Radio Kol-Israël
au micro de Annie GABBAI
INCIDENT À LA
KNESSET AVEC L’EUROPE
Par Jacques
BENILLOUCHE
copyright © Temps et Contretemps
Martin Schulz à la Knesset |
Un incident diplomatique a eu lieu à la Knesset à l’occasion de la visite
du président du Parlement européen, Martin Schulz. Le président a commis l’erreur de s’adresser aux députés, en allemand, dans une langue qui résonne
encore des mauvais souvenirs de la Shoah. Il a d’abord expliqué qu’il prenait l’engagement
qu’il n’y aurait jamais de boycott européen contre l’État juif et que, dans
tous les cas, l’Union Européenne se tiendrait aux côtés d’Israël. Il a confirmé
le risque des armes nucléaires que développait l’Iran en précisant que ce pays
menaçait non seulement Israël mais le monde entier. Quant au problème
palestinien il a émis le vœu que des concessions seraient faites afin de
parvenir à la paix avec les Palestiniens.
Cliquer sur la suite pour écouter l'émission de Kol-Israël
Position du Parlement
Puis à partir de ce moment il
s’est estimé en mission pour «définir la position du Parlement européen
en ne disant pas simplement les choses qui plaisent à tous ». Il a abordé deux questions qui fâchent : l’eau et le blocus de Gaza sur lesquels il
a manifestement démontré son incompétence. Lors de son discours, le président
du Parlement européen s’est placé au niveau du café du commerce plutôt que dans
la haute politique. Il a déclaré qu'une jeune Palestinienne de Ramallah avait
critiqué le fait que «les Israéliens avaient
droit à plus d'eau que les Palestiniens » puis il avait fait une
digression sur le blocus de Gaza qui, selon lui, provoque de la détresse.
Image de propagande des ONG |
Le ministre de l'Économie,
Naftali Bennett, accompagné de ses amis de Habayit Hayehudi, a alors décidé de
quitter l’assemblée avec fracas en regrettant l’usage de l’allemand dans cette
enceinte et en arguant qu’il «s’était trouvé mal à l’aise devant les deux
mensonges». Ces deux sujets sensibles ont créé une
réaction épidermique de certains députés qui ne supportent aucune critique
contre Israël. Or il faut assimiler l’idée que les pays étrangers, même amis,
ne peuvent calquer leur position sur les intérêts d’Israël uniquement et que l’on
ne peut imposer aux invités de marque de s’exprimer uniquement en faveur d’Israël,
faute de quoi les visites seraient réduites, entraînant un isolement croissant d’Israël.
Schulz à Yad Vachem |
Martin Schulz a commis deux
maladresses comme s’il cherchait à faire plaisir à ses collègues du Parlement à
qui ils devaient rendre des comptes à son retour. La première fut de faire du
cas d’une jeune Palestinienne un cas général. L’impression d’un seul témoin ne
fait pas forcément foi. La deuxième fut d’avoir adopté une position
déséquilibrée en accusant uniquement Israël de tous les maux.
Défaut d’Hasbara
Mais l’attitude de ceux qui
ont quitté la salle est tout autant maladroite. Ils doivent d’abord un certain
respect à nos invités de marque. Ensuite ils démontrent, toujours et encore, la
défaillance de notre hasbara, notre communication. Plutôt que de fuir le
débat avec celui qu’ils ont qualifié de «menteur», ils auraient dû monter
à la tribune pour corriger les erreurs flagrantes du Président européen. Sur le
blocus de Gaza ils auraient pu souligner le passage quotidien de 400 camions en
direction du Hamas alors que d’une part l’Égypte a détruit les tunnels de
contrebande et que, d’autre part, elle maintient pratiquement fermée la
frontière de Rafah par crainte du terrorisme djihadiste.
Le problème de l’eau est un
sujet facile puisqu’il a été traité avec expertise par Norbert Lipszyc
dans un livre qui vient de paraître. Il a démonté chiffres en mains que le prétendu
manque d’eau en Palestine est une illusion maintenue avec force par les Arabes. Il y a autant
d’eau en Cisjordanie qu’en Israël mais dans un règne de gaspillage et de gâchis alors que les habitants ne font rien pour protéger leurs nappes phréatiques polluées par les eaux usées. L’Europe
justement a financé de nombreuses stations d’épuration qui ne fonctionnent pas
car les Palestiniens n’ont pas les techniciens pour les faire tourner. Pour l’une
d’entre elles, ils ont dû faire appel au constructeur allemand qui a envoyé ses propres techniciens. Une
seule station d'épuration ne suffit pas.
Ce sont ces vérités qu’il
fallait marteler à la tribune de la Knesset pour mettre Martin Schulz face aux
contradictions de l’Europe dans ses positions souvent anti israéliennes. Il a alors feint l’étonnement : «J'ai été
surpris et préoccupé par cette réaction sévère, parce que j'ai prononcé un
discours pro-israélien. Les gens qui ont perturbé mon discours appartiennent à
un groupe de durs qui répondent à chaque critique qui les dérange. Le secrétaire
d'État américain John Kerry a été attaqué de la même manière».
Députée Orit Struck |
Bien sûr, les travaillistes ont estimé que «la conduite de Bennett et du
parti Habayit Hayehudi pendant le discours de Martin Schulz était gênante et
nuisible. Le discours du président du Parlement à la Knesset était favorable à
Israël et plein de gratitude et de respect pour le projet sioniste ».
La
députée Orit Struck du parti de
Bennett a expliqué de son côté que : «quand le président du Parlement européen crache
sur vous, vous ne pouvez pas rester silencieux à essuyer votre visage et à faire
semblant que c'est la pluie. C'est un précédent audacieux qui se tient à la
Knesset israélienne et face au peuple juif».
Image dominante
Extrait de la séance à la Knesset
Malheureusement les Européens
ne retiendront de cette visite que l’image d’un affront fait au président de
leur Parlement alors qu’il aurait pu être remis en place diplomatiquement si la
Hasbara fonctionnait bien en Israël. C’est pourquoi il ne fallait pas lui
tendre la perche, qui se retournera certainement contre Israël, en quittant l'hémicycle avec
ostentation, car la responsabilité de l’incident sera évidemment imputée à
Israël tandis que les mensonges non contestés resteront la seule vérité pour les
Européens. Le comportement impulsif de certains députés, à la sensibilité à fleur de peau, sera mis sur le compte de
l’intransigeance israélienne qui n’accepte aucune critique mais qui ne sait pas
en revanche se défendre avec diplomatie. Une réaction sentimentale est souvent une attitude politique stérile, signe parfois d'une inexpérience.
Le représentant d'une entité étrangére qui se rend comme invité dans un pays d'accueil doit avoir la correction de s'abstenir de critiques, au surplus fausses et éhontées. Aurait-il tenu des propos désobligeants s'il avait été invité par Poutine, aux USA ou dans n'importe quel pays arabe? Evidemment non : les européens sont des lâches .Ils se présentent comme forts avec les faibles et forts avec ceux qu'ils considérent comme faibles.
RépondreSupprimerLes européens ont pris la mauvaise habitude de se comporter en Israel comme s'il s'agissait d'un pays conquis.Il est temps de mettre un terme à ce comportement paternaliste.
Les députés du Bayit Ayehoudit on sauvé l'honneur d'Israel en quittant la salle au milieu des insanités déversées par papa Shultz .
Et pour le plaisir de reprendre une diplomate américaine : "Fuck the UE."
Que la langue allemande soit encore un motif de réaction est pour le moins ridicule . Par ailleurs insulter l'un des rares soutien d'Israel parce qu'il n'est pas un béni oui-oui ,n'est pas une preuve d'intelligence . Les amis sont aussi la pour nous dire la vérité .
RépondreSupprimerCombien de fois on nous écrase le pieds sans réagir même s'il faut se contrôler
RépondreSupprimer