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dimanche 7 octobre 2012

COUP DE MAITRE DE LA CIA CONTRE L’IRAN



COUP DE MAITRE DE LA CIA CONTRE L’IRAN

Par Jacques BENILLOUCHE 
 
copyright © Temps et Contretemps


Hassan Gol Khanban

Le récent sommet de l’ONU a été émaillé d’un épisode rocambolesque.  La délégation iranienne était accompagnée  du caméraman officiel du président Ahmadinejad, très proche du pouvoir iranien. Hassan Gol Khanban suivait et filmait la délégation et son président. Il avait préparé pour la fin du voyage un tournage d’une émission à la gloire du dictateur qui devait montrer comment il brillait sur la scène internationale. Cette émission n’a jamais été tournée car le caméraman s’était envolé dans le secret le plus total.




Déserteur

Téhéran le considère comme un déserteur dont les options politiques iraniennes avaient évolué. Son avocat Paul O’dwyer estime que : «Hassan Golkanbhan n'est pas perçu comme étant un partisan ou un opposant du régime iranien, mais comme quelqu’un qui a trahi le régime et qui n’est plus digne de confiance». Khanban avait travaillé pour la télévision d'État iranienne IRIB pendant plusieurs années.
Ali Reza Asghari

Cette défection est considérée comme la plus importante depuis la disparition en 2007 en Turquie de l’ancien ministre adjoint iranien de la Défense, Ali Reza Asghari. Entourée de mystère, elle avait alors fait l’objet d’intenses spéculations dans les hautes sphères du pouvoir à Téhéran qui avait accusé les renseignements occidentaux de l’avoir enlevé. Les médias israéliens avaient suggéré que son rapt était l’œuvre du Mossad alors que plusieurs médias américains, dont le Washington Post, parlaient d’une défection vers l’occident. Asghari était le conseiller en chef du ministère de la Défense iranien «pour les affaires stratégiques et les achats d’armement».
Cette nouvelle affaire est d’autant plus sensible que Hassan Golkanbhan détenait une mine de renseignements touchant les sites nucléaires et les bases de missiles à l’occasion des visites d’Ahmadinejad et des déplacements du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei. En quittant Téhéran, il avait emporté les plans intérieurs du complexe nucléaire de Natanz, de l'usine souterraine d'enrichissement Fordo, du complexe militaro Parchin et du petit réacteur de recherche Amir-Abad à Téhéran. Il avait filmé et enregistré les exposés des chefs des Gardiens de la Révolution et du responsable en chef de l’exploitation nucléaire.

Une année de préparation

Son voyage avait été minutieusement préparé avec l’aide des services de renseignements occidentaux puisque, dès la fin septembre, sa femme et ses deux enfants s’étaient déplacés en Turquie sous prétexte de rencontrer la famille. Sa famille a été immédiatement mise sous protection d’agents de sécurité israéliens, collaborant avec la CIA,  et certaines indiscrétions précisent qu’elle aurait été exfiltrée en Israël avant son transfert en toute sécurité aux États-Unis. 
Le «déserteur» n’était pas uniquement un artiste spécialiste des médias mais un militant fidèle du Bassidj, la force paramilitaire iranienne fondée par l'ayatollah Khomeiny en 1979 afin de fournir des jeunes volontaires populaires aux troupes d'élite dans la guerre Iran-Irak. Les Basij sont actuellement une branche des Gardiens de la Révolution islamique. Cela rend plus critique la fuite de ce proche du régime iranien.  
Il avait déjà contacté les américains lors de son précédent voyage à New-York où les modalités de sa fuite avaient été arrêtées. Il reçut alors la mission de copier et de stocker des films et des photos compromettantes pour le régime de Téhéran. Il vient de demander l’asile politique aux États-Unis qui lui a été accordé mais en attendant, l'homme vit caché pour éviter les éventuelles représailles. 
Téhéran n’a pas fait de commentaire mais le coup est dur pour un régime qui subit depuis quelques temps les déboires des virus Stuxnet et Flame et de l’assassinat de savants nucléaires qui ont ralenti le projet nucléaire pour plusieurs mois. Cette affaire prouve que les américains n’ont pas désarmé et qu’ils comptent s’attaquer au programme nucléaire par leurs propres méthodes, moins militaires.

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