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vendredi 13 décembre 2013

MANDELA ET LE PAYS ARC-EN-CIEL par André NAHUM



MANDELA ET LE PAYS ARC-EN-CIEL

La chronique de André NAHUM

C'est avec plaisir que nous accueillons dans notre site l'écrivain et conteur, André NAHUM, qui nous fera l'honneur de nous adresser ses chroniques hebdomadaires. Sa première chronique concerne la disparition de Nelson Mandela. 



Tous les grands de la terre ou presque s’étaient donnés rendez-vous hier en Afrique du Sud pour un hommage solennel à Nelson Mandela. Seuls manquaient le président et le premier ministre d’Israël. Et c’est bien dommage !

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Excuse bizarre



L’un était malade et l’autre voulait parait-il économiser les deniers de l’état, ce qui est une excuse assez bizarre compte tenu de l’importance de l’évènement et de l’isolement diplomatique de l’État hébreu. La raison de ces absences n’est-ce pas plutôt le mauvais état des relations entre  Israël et l’Afrique du Sud où «Bibi» n’était peut-être pas le bienvenu ?

Les 27 années d’enfermement et de réflexion forcée ont fait de Madiba un  pragmatique et un sage qui n’a pas hésité à surmonter ses légitimes rancœurs pour faire comprendre à son peuple que le désir de vengeance ne menait à rien et que la meilleur moyen de vaincre des ennemis, qui l’avaient humilié  au-delà du pensable et avaient traité ses frères en sous-hommes, était non seulement de leur arracher le pouvoir politique, mais aussi et surtout  de se servir de leurs compétences culturelles, scientifiques, médicales, technologiques pour bâtir une nation arc-en-ciel qui tiendrait la route.

Jusqu’à présent, son pari est gagné. Jusqu’à quand ? Nul ne peut le prédire.


Épuration technique


La gloire de Mandela c’est de ne pas avoir suivi l’exemple de Mugabe au Zimbabwe qui, en se débarrassant de tous ses cadres blancs, a ruiné son pays. Il a compris que l’épuration ethnique n’est pas la meilleure des politiques.
Président Mugabe

Cela ne veut pas dire qu’il adore les Afrikaners ou les anglophones, mais il sait que s’ils étaient partis dans l’urgence comme les pieds noirs et les juifs d’Algérie, cela aurait été extrêmement préjudiciable à sa nation. Alors il a décidé de les rassurer et de les  intégrer. Pour combien de temps ? Dieu seul le sait. Mais les départs s’il y en a,  seront échelonnés dans le temps sauf événements majeurs. Il y aura des mariages mixtes qui retiendront sur place une partie des ex-colonisateurs.

Faut-il donc passer le tiers de sa vie en prison pour comprendre cela et laisser la raison prendre le pas sur la passion ? Et pourtant, il y a eu des grands bâtisseurs qui ne l’ont pas compris comme le FLN algérien par exemple. Habib Bourguiba, père et libérateur de la Tunisie a laissé  partir quand il ne les a pas chassés, les Européens qui possédaient une technicité et un savoir-faire dont les Tunisiens ne disposaient pas encore et ce n’est certainement pas ce qu’il a fait de mieux ; mais il a tout de même donné l’illusion aux Juifs pendant un court temps qu’ils faisaient partie intégrante de la nation…pour assurer l’intérim.
Président Bourguiba

Un pays arc-en-ciel est probablement plus à même de s’épanouir qu’un pays monolithique. Voilà pourquoi Nelson Mandela, même s’il n’a pas toujours été un inconditionnel d’Israël, mérite notre estime et notre affection. Fasse le ciel que ses successeurs ne le trahissent pas. Le monde actuel est traversé par tant de fanatismes que nul ne peut présager de l’avenir…

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