênante et nuisible. Le discours du président du Parlement à la Knesset était favorable à Israël et plein de gratitude et de respect pour le projet sioniste ». La députée Orit Struck du parti de Bennett a expliqué de son côté que : «quand le président du Parlement européen crache sur vous, vous ne pouvez pas rester silencieux à essuyer votre visage et à faire semblant que c'est la pluie. C'est un précédent audacieux qui se tient à la Knesset israélienne et face au peuple juif».

Image dominante

Extrait de la séance à la Knesset

Malheureusement les Européens ne retiendront de cette visite que l’image d’un affront fait au président de leur Parlement alors qu’il aurait pu être remis en place diplomatiquement si la Hasbara fonctionnait bien en Israël. C’est pourquoi il ne fallait pas lui tendre la perche, qui se retournera certainement contre Israël, en quittant l'hémicycle avec ostentation, car la responsabilité de l’incident sera évidemment imputée à Israël tandis que les mensonges non contestés resteront la seule vérité pour les Européens. Le comportement impulsif de certains députés, à la sensibilité à fleur de peau, sera mis sur le compte de l’intransigeance israélienne qui n’accepte aucune critique mais qui ne sait pas en revanche se défendre avec diplomatie. Une réaction sentimentale est souvent une attitude politique stérile, signe parfois d'une inexpérience. 


3 commentaires:

  1. Le représentant d'une entité étrangére qui se rend comme invité dans un pays d'accueil doit avoir la correction de s'abstenir de critiques, au surplus fausses et éhontées. Aurait-il tenu des propos désobligeants s'il avait été invité par Poutine, aux USA ou dans n'importe quel pays arabe? Evidemment non : les européens sont des lâches .Ils se présentent comme forts avec les faibles et forts avec ceux qu'ils considérent comme faibles.
    Les européens ont pris la mauvaise habitude de se comporter en Israel comme s'il s'agissait d'un pays conquis.Il est temps de mettre un terme à ce comportement paternaliste.
    Les députés du Bayit Ayehoudit on sauvé l'honneur d'Israel en quittant la salle au milieu des insanités déversées par papa Shultz .
    Et pour le plaisir de reprendre une diplomate américaine : "Fuck the UE."

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  2. Que la langue allemande soit encore un motif de réaction est pour le moins ridicule . Par ailleurs insulter l'un des rares soutien d'Israel parce qu'il n'est pas un béni oui-oui ,n'est pas une preuve d'intelligence . Les amis sont aussi la pour nous dire la vérité .

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  3. Combien de fois on nous écrase le pieds sans réagir même s'il faut se contrôler

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